Un bus itinérant pour lutter contre l’isolement des femmes

Territoires
11 février 2020

Aider les femmes à retrouver une mobilité sociale et citoyenne, c’est l’objectif du bus santé lancé fin 2019 sur les routes des Yvelines et des Hauts-de- Seine. À son bord, des professionnels pour les aider à gérer les problèmes de leur vie quotidienne.

Dans la psychologie féminine, la mobilité peut constituer un barrage. Il existe plus de femmes qu’on ne l’imagine qui restent seules chez elles et commencent à se désocialiser progressivement. Proposer un programme social qui permet d’aller à leur rencontre pour les aider à retrouver une mobilité citoyenne et personnelle, c’est indispensable », estime Bénédicte Kerprigent, directrice générale et fondatrice de l’Institut des Hauts-de-Seine, véritable vitrine sociale du département depuis vingt-cinq ans. Si les actions en faveur des femmes sont nombreuses, la solitude et l’insuffisance d’accès aux soins sont rarement prises en compte. D’où cette idée de lancer un bus itinérant pour accompagner la souffrance et la solitude de la femme, et répondre à des besoins spécifiques en termes de santé, de sécurité ou encore d’accès aux droits. Les consultations sont gratuites et anonymes dans ce véhicule de 30 m2, où sept espaces de consultation ont été aménagés pour accueillir coordinatrice, médecin, infirmière, avocat, officier de police, psychologue et chargé de prévention. L’espace de quelques minutes, ils accompagnent et conseillent ces femmes désocialisées qui ne fréquentent pas les dispositifs d’accueil spécifiques. Deux précieux partenaires ont rendu possible cette opération, selon la présidente. La Régie autonome des transports parisiens (RATP), qui gère la partie technique du dispositif, prend en charge l’entretien et l’entreposage du bus, et fournit les chauffeurs. La région Île-de-France, quant à elle, a financé l’aménagement du bus pour un montant de 100 000 . Les salaires des vacataires, rémunérés à la journée, sont financés par les deux départements, pour un montant annuel de 50 000 chacun. En 2020, 72 interventions sont programmées dans une quarantaine de communes en milieu rural comme en milieu urbain. « Il n’y a pas de différence entre rural et urbain dans la solitude de la femme. C’est en cela que nous les aidons », observe Bénédicte Kerprigent.

UN VÉRITABLE SUCCÈS

Après quelques semaines sur le terrain, des tendances se dessinent déjà. « On peut mesurer la solitude des femmes, elles sont de tous milieux et de tous âges, et beaucoup d’entre elles vont très mal sur le plan psychologique. Le motif de consultation le plus fréquent concerne des femmes qui souhaitent quitter leur conjoint. Et qui ont besoin d’être accompagnées dans leur démarche », selon Bénédicte Kerprigent, confortée dans l’idée que les structures itinérantes sont amenées à se développer face à la fermeture des services publics et à la disparition de nombreuses structures associatives dans les communes. « Le bus est complémentaire des structures sociales fixes qui ne sont pas fréquentées à 100 % dans la journée. Dans le futur, ils seront plus nombreux à circuler. À terme, nous aurons sans doute besoin d’un bus dans les Yvelines et un autre dans les Hautsde- Seine. »

Blandine Klaas

Paroles de maires

RCL
Question :
Un maire, donc OPJ, peut-il l’être en dehors de sa commune ?
Réponses :
Non, il est élu OPJ sur sa commune.
Tous les pouvoirs du Maire en tant que représentant de l'Etat ne lui sont octroyés que sur son territoire.
Non uniquement dans la commune où il est élu maire.

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