DÉCRYPTAGE. Alors que la question des zones blanches fait toujours débat en France, la prochaine génération de réseau mobile arrive en 2020. Avec de nouvelles promesses. Les explications de Maxime Forest, directeur adjoint de la direction Mobile et innovation de l’Arcep.
RCL : La 5e génération de téléphonie mobile sera déployée, en 2020, dans une dizaine de villes françaises. De quoi parle-t-on exactement ?
Maxime Forest : Cette technologie sera à la fois intégrée dans les nouveaux téléphones et dans les réseaux des opérateurs de télécommunications, notamment au niveau de leurs antennes relais. Elle permettra, dès lors qu’elle sera en place, d’avoir des communications plus rapides, grâce à des débits beaucoup plus élevés, ainsi que des temps de réaction plus rapides du réseau. L’ensemble des opérateurs souhaitent déployer la 5G pour offrir le meilleur service à leurs clients. Pour fournir la 5G, l’Arcep [Autorité de régulation des communications électroniques et des Postes, NDLR] mettra à leur disposition de nouvelles fréquences, dont ils ont besoin pour assurer ce service. Ceci dans le cadre d’une procédure d’attribution payante.
Quels sont les atouts de la 5G ?
M. F. : Les performances améliorées de la 5G, par rapport à la 4G, permettront d’enrichir certains services, en offrant, par exemple, des meilleurs débits et de la vidéo très haute définition, mais aussi d’aller plus loin dans les projets liés à l’Internet des objets. Sans doute, des innovateurs s’empareront de cette technologie pour imaginer de nouveaux services qui n’existent pas encore. Dans les entreprises, elle va permettre de connecter un grand nombre d’objets à très haut débit, ce que l’on ne pouvait pas faire avec les technologies précédentes. Il s’agit d’autant de leviers de modernisation et de productivité.
Quels seront les apports de la 5G pour les collectivités locales ?
M. F. : On peut imaginer de multiples applications pour les collectivités locales, comme leur proposer des applications et des services plus performants que ce qui existe aujourd’hui pour communiquer avec les citoyens. Elles pourront aussi déployer des services qui s’appuieront sur plus d’intelligence, par exemple dans les transports avec les véhicules autonomes, les capteurs et le mobilier urbain, ou encore les infrastructures. Pour encourager les entreprises à s’emparer de la technologie, nous accompagnons les expérimentations. Conjointement avec le gouvernement, l’Arcep, a organisé un appel à projets pour des plates-formes d’expérimentation 5G sur l’ensemble du territoire. Sont concernés les collectivités, les entreprises, les sites industriels sur lesquels des premiers réseaux 5G vont être déployés. La réussite de la 5G est un véritable enjeu pour l’économie en termes de croissance, d’innovation, de compétitivité.
Le calendrier du déploiement est-il déjà connu ?
M. F. : Toute la France ne sera pas couverte en un jour. C’est aussi la réalité du déploiement de la 5G qui sera progressif dans le temps. Les nouvelles fréquences viseront d’abord les zones urbaines et économiques. Sans oublier que nous devons poursuivre, dans le même temps, la généralisation de la couverture 4G pour tous les Français, puisqu’une partie de nos concitoyens n’y ont pas accès. L’Arcep prévoit des jalons de déploiement progressifs de la 5G à partir de 2020, avec une cible en 2030 quand l’ensemble des réseaux des opérateurs devront passer intégralement à la 5G, ce qui représente un effort important en termes d’investissements.
Propos recueillis par Blandine Klaas
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