ENTRETIEN. La Saemes est le premier opérateur de stationnement à libérer ses données en France. L’objectif: répondre aux nouveaux enjeux de mobilité en Île-de-France. « Itinéraires, ho- raires, places de stationnements, services disponibles... » plus rien n’échappe désormais aux usagers. Rencontre avec Sylvie Taburel, sa responsable du service Marketing.
En 2016, la Société anonyme d’économie mixte d’exploitation de la ville de Paris (Saemes) a été
le premier opérateur de parkings en France à ouvrir ses données. Quelles étaient alors vos ambitions?Sylvie Taburel: La libéralisation des données a marqué une nouvelle étape dans notre relation clients, car elle nous a permis de bénéficier d’innovations et de répondre ainsi de manière pertinente aux problématiques de mobilité des Fran- ciliens. En lançant la plateforme Open- data en mars 2016, Saemes devient le premier opérateur de stationnement à libérer ses données pour permettre d’être réutilisées par tous et générer des cartes, intégrer des applications et donner ac- cès à un plus grand nombre d’usagers à des informations ciblées sur les station- nements et les services de Saemes. Au- jourd’hui, notre ambition est de créer des partenariats avec d’autres opérateurs et territoires franciliens pour agir ensemble en faveur de la « smart mobilité ».
Combien de jeux de données sont-ils disponibles ?
S. T. : Aujourd’hui, quatorze jeux de données publics sont disponibles, comme le référentiel parkings, les coordonnées GPS, les services, les moyens de paiement, les tarifs, les places de stationnement disponibles en temps réel ou encore l’accessibilité pour les personnes à mobilité réduite... et plus encore. Grâce à notre plate-forme, Saemes propose, par exemple, aux start-up de développer des outils permettant d’anticiper les disponibilités ou de favoriser l’intermodalité la plus fluide possible entre les différents modes de transports. Et sur ce terrain, la qualité des applications est encore plus pertinente en croisant les données de Saemes Opendata avec celles d’autres acteurs de la mobilité comme les opérateurs de transport en commun, de covoiturage, de vélos en libre-service ou encore celles des collectivités et territoires.
Quels types de services innovants les développeurs ont-ils imaginés depuis l’ouverture?
S. T. : De nombreux partenaires nous ont sollicités pour récupérer certaines de nos données pour leurs API, leurs applications mobiles et/ou leurs sites Web. Notre collaboration avec KazaKar est un très bon cas d’école. Ils nous ont contactés début 2017, au lancement de leur application mobile collaborative d’aide au stationnement, pour diffuser en temps réel les places disponibles dans nos parkings et guider les automobilistes jusqu’au parc de stationnement le plus proche. L’application KazaKar a pour vocation de devenir le Waze du stationnement et, ainsi, faciliter la mobilité des usagers au quotidien. Ce partenariat contribue à fluidifier la circulation, à réduire les émissions de CO2 et à favoriser la rotation du stationnement.
Quels sont les autres acteurs qui ex- ploitent aujourd’hui vos données ?
S.T.: Parmi les acteurs identifiés qui utilisent les données de la plate-forme Opendata de Saemes, on peut citer PagesJaunes, TomTom, Parkopedia, Path to Park, l’Office du tourisme de Paris, la ville de Gentilly (94), KazaKar, Accessible.net, Qucit, Parking- Map...
Quelles sont aujourd’hui vos ambitions ?
S. T. : 2019 est un tournant pour le marché de la Smart City, avec l’exigence nationale d’ouverture des données pu- bliques. Entre la généralisation de l’open data dans les villes et les démarches d’opérateurs qui libèrent leurs données temps réel, les opportunités sont nombreuses pour inventer ou réinventer le calcul d’itinéraires multimodaux en temps réel, et pour développer de nombreux services intelligents autour des données sur les flux de circulation, le stationnement de véhicules ou sur le patrimoine immobilier. C’est tout le secteur de la mobilité qui pourrait y gagner dans ce partage de données, car il facilitera l’utilisation des alternatives à l’autosolisme, fluidifiera la circulation et favorisera la rotation du stationnement. D’ici 2020, de nouveaux jeux de données viendront compléter le catalogue actuel composé de 14 jeux et la disponibilité des places en temps réel sera déployée sur 27 parkings (versus 19 à date).
Propos recueillis par Danièle Licata
Inscrivez-vous dès maintenant sur le groupe Facebook Paroles de Maires pour obtenir des informations quotidiennes sur l'actualité de vos missions.