Après Niort (79), en 2014, la ville de Paris souhaite mieux accompagner le deuil en adaptant le service public funéraire aux attentes des usagers. Des enterrements « verts » sont désormais proposés.
Désormais, les Parisiens qui le souhaitent pourront prolonger leur action écologique jusqu’à leur mort. Dans ce but, 157 emplacements viennent d’être aménagés dans le cimetière d’Ivry-sur-Seine (94), qui appartient à la capitale, pour des inhumations plus respectueuses de l’environnement. Dans cet espace paysager de 1 500 m², tous les matériaux utilisés sont biodégradables et seules les inhumations en pleine terre sont autorisées. Pas de caveau en béton ni pierre tombale en granit. Aucun monument se sera construit en surface. « Dans un cimetière écologique, l’impact environnemental est minimisé au maximum », indique Pénélope Komitès, adjointe à la maire de Paris, en charge des Espaces verts, de la Nature en ville, de la Biodiversité, de l’Agriculture urbaine et des Affaires funéraires. « Cela participe à une démarche globale de protection de l’environnement menée de longue date par la ville de Paris qui complète un certain nombre de mesures dont l’interdiction des phytosanitaires dans les cimetières en 2015. » Aujourd’hui, dans l’ensemble des sites funéraires, la végétalisation a été développée à travers l’enherbement des trottoirs, des chemins et des voiries, la plantation de grimpantes sur les murs disponibles et la diversification des végétaux composant les haies, le tout dans le respect du plan biodiversité 2018-2024 de la ville de Paris.
Les familles des défunts s’engageront via la signature d’une charte qui prévoit le respect de l’environnement dans l’organisation des obsèques. Seuls des matériaux en bois d’essences françaises ou issus de forêts franciliennes seront utilisés afin de réaliser les stèles. Les cercueils seront en bois local ou en carton. Les engagements porteront également sur l’ensemble des phases funéraires : habillage du défunt, absence d’usage de produits chimiques pour la conservation des corps. Une autre condition à respecter : la taille des végétaux. Les plantes et les arbres de grande taille sont proscrits dans cet espace où seules quelques variétés de fleurs sont autorisées.
L’autre avantage de l’inhumation écologique c’est son prix : 294 contre 376 pour une concession classique pour dix ans dans le même cimetière. « La ville de Paris a souhaité proposer des prix plus bas, car dans un cimetière écologique, il n’y a plus de démolition ou de remise en état de sépultures à réaliser. Un coût que doivent assumer les communes », explique l’élue. D’ores et déjà, il est prévu d’étendre ces espaces à d’autres cimetières parisiens extra-muros avec une nouvelle ouverture prévue dans le cimetière de Thiais, en 2020 ; 360 emplacements y seront aménagés sur un espace de 3 600 m². Suivront les cimetières de Bagneux (92) et Pantin (93). Pour la municipalité, atteindre les objectifs de la COP 21 et faire de Paris une ville résiliente, une ville durable, passe aussi par les moments de deuil.
Blandine Klaas
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