Dans un contexte d’augmentation brutale, et probablement durable, des prix des énergies, AMORCE, premier réseau national de collectivités territoriales et d'acteurs locaux engagés dans la transition écologique et énergétique, demande la construction d’une vraie stratégie nationale de soutien à la valorisation d’énergie à partir des déchets.
Parce qu’un tiers de nos déchets ménagers, soit près de 10 millions de tonnes, sont organiques et donc méthanisables et un autre tiers de nos déchets ménagers termine dans la poubelle des déchets résiduels, AMORCE demande, en cohérence avec une stratégie prioritaire de prévention et de recyclage des déchets, « la constitution d’une vraie stratégie nationale ambitieuse de développement de toutes les formes de valorisation énergétique des déchets ménagers, mais aussi des déchets des activités économiques, à la hauteur du potentiel qui n’est aujourd’hui pas suffisamment exploité en France ». Dans un communiqué publié le 21 avril, l’association avance quelques propositions pour y parvenir, notamment grâce à l’augmentation significative annoncé du Fonds de chaleur, mais aussi le nécessaire renforcement des dispositifs de soutien à la production du biogaz et des combustibles solides de récupération issus des déchets ménagers, le soutien systématique à la valorisation énergétique des déchets résiduels dans les dispositif de REP ou encore la réinstauration d’un vrai bonus de TGAP sur les différentes formes de valorisation énergétique des déchets.
Les collectivités ont un temps d’avance
Nombreuses sont les collectivités qui ont déjà fait le choix, en cohérence avec des politiques de prévention et de recyclage ambitieuses, d’exploiter au maximum cette ressource énergétique fatale de leur territoire en proposant ainsi un approvisionnement énergétique à coût maîtrisé à leur population ou à leurs acteurs économiques, par exemple dans le cadre des réseaux de chaleur extrêmement compétitifs quand ils sont alimentés par ces énergies de récupération, ou en alimentant directement un industriel en biogaz ou en CSR, voire en faisant de l’autoconsommation pour baisser le coût de certains services publics locaux. Ainsi depuis plus d’un an, les habitants de Lamotte-Beuvron (41) se chauffent grâce à leurs déchets alimentaires. Quatre conteneurs intelligents appelés « Gaïa Box » développés par la startup Axibio, installés en différents lieux de la commune incitent les habitants à venir y déposer leurs déchets alimentaires. L’objectif étant de « contribuer, à notre échelle, au développement durable en rendant notre ville autonome en énergie » affirme Pascal Bioulac, le maire de la ville. Selon l’association Amorce, ces solutions de valorisation énergétique des déchets sont trop souvent méconnues, mal appréciées et peu soutenues par les pouvoirs publics, alors qu’elles pourraient représenter l’économie de plus de 10 millions de tonnes équivalent pétrole ou 11 milliards de m3 de gaz !
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