La modernisation de l’éclairage public, un facteur de renouveau pour les villes ? C’est l’avis de Guy Lacroix, président du Serce, qui représente les entreprises de la transition énergétique et numérique.
Monsieur Guy Lacroix.
La Défense le 27 avril 2011
RCL : Une ville ne peut vivre sans éclairage. Néanmoins, la question ne semble pas être au coeur des préoccupations des élus…
Guy Lacroix : Dix millions, c’est, en France, le nombre de points lumineux. Si des efforts ont été réalisés ces dernières années par les élus pour moderniser les installations, on considère que 40 % de l’éclairage public a encore plus de vingt-cinq ans. Sur le plan budgétaire, il représente pour un certain nombre de communes près de 30 % de leur budget et 40 % du coût de l’électricité. Nous évaluons le taux de rénovation de l’éclairage public à 3 % par an. En d’autres termes, il faudrait compter trente-trois ans pour changer l’ensemble du système. Il serait dommage de passer à côté de l’efficacité énergétique. En remplaçant les anciens modèles par des plus récents, il est possible de générer entre 30 et 70 % d’économies sur la facture d’électricité.
Pourtant, bien gérer son éclairage public représente une opportunité pour une majorité de communes…
G. L. : Grâce aux nouvelles technologies, les systèmes d’éclairage consomment moins d’énergie et éclairent de manière plus efficace, permettant de maintenir le sentiment de sécurité traditionnellement associé à l’éclairage public. Aujourd’hui, les commandes se placent directement dans le système d’alimentation. Des systèmes de gestion centralisée permettent de gérer le gradient de lumière, mât par mât. Ceci grâce à la technologie des LED et des courants porteurs. Quant aux systèmes de pilotage et de supervision des réseaux, ils permettent de détecter les pannes, pas simplement au niveau du réseau, mais à celui du point lumineux, permettant ainsi des interventions plus rapides. En matière d’éclairage, les possibilités sont nombreuses mais, seule la volonté politique de l’élu peut impulser un projet de rénovation complet du réseau. En termes de réflexion, il faut avoir une vision globale par un audit de son éclairage avec des actions inscrites dans la durée. N’oublions pas que l’éclairage est aussi un outil de valorisation, d’attractivité et d’animation de la ville, ce que nous valorisons depuis plus de trente ans à travers le Concours Lumières®.
Une opportunité aussi dans le cadre de la ville intelligente…
G. L. : La smart city, c’est un ensemble de solutions qui nécessitent pour leur développement l’appui d’une infrastructure. Un éclairage public moderne peut constituer cette infrastructure de base, déjà connectée au réseau électrique. Il suffit d’y amener la fibre optique pour que le mât bénéficie d’une adresse IP et puisse proposer un ensemble de services dans les domaines de la mobilité ou de celui de l’environnement avec des capteurs de sons ou d’analyse de la pollution, ou même délivrer des services numériques. Rénover son réseau a un coût.
Quelles aides existent pour y parvenir ?
G. L. : Des aides régionales et départementales aux communes sont parfois proposées pour la rénovation de leur réseau d’éclairage public. Certaines font appel aux certificats d’économie d’énergie ou aux marchés de partenariat qui ont permis à une cinquantaine d’entre elles de réaliser leur projet. Aujourd’hui, se développent les contrats de performance énergétique dans lesquels l’entreprise s’engage en termes de performances. Un outil intéressant pour les collectivités.
Propos recueillis par Blandine Klaas
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