Portée et impulsée par les administrations centralisées, la transformation numérique souhaitée par le gouvernement paraît avoir du mal à se concrétiser aux échelons locaux. C’est l’un des grands enseignements de l’étude « Data et Acteurs publics : perception et usages » publiée par le cabinet de conseil en data Invenis.
S'EMPARER DES DONNÉES POUR AMÉLIORER LES POLITIQUES PUBLIQUES
58% des sondés disent analyser leurs données en vue d’améliorer les politiques publiques. Une tendance encore plus affirmée dans les administrations locales que dans les administrations centrales (64% contre 56%). Arrivent bien plus loin la volonté d’innovation dans les administrations (24%) et de transparence avec les citoyens (18%).
RÉORGANISER LES ADMINISTRATIONS POUR VALORISER LA DATA
Pour 67% des répondants, l’amélioration de l’organisation interne des administrations est le grand enjeu des 12 prochains mois en matière de valorisation des données. Au sein des administrations locales, ce chiffre passe à 74% pour les administrations locales, contre 68% pour les administrations centrales. Plus loin, on retrouve l’investissement (18%) et l’adoption de nouvelles technologies telles que l’IA et le Big Data (15%). Ici encore, une décomposition plus fine selon le type d’administration est intéressante : les nouvelles technologies préoccupent davantage les administrations centrales que locales (17% contre 9%), ces dernières accordant plus d’importance à l’investissement (17% contre 15%).
PLUS DE 9 ADMINISTRATIONS SUR 10 SE SENTENT INSUFFISAMMENT MATURES
Très majoritairement, les administrations ne se considèrent pas comme suffisamment mûres dans le domaine de l’analyse des données. Si 7% d’entre elles se perçoivent matures, 93% se jugent peu/pas matures (58%) ou seulement en phase de maturité (35%). L’étude fait cependant apparaître d’importantes disparités selon le type d’administration. 63% des infrastructures centrales se pensent matures contre seulement 26% des administrations locales. Autrement dit, les 3/4 des services locaux s’estiment en retard pour ce qui à trait à l’usage de la donnée.
LE MANQUE DE COMPÉTENCES ET OUTILS, PROBLÉMATIQUE N°1 DES ADMINISTRATIONS
Pour 54% des personnes interrogées, le manque de compétences et d’outils est le principal frein dans le traitement des données publiques. Sont également pointés le volume grandissant des données à traiter (16% également), la difficulté à définir un usage précis de l’exploitation des données (15%) ou encore l’inadaptation des organisations/infrastructures IT (15% encore).
LA CRISE DE LA COVID-19 : ENTRE ACCÉLÉRATEUR ET FREIN
Fait notable, plus de la moitié (52%) des sondés estiment que la crise sanitaire a accéléré les projets de traitement de la donnée au sein des administrations, tandis qu’à l’inverse, un peu moins d’une autre moitié (48%) juge qu’elle les a retardés ou stoppés. Là encore, des différences se font jour entre administrations centrales et locales. 56% des membres des infrastructures centrales jugent que la crise a boosté le traitement de la donnée contre 46% des membres des administrations locales, ce qui laisse à penser que les premières ont davantage été dopées par la crise en ce domaine.
LA CIRCULAIRE CASTEX : DES RÉSULTATS MITIGÉS
La circulaire de Jean Castex invitant à la circulation des données entre les différents services étatiques semble n’avoir eu qu’un impact mesuré au sein des administrations. Ainsi, 66% des sondés affirment que la circulaire n’a pas eu de répercussions immédiates, contre 34% qui pensent au contraire qu’elle a accentuée les efforts déjà entrepris (26%) ou permis d’entamer un plan d’action (8%). Toutefois, l’impact de la circulaire semble être grandement fonction de la catégorie de l’administration : si 49% des administrations centrales estiment qu’elle n’a pas eu d’effet immédiat, ce chiffre atteint les 75% du côté des administrations locales. Pour satisfaire à la feuille de route fixée par la circulaire Castex, et plus globalement aux problématiques de la donnée qui touchent l’ensemble du secteur public, seuls 37% des sondés ont déclaré pouvoir compter sur un pôle d’expertise data au sein de leur équipe et 6 autres % faire appel à un pôle d’expertise externe. Les 57% restants disent ne disposer d’aucun pôle, qu’il soit interne ou externe. Une fois encore, les disparités entre administrations centrales et locales sont flagrantes : 53% des services centraux indiquent ne pas bénéficier d’un pôle d’expert contre 69% dans les services locaux.
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