Connecter et superviser les équipements stratégiques en gare pour en assurer la meilleure disponibilité pour les clients. C’est l’objet du projet de pilotage intelligent baptisé « Smart station » qui entre dans sa phase d’industrialisation et devrait concerner environ 20 % des 3000 gares françaises.
Historiquement inscrite au patrimoine des villes françaises, « la gare c’est aussi la transition entre le voyage et la ville, rappelle Yann Keribin, directeur du département Facility Management Technique de Gares & Connexions, la filiale de SNCF Réseau, chargé de la gestion des gares voyageurs du réseau ferré national. Le processus de modernisation que nous avons lancé contribue à donner meilleure image de ce lieu pour plus de confort et ainsi une satisfaction renforcée des voyageurs et des visiteurs des gares ». Lille Flandres, Beauvais, Charmes Vosges, Chaulnes, Longuyon, Saverne, Thionville et Yvetot ont été les premières gares à expérimenter le pilotage intelligent, une mission confiée à Engie Solutions en juin 2020 à l’issue d’un appel d’offres. Dans ces huit gares pilotes et dans toutes les autres qui suivront, le schéma d’action est identique : déploiement d’objets connectés, interconnexion avec les logiciels et matériels déjà en place et développement de l’application de supervision Smart Station. L’objectif national : 576 gares connectées en 2023 et opérationnelles pour l’ouverture des JO de 2024.
CAPTEURS DE DONNÉES ET OBJETS CONNECTÉS
Grâce aux nombreux capteurs installés sur les équipements prioritaires, le nouveau système sera capable d’identifier, en temps réel, les équipements en panne. Les agents en charge de l’exploitation des gares pourront visualiser rapidement les lieux d’incidents, prioriser les interventions, agir à distance et aussi surveiller un vaste périmètre de façon plus intuitive et efficiente. « Le procédé consiste à capter des informations sur un certain nombre d’équipements dans le but de superviser leur état, et lorsqu’ils sont en dysfonctionnement, de déclencher des interventions dans les meilleurs délais », précise Romy Kalt chez Engie Solutions.
Tous les équipements au service du client sont concernés : les ascenseurs, les portes automatiques, les escaliers mécaniques, mais aussi des éléments plus techniques comme les compteurs de fluide. Ce sont les équipes de Vertuoz, filiale d’Engie Solutions spécialisée dans la transformation digitale des bâtiments et des sites industriels qui assurent la mise en place des capteurs de données et objets connectés pour la collecte des informations sur le fonctionnement des équipements. « Ce sont au total plus de 6 000 objets connectés qui vont être déployés et quelque 11 000 à 12 000 points de mesure que nous allons monitorer au total », indique Frédéric Galliot, directeur marketing de Vertuoz pour Engie Solutions. L’ensemble des données sont stockées dans des serveurs avant d’être traitées puis analysées. Une fois le déploiement des 576 gares réalisé, plus de 800 millions de données seront collectées et traitées chaque année. Par ailleurs, les informations recueillies par les capteurs alimenteront en direct une nouvelle application 3D Smart Station, coconçue par Engie Solutions et l’entreprise Graphic Stream. Avec cette solution dite « immersive », les agents des gares pourront visualiser rapidement à partir d’un écran de supervision, d’une tablette ou d’un téléphone portable les diverses installations, repérer si elles sont en état ou en dysfonctionnement ainsi que les lieux d’incidents. « Nous voulions proposer une application métier qui soit accessible et simple à prendre en main. Nous avons dû pour cela modéliser les 576 gares en 3D. En s’appuyant sur ces maquettes simplifiées, l’appli a cette vocation d’offrir un travail ergonomique et de qualité aux opérateurs qui peuvent interagir en direct et pourront être plus efficace sur les tâches qui leur sont confiées .»
LES ÉCONOMIES D’ÉNERGIE AU CŒUR DU PROJET
Surveiller la consommation énergétique des gares grâce aux capteurs posés sur les compteurs électriques ou de gaz fait partie intégrante du projet qui selon Yann Kerbelin s’inscrit dans une véritable logique de management de l’énergie. « Les données des capteurs seront analysées par une fonction que nous appelons l’Energy Manager, chargé de suivre les courbes de consommation, de les comparer entre sites similaires et d’identifier des anomalies. Avec pour objectif de contribuer à réduire la consommation énergétique des gares et baisser l’impact carbone dans la vie du bâtiment. » A terme, la supervision centralisée aboutira à une visualisation des 576 gares connectées, reflétant en temps réel et avec exactitude l’état des équipements. Le budget global pour ce projet financé à 100 % par Gares & Connexions :23 millions d’euros.
Blandine Klaas
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