Six Français sur dix sceptiques sur les objectifs de la loi énergie climat

Territoires
04 septembre 2019

DÉCRYPTAGE. Face aux doutes sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, selon une étude Ifop pour Primagaz, le fournisseur d’énergie indique que des solutions propres et économiques existent. Explications.

Alors que les députés et sénateurs sont parvenus à un compromis, fin juillet 2019, sur le projet de loi énergie climat, une enquête Ifop sur « La transition énergétique dans les territoires », réalisée en mars et juin, pour Primagaz auprès des Français, et notamment des populations rurales, montre que seulement 40 % d’entre eux jugent atteignables les objectifs de la loi, en particulier la division par six des émissions de gaz à effet de serre françaises entre 1990 et 2050.

« Cette enquête révèle pourtant des signes encourageants : d’abord que seuls 14 % des Français se disent “certains” que le gouvernement échouera, mais aussi que l’effet générationnel joue clairement à plein chez les jeunes (54 % des 18-25 ans le jugent crédible) », commente Matthieu Lassalle, PDG de Primagaz.

Concernant la sortie du fioul dans dix ans promise par le gouvernement, alors que, aujourd’hui encore, quelque 27 000 communes françaises ne sont toujours pas raccordées au gaz de ville, 74 % des Français jugent que c’est une bonne chose, mais ils sont 57 % à ne pas y croire. Les premiers concernés sont aussi les plus sceptiques (66 % dans les communales rurales et 75 % chez les utilisateurs de fioul).

PLUS DE PÉDAGOGIE

Mais bonne nouvelle : 50 % des utilisateurs de chaudière au fioul sont malgré tout favorables à la fin de ce combustible. Ils sont 20 % à envisager de changer leur système de chauffage dans les deux ans, soit deux fois plus que la moyenne nationale, toutes énergies confondues, même si l’argument écologique n’intervient qu’en 5e position au moment de choisir celle de son logement, loin derrière les arguments économiques. Et pour cause : les dépenses contraintes en énergie représentent 11,3 % du revenu dans les communes rurales contre 7,2 % dans les villes de plus de 100 000 habitants et 5,7 % en région parisienne, selon l’Insee. Cela s’explique notamment par des modes de vie différents : des logements plus grands (136 m2 en moyenne dans les communes rurales contre 94 m2 dans les métropoles), et la voiture comme unique moyen de déplacement.

« Cette réticence à la chose écologique montre aussi la méconnaissance des sources d’énergies renouvelables alternatives comme le biogaz. Pour preuve 36 % des Français n’en ont jamais entendu parler. Ce qui doit, nous acteurs du marché, nous inciter à plus de pédagogie », réagit Matthieu Lassalle. Produit à partir d’huiles industrielles recyclées et d’huiles végétales, ce dernier émet cinq fois moins de CO2 que le fioul, aucune particule fine, et peut être utilisé dans toutes les chaudières à propane.

VERS DES SOLUTIONS ALTERNATIVES AU FIOUL ?

Pour Matthieu Lassalle, l’utilisation du fioul en France relève plus de la fatalité que d’une culture. « Plus que toute autre, le fioul est l’énergie du “non-choix” : 65 % de ses utilisateurs l’ont adopté parce que leur logement en était déjà équipé (52 % pour l’électricité, 49 % pour le gaz citerne). » Et pourtant, d’après le sondage, à l’usage, c’est aussi celui qui donne le moins de satisfaction.

Qu’il s’agisse, en effet, du confort global, de la sécurité, de la facilité d’utilisation et du stockage, le fioul arrive derrière toutes les autres énergies de référence, même si l’écart est parfois faible. Plus surprenant, il est aussi l’énergie jugée la plus chère à l’usage, devant l’électricité, alors que celle-ci reste pourtant la plus coûteuse du marché.

Un argument de poids pour Primagaz qui ambitionne de passer à 100 % biopropane d’ici à 2040. Si les Français attendent de l’État qu’il joue un rôle décisif dans la transition énergétique (35 %), ils comptent également sur euxmêmes (18 %) et les entreprises (12 %) pour apporter de nouvelles solutions et faire évoluer les comportements. « Les entreprises ont un rôle essentiel à jouer. D’ailleurs, on note une vraie prise de conscience, car 35 % d’entre elles sont favorables à faire évoluer leur mix énergétique. Elles peuvent être prescriptrices, pour faire changer les comportements et introduire des innovations », déclare Matthieu Lassalle.

En attendant, tout en se félicitant des aides publiques pour l’acquisition de nouvelles chaudières et des offres du marché qui permet aux foyers de bénéficier d’une cuve gratuite, le PDG de Primagaz, seule entreprise à distribuer du biopropane depuis 2018 sous la forme de bouteilles de 6 kg, les Bio Twiny, mais également aux industriels tels que La Roche-Posay (groupe L’Oréal), plaide pour plus d’ambition de la part de l’État, notamment en ajustant la taxation des différentes énergies en fonction de leurs émissions réelles, ce qui n’est aujourd’hui pas le cas. Du bon sens.

Danièle Licata

Paroles de maires

RCL
Question :
Un maire, donc OPJ, peut-il l’être en dehors de sa commune ?
Réponses :
Non, il est élu OPJ sur sa commune.
Tous les pouvoirs du Maire en tant que représentant de l'Etat ne lui sont octroyés que sur son territoire.
Non uniquement dans la commune où il est élu maire.

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