TENDANCE. Le quartier de l’Horloge, à Romainville, s’est construit un nouveau destin, sous l’impulsion de la maire Corinne Valls. L’une des cinq ZAC qui forment la « Plaine de l’Ourq » vient, en effet, de faire l’objet de vastes projets de revalorisation dans le cadre des anciennes écuries de la ville.
Portée par l’établissement public territorial (EPT) Est Ensemble, la Plaine de l’Ourcq connaît l’une des dynamiques de projets parmi les plus fortes de la Métropole du Grand Paris. D’importantes opérations d’aménagement sont engagées ou en passe de l’être, et parmi elles, la Zone d’aménagement concerté (ZAC) de l’Horloge, à Romainville (93), qui s’étend sur 51 ha.
« Son paysage a été largement façonné par l’industrie pharmaceutique Gaston-Roussel, qui s’y est installée dans les années 1920, devenue au fil des ans le site Sanofi, et y a connu de belles réussites jusque dans les années 2000 », explique Corinne Valls, maire de la ville. Et de poursuivre : « Après le départ des géants du secteur, le lieu a conservé une vocation majoritairement économique. Il abrite aujourd’hui notamment Biocitech, un pôle d’entreprises innovantes en santé et biotechnologies [sur l’ancien site Roussel-Uclaf, NDLR], un pôle tertiaire le long de l’avenue Gaston-Roussel [Croix-Rouge, Cop.Copine, Est Ensemble, Quadrium, UTB…] et tout un tissu de petites entreprises artisanales et industrielles. » Mais pas de quoi occuper toute la surface
Ce sont d’abord les anciennes écuries des chevaux qui assuraient le nettoiement de Paris, à côté desquelles Gaston Roussel, vétérinaire, s’était installé pour mettre au point son fortifiant à base de sang de cheval, que le promoteur Fiminco investit. Elles seront transformées en un village de marques, « Paddock Paris », qui accueille depuis novembre dernier, environ 75 boutiques outlets sur 20 000 m² et pas moins de 12 restaurants, dont un food hall de 800 m² comprenant une dizaine de bars et restaurants des quatre coins du monde.
Le projet de la ZAC de l’Horloge a pour objectif la transformation du secteur en un véritable « quartier de ville ». En plus du village commercial, des logements, des bureaux, ainsi qu’un lycée seront construits. Ce nouveau lieu qui va dynamiser le quartier comprendra également une conciergerie, un espace de coworking, un parking de 1 650 places et un hôtel de 120 chambres. « Un projet qui nous tenait à coeur, car le quartier des Bas-Pays, qui occupe 20 % de la superficie de la ville, se mourait depuis le départ des usines. Les commerces fermaient et on ne trouvait même plus de médecin », explique Corinne Valls.
Mais ce qui fait par-dessus tout la fierté de l’édile de la ville, c’est le pôle culturel, adossé au vaste plan d’aménagement commercial, que la Fondation Fiminco a inauguré en 2017. « Le promoteur a ainsi réhabilité l’ancienne chaufferie qui produisait de la vapeur pour la fabrication des médicaments, avec son emblématique cheminée en brique haute de 14 m, mais aussi quatre exlaboratoires », décrit Corinne Valls.
Accessible par le métro, aux portes de Paris, cet écosystème, le plus grand quartier culturel d’Europe, est un lieu au service des artistes du monde entier et ouvert à tous les publics. « Nous mettons à disposition des artistes des espaces, des outils et un accompagnement pensés pour eux, afin de leur permettre de se constituer un environnement de travail idéal, qui favorise la rencontre entre toutes les formes d’art », explique Nicolas Bertrand, directeur de la communication du groupe Fiminco.
Cette Fondation dédiée à l’art contemporain, accueillera sur 9 000 m² des résidences d’artistes, un auditorium, des espaces d’expositions et des galeries d’art. « Pour les habitants de la ville majoritairement issus de classes populaires, pour qui l’accès à la culture n’est pas inné et pas toujours facile géographiquement, ce lieu culturel est une véritable aubaine. C’est aujourd’hui la culture qui va vers les populations. Et déjà bon nombre d’associations ont investi les lieux pour faire naître de nouveaux projets culturels », lance satisfaite Corinne Valls.
Si ce nouveau hub dédié à l’art contemporain, aux biotechnologies et aux commerces, soulève l’enthousiasme du maire, il attire également les investisseurs. En effet, la Banque des Territoires et Groupe Fiminco viennent de signer un double partenariat pour le village de marques Paddock Paris et le site de biotechnologies Biocitech, afin de soutenir le développement du site de l’Horloge. Un premier partenariat qui permet à Fiminco d’apporter son savoir-faire en matière de gestion et de développement de projets d’immobilier d’entreprises, et à la Banque des Territoires de partager son expertise en matière de projets territoriaux
■ 73 000 m2 de logements.
■ 160 000 m2 de locaux d’activités et de bureaux.
■ 29 000 m2 environ de commerces. ■ 54 000 m2 d’espaces publics à requalifier ou à créer.
■ 13 000 m2 d’équipement d’enseignement général.
Danièle Licata
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