Sophia Antipolis est l’un des quatre territoires français sélectionnés au printemps 2019 pour incarner le potentiel français en matière d’intelligence artificielle. Un projet auquel participe l’ensemble des acteurs de la technopole.
Le projet 3IA Côte d’Azur de création d’un Institut interdisciplinaire d’intelligence artificielle (3IA), porté par l’université Côte d’Azur, le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et l’Institut national de recherche dé- dié aux sciences du numérique (Inria), mais aussi les collectivités locales, a été labellisé dans le cadre du programme na- tional pour l’intelligence artificielle (IA). C’est l’aboutissement d’un long travail de mise en place et de concertation pour lequel tout un territoire s’est mobilisé.
« Ce label est une reconnaissance par l’État de l’excellence en la matière sur le territoire, précise Alexandre Follot, directeur général adjoint Développement économique et Aménagement durable à la communauté d’agglomération Sophia Antipolis (06). C’est également un mes- sage adressé aux investisseurs internationaux et nationaux qui souhaitent être présents dans de domaine de l’intelligence artificielle ».
En effet, dans son ensemble, la Côte d’Azur concentre des compétences en la matière. À commencer par la recherche. Sur les 75 chercheurs d’envergure internationale sur l’IA basés en France, 15 sont déjà présents sur Sophia Antipolis. Le territoire compte des entreprises prestigieuses et de grands laboratoires de recherche publics et privés qui se sont investis, auprès des collectivités locales, pour soutenir, y compris financièrement, la candidature à ce label, qui, aujourd’hui, donne au territoire encore plus de visibilité. « À peine avions-nous obtenu la labellisation que les demandes d’implantation commençaient à arriver », note Alexandre Follot. Un exemple : Xavier Niel, patron de Free, a, d’ores et déjà, annoncé l’implantation d’une antenne de la station F, le plus gros incubateur du monde, à Sophia Antipolis.
DEUX SPÉCIALITÉS : SANTÉ ET TERRITOIRES INTELLIGENTS
« Le 3IA Côte d’Azur sera centré autour de deux filières », précise Alexandre Follot. La première, avec pour thème la santé et la biologie numérique, consistera à concevoir et exploiter une nouvelle génération d’outils d’IA permettant de faciliter la prévention, le diagnostic, le pronostic et la thérapie en médecine. La seconde sera tournée vers les mobilités actives, la mobilité et le territoire intelligents. Concrètement, le territoire expérimentera, dès le premier janvier 2020, sur Sophia Antipolis des navettes autonomes dans les conditions réelles de circulation. Ces actions auront notamment pour conséquence le doublement du nombre d’étudiants et d’ingénieurs dans le monde du numérique, qui seront formés chaque année sur le site. Une attention particulière est portée au volet international du projet avec le développement de coopérations avec les partenaires privilégiés d’université Côte d’Azur, comme l’Université de Laval à Québec, au Canada, très investie dans les défis liés à l’IA. Dans le même temps, un programme ambitieux de 25 chaires pour débuter, puis de 5 chaires supplémentaires par an, permettra de constituer le noyau scientifique de l’institut et d’accroître l’attractivité du site. L’objectif étant que, demain, Sophia Antipolis soit identifiée comme le territoire l’intelligence artificielle.
UN ATOUT POUR LE DÉVELOPPEMENT
DU TERRITOIRE
Il faut dire que les atouts ne manquent pas. Quelque 4 500 chercheurs sont présents sur la technopole, qui compte actuellement 38000 emplois à très forte valeur ajoutée, ainsi que 2 500 entreprises. Plus de 1000 emplois sont créés chaque année depuis cinq ans. « Sophia Antipolis n’est pas une technopole locale, mais mondiale sans équivalent en Eu- rope avec plus de 60 nationalités différentes », ajoute Alexandre Follot. Quant au chiffre d’affaires généré, il représente l’équivalent de celui généré par le secteur du tourisme sur l’ensemble de la Côte d’Azur, soit plus de 5,5 Md€. Nul doute que la labellisation récente continuera d’attirer fortement des acteurs clés dans le domaine du numérique. Les acteurs du projet espèrent atteindre 50 000 emplois en 2030 sur le site. Soit 1500 embauches supplémentaires chaque année.
Au-delà du territoire sophipolitain, c’est l’ensemble de la Métropole Nice Côte d’Azur avec son positionnement très actif sur le thème de la ville intelligente, le département des Alpes-Maritimes et sa Maison de l’Intelligence artificielle, en collaboration avec la communauté d’agglomération Sophia Antipolis et Université Côte d’Azur, ou encore les réflexions actuelles de la ville de Cannes autour de l’IA, qui bénéficiera de cette dynamique.
« Comme Sophia Antipolis a historiquement su le faire avec la microélectro- nique, les télécommunications, le nu- mérique et l’Internet, nous démontrons, qu’aujourd’hui encore, notre technopole possède les atouts nécessaires pour aborder cette nouvelle ère de l’IA, et pour intégrer les tendances profondes de la technologie », estime Jean Leonetti, maire d’Antibes Juan-les-Pins et président de la communauté d’agglomération Sophia Antipolis (Casa).
Le projet représente un budget de 50 M€par an, sur lesquels plus de 50 % sont financés par les entreprises et le reste étant financé par les pouvoirs publics, que ce soit l’État, les laboratoires de re- cherche ou les collectivités locales.
SOPHIA ANTIPOLIS : CINQUANTE ANNÉES AU SERVICE DE L’INNOVATION
Moins d’un mois après l’annonce de l’installation de l’Institut interdisciplinaire d’intelligence artificielle (3IA) sur le campus SophiaTech, au sein de Sophia Antipolis, la 1re technopole d’Europe célébrait son 50e anniversaire. Devenue une référence mondiale en matière d’innovation, la technopole de Sophia Antipolis est située sur les communes d’Antibes, Biot, Mougins, Valbonne et Vallauris, au cœur d’une zone de 1 million d’ha- bitants. Elle compte 2230 entreprises, dont 224 à capitaux étrangers. Le secteur des technologies de l’information représente 20 % des entreprises et 42 % des emplois, et constitue le cœur d’expertise de Sophia Antipolis; les spécialités connexes se retrouvent dans les domaines de la santé, la chimie, les sciences de la vie et de l’environnement.
Blandine Klaas
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