« Ne noircissons pas le poumon économique de nos centres-villes et centres-bourgs. »

Par la voix de leur président, Alain Di Crescenzo, les chambres de commerce et d’industrie déplorent l’impact des manifestations contre la réforme des retraites sur l’activité des commerces en centre-ville.

Alors que des tensions et des heurts apparaissent dans plusieurs villes de France, les troubles et les blocages impactent l’activité des commerçants alors même que leur situation reste fragilisée dans un contexte économique délicat. Si faire grève est un droit, la dégradation des commerces est en revanche inacceptable et repréhensible. Les stigmates et les traces des violentes manifestations à Paris, et plus généralement dans nos centres-villes ces derniers jours, doivent nous alerter.

Après la crise sanitaire et dans une période marquée par l’inflation et les difficultés d’approvisionnements, nos commerçants ne peuvent pas se permettre de baisser le rideau. En France, le commerce de proximité représente 634 000 entreprises pour 3,5 millions d’emplois.

Le réseau des CCI demande la liberté de commercer et de circuler. Les blocages et les manifestations ne doivent pas mettre en danger les commerçants et dégrader leur activité alors même qu’ils font preuve depuis plusieurs années de courage, d’adaptation et de résilience

Fil rouge du Plan stratégique des CCI, la redynamisation des centres-villes et centre-bourgs est un axe fort pour lequel notre réseau est mobilisé avec ses partenaires.

Les commerces de proximité sont indispensables pour assurer les besoins essentiels de la population, mais aussi pour maintenir le lien social et la vie dans nos territoires. Ils l’ont à nouveau prouvé ces dernières années. Le secteur est confronté à de profondes mutations. Ce n’est pas le moment de le pénaliser, il faut au contraire l’accompagner.

 

Christine Leconte, présidente du Conseil national de l’Ordre des architectes : « Il faut changer la manière de concevoir les projets urbains avec un mot d’ordre : réparons la ville »

« On ne réfléchit plus à l’aménagement du territoire depuis plusieurs décennies », déplore Christine Leconte, architecte et présidente du Conseil national de l’Ordre des architectes dans un plaidoyer porté par l’Ordre et ses élus, intitulé « Habitats, Villes, Territoires, l’architecture comme solution ». Rencontre avec une architecte qui défend bec et ongles un nouveau modèle d’urbanisme.

 

RCL : Vous venez de rendre public un plaidoyer porté et rédigé par les élus de l’Ordre des architectes intitulé « Habitats, Villes, Territoires, l’architecture comme solution ». Pourquoi ce plaidoyer ?

 

Christine Leconte : Parce qu’il y a urgence à changer de modèle. C’est un plaidoyer pour enfin, agir : nos villes sont les grandes oubliées des débats présidentiels. Pourtant, ce sont elles qui fondent les relations humaines. Or, face aux crises du climat et de la biodiversité aggravées par les pénuries des ressources dues au contexte géopolitique, nous, les architectes, ne pouvons plus attendre : il faut proposer une vision courageuse de la ville, à la hauteur des enjeux du siècle. Nous plaidons, après quarante années à fabriquer la ville facile, la ville qui s’est contentée d’avancer en occupant les espaces libres, sans se questionner sur son bon sens, pour un autre modèle plus résilient. Ce plaidoyer est un cri d’alarme, un appel au changement qui, hasard du calendrier, est sorti deux jours avant la publication du rapport du GIEC. Mais alors qu’il y a urgence à adapter la ville qui nous entoure aux chocs qui commencent, nous privilégions encore l’étalement urbain et la construction neuve. Il est temps d’en assumer l’héritage et d’engager sa transformation. En réparant la ville pour la rendre adaptable à tous, on bâtit une ville qui donne envie d’y poser ses valises. C’est pourquoi, ce plaidoyer s’adresse à tous, aux citoyens, aux élus, et plus encore à l’ensemble des décideurs. Car une fois de plus, il y a urgence. Trois personnes sur quatre, en 2100 subiront plus de 20 jours de canicule par an. Deux communes sur trois seront exposées (et le phénomène est déjà enclenché) à un risque naturel. Or aujourd’hui 66 % des déchets proviennent du secteur du bâtiment. Partant de là, se pose naturellement la question de l’aménagement de nos territoires de façon plus durable mais également de la façon dont les pouvoirs publics, les élus locaux et les architectes vont pouvoir travailler main dans la main pour construire la ville autrement en s’adaptant aux nouvelles contraintes pour survivre. Au-delà de s’adapter, l’autre défi est d’atténuer : comment on diminue nos gaz à effet de serre, en d’autres termes comment fait-on pour que la construction cesse d’être le plus gros pollueur, alors qu’aujourd’hui on sait bâtir avec zéro émissions carbone ? Vous l’aurez compris, ce plaidoyer est avant tout un plaidoyer pour les territoires. Un plaidoyer de la proximité, un plaidoyer pour élus en les incitant à plus d’anticipation et d’appropriation de leur commune.

À travers le plaidoyer vous alertez sur la vulnérabilité des territoires. Quelles sont les menaces à l’œuvre et à venir ?

C.L. : Aujourd’hui, nous sommes confrontés à des enjeux sociétaux majeurs face aux aspirations de nos concitoyens, compte tenu du contexte social, sanitaire et géopolitique. Des « gilets jaunes », à la crise de la Covid en passant par la guerre en Ukraine et ses implications directes sur le pouvoir d’achat des Français, les crises se percutent et renforcent la volonté de tout un chacun de vivre dans un cadre aménagé à même de rendre le quotidien plus facile, plus durable et plus résilient. Alors que l’étalement urbain continue et que les constructions neuves prolifèrent, une nouvelle vision de la construction s’impose pour mieux répondre à nos besoins et à nos attentes. Regardons déjà ce que nous avons et apprenons à réparer ce que nous avons, en bâtissant une ville qui donne tout simplement envie d’y vivre. Le territoire français est extrêmement équilibré car complémentaire ; entre métropoles, villes moyennes et communes rurales, cette imbrication territoriale est essentielle et riche de créativité.

Après quarante ans d’urbanisation, est-ce que la ville est réparable ?

C.L. : Réparer, oui c’est possible, mais il ne faut pas négliger le rêve des Français en imposant des formes urbaines inadaptées à leurs inspirations. Après les confinements, ils ont manifesté à travers de nombreux sondages, des envies de calme, de nature, de proximité mais également de confort. Ils souhaitent une relation apaisée avec leur ville. Aujourd’hui, pour résoudre cette équation, nous allons devoir travailler à fabriquer une ville à partir de la ville existante en la transformant, en la réparant tout en respectant le bâti existant pour mener de nouveaux projets dans lesquels les maisons individuelles auront leur place mais qui existeront sous une autre forme, en imaginant une forme de densification douce, en y incluant d’autres typologies d’habitations, des commerces, une école. Bref, travailler à réparer la ville et s’éloigner de ce que nous avons construit des décennies durant en développant le royaume de la voiture. On comprend que les élus doivent jouer un rôle majeur dans ce nouveau modèle. Avant chaque nouveau projet, un diagnostic de l’existant qui permet une meilleure appropriation de sa commune, s’impose. On ne réhabilite pas de la même façon à Limoges qu’à Nice ! Chaque ville possède ses propres caractéristiques qui fondent son identité. Aujourd’hui, il s’agit de partir de ce que le territoire peut offrir pour construire son propre mode de vie. Car habiter ne relève pas d’une seule question de logements. Dès lors qu’un maire écrit son récit il est en mesure de construire son plan d’urbanisme cohérent dans lequel toute la population s’inscrit.

Quel est le rôle des architectes ?

C.L. : Il faut que les élus travaillent main dans la main avec les architectes. Notre rôle est de se positionner plus en amont des projets. C’est pourquoi une de nos propositions est de permettre aux élus d’avoir accès à un architecte, via les services publics de l’architecture ou via un architecte conseil au sein de sa commune, afin de les accompagner dans leurs projets de construction, en les aidant à identifier les ressources dans le bâti déjà existant, mais aussi en les aidant à mieux appréhender en amont les enjeux de la commune. À titre d’exemple : sur la seule région d’Île-de-France, 2700 friches ont été recensées, soit 4000 hectares ! Et bon nombre d’exemples prouvent que la réhabilitation, ça marche ! À Paris, qui se rappelle aujourd’hui ce qu’était le 104, ce lieu culturel à la mode ? Il a été un abattoir et encore avant des pompes funèbres. Ce qui a été fait, ici est potentiellement faisable à toutes les échelles et à tous les territoires. Moralité : il s’agit de créer désormais à partir de ce que l’on a. En d’autres termes, de faire mieux avec moins, et d’abandonner le tout jetable pour aller vers la réparation. Et d’ailleurs, à l’échelle de l’humanité, il n’y a qu’au XXe siècle que l’on a appris à démolir le patrimoine.

Propos recueillis par Danièle Licata

 

 

La qualité de vie urbaine passe par le lien social

Pour Barbara Attia, psychologue urbaine, les confinements que nous avons vécus ont mis en exergue un paradoxe : dans de nombreux cas, l’isolement forcé a eu plus d’impacts négatifs sur la santé psychique et physique des individus que la promiscuité subie. En effet, bien que la surdensité au sein des logements ait été pénible voire traumatisante dans de nombreuses situations, se sentir soudés, regroupés dans la difficulté et dans la peur, a été majoritairement vécu comme sécurisant. L’appartenance à une famille, à un collectif social, à une communauté spatiale a eu des répercussions positives directes sur la santé et sur la longévité des individus. Face à ce constat, les psychologues urbains ont relevé de nombreuses pistes de réflexion pour améliorer le bien-être en ville.

Le contact humain, un facteur de bien-être indiscutable

Une interaction en face à face libère toute une cascade de neurotransmetteurs qui favorisent la confiance, réduisent le stress, tempèrent la charge mentale, tuent la douleur et provoquent le plaisir. Ces effets physiologiques scientifiquement observés se révèlent être la raison pour laquelle les taux de démence sont les plus bas parmi les personnes socialement engagées.

Lorsque Susan Pinker, psychologue clinicienne, s’est interrogée sur le nombre important de personnes centenaires en Sardaigne et sur l’espérance de vie qui y est largement supérieure avec le reste de l’Italie ou l’Amérique du Nord, elle a pu remarquer que les liens de sociabilité étaient particulièrement nombreux sur l’île italienne. L’une des principales raisons : la conception des villes, développées sur des bases de « défense et de cohésion sociale » : maisons faiblement espacées, rues et allées fortement imbriquées...

Vivre dans le même espace résidentiel crée des habitudes, des rythmes, des usages et des référentiels communs chez les individus. Ces manières d’habiter se tissent et se développent au sein d’un même environnement jusqu’à former une « culture urbaine » commune aux résident∙es et usager∙ères d’un quartier. Ces opportunités de se croiser régulièrement donc de se protéger mentalement et physiquement doivent être relevées, préservées et comprises afin d’aider les habitants à faire face aux « irritants » du quotidien : bruit, incivilités, etc… C’est pour cela que la psychologie urbaine a été créée.

 

La psychologie urbaine doit aider l’urbanisme à favoriser le lien social

Protéger la « liberté urbaine », qui passe par le bien-être social et spatial, contribuer à sa mise en œuvre, et la mesurer objectivement est la vocation première de la psychologie urbaine.

Outre l’agencement des espaces, il y a une multitude d’éléments de l’ordre du sensible et du spontané qui peuvent interagir avec le bien-être et le lien social en ville.

 

Le meilleur exemple : les rites urbains, ces petites habitudes qui façonnent notre utilisation quotidienne de l’environnement immédiat, les parcours, les petites occupations qui prennent place jour après jour pour devenir réguliers, rassurants et jouer un rôle dans notre attachement au lieu : les cheminements que l’on a l’habitude de suivre, le banc où l’on a l’habitude de s’arrêter, le petit commerce que l’on préfère à un autre, le square par lequel on fait régulièrement un détour, le café où l’on se sent reconnu, voire attendu, etc.

 

C’est pourquoi il est essentiel d’imaginer des ensembles urbains qui favorisent le développement de ces habitudes vertueuses, afin de contribuer à l’amélioration de la qualité de vie urbaine. Pour cela, il est nécessaire que les responsables des collectivités locales fassent appel à des psychologues urbains pour analyser, mesurer, comprendre puis diminuer les facteurs de risques et préserver les facteurs de protection. En fonction de leurs recommandations, les villes pourront favoriser l’épanouissement de leurs habitants et multiplier les conditions qui leur permettent de cohabiter harmonieusement dans un même lieu.

La question du genre dans la cité ?

Avec la nomination d’une femme Première ministre, la question de la représentativité du genre dans la vie publique revient sur le devant de la scène. Nommer ou élire des femmes pour les exécutifs c’est bien, mais est-ce suffisant pour faire véritablement avancer le sujet de politique publique territoriale qui inclut la question du genre dans la manière de façonner leur espace public ? Par Marie-Céline Terré, spécialiste de la communication des institutions publiques et des territoires.

En mai 2006, était promue La charte européenne pour l’égalité entre les femmes et les hommes dans la vie locale ; déclinant autour de 30 articles les domaines d’actions des collectivités territoriales comme employeur, donneur d’ordre, prestataire de services et aménageur. Outre les questions de représentativité et de participation, pour lesquelles de nombreuses collectivités se sont engagées avec succès, il reste une sorte « d’impensé » s’agissant de la prise en compte du genre dans l’aménagement de ces mêmes territoires.

On ne parle pas de parité, mais d’accès mixte et égal aux espaces publics.

Il ne s’agit pas de construire des services publics spécifiques pour des catégories de population, femmes, personnes en situation de handicap..., car la prise en compte de la différenciation de genre introduirait une discrimination contraire au principe d’égalité. Défendre un égal accès aux services publics est formellement le cas, mais proposer de prendre en compte les spécificités du genre dans l’accès à ces mêmes services, c’est bien le sujet. Passer d’un droit formel à un droit réel.

Tout le monde peut aller à la piscine, mais celles qui ne disposent pas de véhicule thermique ou non personnel, mettront plus de temps pour s’y rendre et souvent y renonceront.

Penser dès la conception de ces services, à leur accès le plus « égalitaire possible », est le véritable enjeu, car on le sait, le biais se cache dans les détails.

Lorsqu’on scrute les aménagements publics récents de nombreuses collectivités, on peut légitimement se demander si elles ont mis en œuvre une approche véritablement non genrée dans leurs politiques de mobilité et d’usage de l’espace public.

Des aménagements accessibles facilement spécifiquement en transport individuel sont finalement « discriminants » pour les femmes qui sont plus nombreuses à ne pouvoir s’appuyer que sur les transports publics ou les réseaux familiaux/de proximité pour se déplacer. On voit bien que la mixité ne traduit pas, dans ce cas, l’égalité.

C’était, d’ailleurs, l’objectif des politiques menées dans les années quatre-vingt-dix par certaines villes, qui, si elles n’affichaient pas la question du genre en bandoulière, visaient bien à prendre en compte le principe de l’égal accès aux services de la ville, en intégrant les contraintes de temps et de moyens des catégories de populations les moins bien dotées.

L’objectif était un mieux-vivre et un mieux-être dans le territoire en permettant un accès plus facile à l’ensemble de ses aménités. C’est aujourd’hui un marqueur de l’attractivité des villes, qui se doivent d’être plus « faciles » à vivre.

 

Marie-Céline Terré

À grands pas vers des villes « marchables »

Portée par les politiques à l’échelle nationale comme à l’échelle locale, la marche fait son retour dans les programmes d’aménagement des villes. Non pas comme simple loisir mais comme un mode de déplacement à part entière sous condition d’une refondation de l’espace public.

Vingt minutes à pied entre Stalingrad et Pey-Berland ou la place de la Victoire et la gare Saint-Jean, 30 minutes entre le parc Bordelais et Gambetta ou la gare et la place de la Bourse… la ville de Bordeaux publie sur son site Internet la carte des distances en minutes à pied entre les différents lieux emblématiques de Bordeaux pour se déplacer en toute sécurité. À Lyon où les pics de pollution sont nombreux chaque année, la promotion de la marche fait partie de la stratégie de la nouvelle municipalité qui entend « redonner toute sa place aux piétons et aux modes de mobilité doux au coeur des quartiers ». À l’initiative notamment de nouveaux exécutifs estampillés écolos, ce mode de déplacement oublié des politiques d’aménagement revient en force, boosté par la pandémie de la Covid-19. La nécessité de conserver des distances physiques constitue aujourd’hui une opportunité de développer la marche en ville. Les élus s’interrogent sur la redistribution de l’espace public en faveur des piétons et sur la manière de construire de nouvelles stratégies favorables à la « marchabilité », une notion essentielle pour construire une ville plus apaisée.

 

Réduire la place de la voiture

Selon l’Ademe, près de 60 % des déplacements de moins d’un kilomètre se font aujourd’hui en voiture, d’où l’énorme potentiel de développement des modes plus vertueux. Première règle pour inciter les citoyens à marcher, « il faut offrir un environnement qui soit le plus agréable et le plus sécurisé possible », estime Francisque Vigouroux, maire d’Igny, une petite commune de l’Essonne. Une démarche qui oblige dans le même temps à réduire le nombre et la vitesse des voitures, donc la pollution atmosphérique et les nuisances sonores pour gagner en qualité de vie. Et pour que la « marchabilité» ne se cantonne pas au centre-ville, chaque quartier doit accueillir des loisirs et des services de proximité pour reconquérir les passants conseille l’Institut Paris région. Pour Brigitte Faure, directrice de l’association Rue de l’avenir, « la ville ‘‘marchable’’est organisée pour favoriser la marche avec des espaces identifiés et facilitant les déplacements à pied ». Cela passe notamment par des éléments d’aménagement, comme l’organisation de cheminements continus, des espaces pour s’asseoir et pour pratiquer d’autres activités, des trottoirs plus larges, des traversées bien aménagées, des toilettes, des fontaines « et bien sûr des espaces ombragés car de plus en plus, le changement climatique va influer sur les mobilités dites actives ». Les citoyens à pied ont aussi besoin d’espaces de loisirs et de décompression, d’espaces où les enfants sont protégés et peuvent jouer. « Il faut aider les usagers les plus vulnérables que sont les enfants à s’approprier la ville telle qu’elle est faite et prévoir des espaces où ils sont protégés », ajoute Brigitte Faure dont l’association propose depuis 2015 une campagne intitulée « Rue aux enfants, rue pour tous ». En fermant des endroits stratégiques comme les abords des écoles, des équipements publics ou des centres-bourgs les enfants découvrent les joies de jouer dans l’espace public. Quant au rôle des piétons dans la dynamisation des commerces, il serait bien réel. « Dans les grandes agglomérations métropolitaines, 64 % des clients des petits et moyens commerces de centre-ville s’y rendent à pied et dans une moindre mesure à vélo, 10 % en transports en commun, et seulement 24 % en voiture » nous apprend une étude du Cerema menée à partir des données issues des enquêtes ménages-déplacements. « Preuve qu’il faut arrêter de sous-estimer la marche par rapport à la voiture », défend Élodie Barbier-Trauchessec, animatrice mobilités émergentes à l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). L’apport économique de la marche se traduit par des achats dans les commerces de proximité, la fréquentation des cafés et des restaurants « sans compter que les piétons participent à l’animation urbaine et à l’attractivité du centre-ville ».

Une grande enquête nationale en cours

Faire toute leur place aux piétons dans nos villes et villages, c’est aussi l’objectif du collectif "Place aux piétons" qui mène en ce moment une grande enquête nationale, "le baromètre des villes marchables" jusqu'au 15 mars 2021. Les données recueillies permettront de connaître le point de vue des piétons sur les pratiques des français, la sécurité, le confort, l’importance donnée aux déplacements à pied par les communes ainsi que les aménagements et services spécifiques. Cette enquête permettra également aux répondants de signaler les points noirs et les lieux qu’ils préfèrent. « Les 43 000 réponses déjà recueillies témoignent que cette enquête nationale répond à une attente. Dans les trente prochains jours, l’enjeu pour les organisateurs est de pouvoir recueillir plus de données à l’échelle des communes » indique le collectif « Place aux piétons ». Une carte de France permet à chacun de savoir combien de questionnaires ont été remplis dans sa ville ou son village et de booster la participation. A Marseille, Lyon, Toulouse, Bordeaux, Reims, Grenoble… les associations se mobilisent et des collectifs locaux se créent. Objectif : 80 000 questionnaires renseignés.

Blandine Klaas

 

Bordeaux, Aix-en-Provence et Lyon, les villes préférées des Millenials

Pour les 20-35 ans (les Millenials), la ville semble difficile à vivre en raison du coût de la vie qui se traduit souvent par un accès au logement difficile, de l’insécurité et de la pollution. Et aussi plus spécifiquement le bruit ainsi que les nuisances sonores. Une ville au caractère hostile à laquelle ils souhaiteraient redonner une dimension humaine avec plus de proximité, plus de convivialité et un environnement plus sain révèle une enquête BVA réalisée du 6 au 13 janvier 2021 par internet pour le groupe NGE immobilier. « Nous sommes en pleine mutation sociétale qui se renforce avec la crise sanitaire que nous traversons actuellement. Cette mutation a pris racine il y a maintenant quelques années et j'ai la profonde conviction que l'immobilier se doit d'être mobile et se réinventer en permanence » affirme son directeur général David Taglioni. Pour les Millennials, ce que devrait privilégier la ville c’est en premier lieu la nature avec de nombreux espaces verts et plus de végétalisation (48%). Cette ville idéale doit aussi faire sa place à l’humain en privilégiant à la fois sa sécurité (36%) et sa sociabilité, avec une mise en avant des activités en cœur de ville (30%) et des lieux de convivialité (25%) ainsi qu’une plus grande proximité des espaces, en rapprochant les lieux de logements, de travail, de loisirs culturels et sportifs et convivialité (20%).

Une ville réconciliée

Leur rêve ? Une ville réconciliée, tant avec ses habitants qu’avec l’environnement et ses activités. Ainsi, leurs priorités pour changer la ville touchent à la fois son économie générale, son organisation et son accessibilité. Plus de respect de l’environnement (44%) et d’économie d’énergie (24%), plus de sécurité (36%), plus de facilité à trouver un logement (29%) et aussi plus d’accès aux loisirs (20%), de lieux de partage et de convivialité (18%), de culture (14%). Dans cet esprit, pouvoir, dans un même espace, travailler, se cultiver, partager des moments de convivialité, faire du sport, faire ses achats divers permettrait de promouvoir, selon eux, avant tout l’inclusion, en favorisant la qualité de vie à tout âge (46%), la convivialité (45%) mais aussi en garantissant une activité commerciale (37%) et culturelle dynamique (35%). Parmi les 50 villes Française réunissant le plus d’habitants, c’est à Bordeaux (18%), Aix-en-Provence (15%) et Lyon (13%), Annecy (12%) et Montpellier (12%) qu’ils souhaiteraient vivre en priorité.

 

 

La Poste et Nexity préparent la ville de demain

Contribuer à dynamiser les villes et y améliorer la qualité de vie par le développement de services d’hyper proximité efficients, c’est l’ambition commune que nourrissent La Poste, premier réseau de proximité en France, et Nexity, Plateforme de services immobiliers. Leur partenariat stratégique est né d’une réflexion commune autour du bien-vivre ensemble et des services à développer pour les particuliers, les entreprises et les collectivités locales. Plus précisément, leur collaboration portera sur le déploiement de solutions et services de proximité à destination des jeunes, des seniors et des clients du réseau d’agences Nexity, visant à améliorer la qualité de vie, l’organisation d’offres et de services de logistique urbaine accompagnant la mutation des entrées de ville et la revitalisation des coeurs de villes et enfin le développement de services numériques à destination des collectivités territoriales.

La ville de Vannes lance sa régie de maraîchage bio

La municipalité instaure sa propre régie de production maraîchère bio à destination des crèches municipales où sont préparés quotidiennement 340 repas. Des légumes et des fruits de saison seront ainsi produits sur un espace horticole communal d'un hectare sur le site du Pérenno. La faisabilité technique du projet a été vérifiée par le Groupement des Agriculteurs Bio du Morbihan (GAB 56), avec qui une convention de partenariat a été adoptée. Ce projet est en adéquation avec la politique menée depuis 30 ans au service du bien-manger dans les écoles et crèches vannetaises, avec le recrutement d’une diététicienne municipale dans les années 90. Aujourd’hui, la Ville de Vannes, via le service de restauration scolaire en régie municipale, utilise près de 60% de produits bio et labellisés en provenance de fournisseurs locaux (96%).

Metz primée pour la propreté de la ville

La Ville de Metz a décroché la 4ème étoile du label "Ville éco-propre"à l'occasion des rencontres nationales de l'Association des Villes pour la Propreté Urbaine (AVPU) le 21 mars à Paris. Ce label prime les actions liées à la propreté et au nettoiement que les collectivités mettent en œuvre dans une logique de développement durable. L'obtention de cette 4ème étoile en 2019 vient ainsi récompenser le travail de la Ville de Metz autour de la médiation et de la sensibilisation à la propreté. L'organisation de la Semaine de la propreté(dont la nouvelle édition aura lieu du 10 au 16 juin), mais également le dispositif "De l'école de la propreté, à l'école de la citoyenneté" ont été particulièrement mis en avant. Ce sont ainsi près de 3000 jeunes messins qui sont sensibilisés chaque année à la propreté de leur ville. Gageons que la Ville de Metz obtiendra, grâce à sa politique volontariste en matière de propreté urbaine, sa 5ème étoile en 2020.

Une prime pour les agents de la ville et de l’agglomération de Cholet

A l’heure des revendications liées au pouvoir d’achat des Français, la Ville de Cholet et l’Agglomération du Choletais vont verser une prime exceptionnelle de maintien du pouvoir d’achat aux agents des deux collectivités, sans limite de salaire. « Cette mesure est permise grâce à une fiscalité et une gestion des ressources humaines pleinement maitrisées » indique-t-on à la municipalité. « Aucune augmentation d’impôts n’est à déplorer pour les administrés. Les taux d’imposition ont, en effet, été maintenus en décembre dernier lors des votes des budgets respectifs des deux collectivités. Enfin, cette prime, inscrite dans le régime indemnitaire versé à chaque agent, permet d’honorer l’engagement quotidien des agents municipaux et intercommunaux au service de leurs concitoyens ». Le Conseil Municipal de Cholet a voté ce dispositif le 11 mars et le Conseil d’Agglomération, quant à lui, l’a adopté le 18 mars.

 

Le Grand Besançon bientôt communauté urbaine

C’est acté. Les élus du Grand Besançon viennent de se prononcer à l’unanimité, en faveur du passage en Communauté Urbaine à compter du 1er juillet 2019. « En tant que Président du Grand Besançon, je suis fier de ce travail collectif et de ce vote, a déclaré Jean-Louis Fousseret Président du Grand Besançon et maire de Besançon. Ce changement de statut est capital pour le développement futur et harmonieux du Grand Besançon, dans des domaines aussi importants que l’économie, les transports, la santé ou encore l’enseignement supérieur et la recherche. Nous allons pouvoir poursuivre notre développement et notre rayonnement, au bénéfice de nos 68 communes et de nos 200 000 habitants ».

Le conseil national des villes renouvelle ses membres

Par arrêté du 20 février 2019, les quatre collèges du Conseil national des villes (CNV) - le collège « élus », le collège « acteurs économiques et sociaux », le collège « personnalités qualifiées » et le collège « habitants » - voient leurs membres partiellement renouvelés pour trois ans. Cette instance de concertation et de proposition, placée auprès du Premier ministre, émet des avis, à la demande du Premier ministre, du ministre chargé de la ville et du logement, Julien Denormandie ou de sa propre initiative, sur les orientations en matière de politique de la ville et de lutte contre les discriminations. Le CNV est co-présidé par Fabienne Keller, conseillère municipale et euro-métropolitaine de Strasbourg, sénatrice du Bas-Rhin et Patrick Braouzec, président de Plaine commune. Le ministre chargé de la ville et du Logement s’est félicité « du renouvellement du Conseil national des villes, instance essentielle à mes yeux pour consulter et associer les acteurs de la politique de la ville ».

150 projets de renouvellement urbain validés fin 2018

L’objectif est atteint. En novembre 2018, l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU) a validé les projets de renouvellement urbain de 17 quartiers supplémentaires, portant à 149 le nombre quartiers ayant vu leur projet validé depuis le lancement de la phase opérationnelle du programme. Plusieurs autres projets ont déjà été validés en ces premiers jours de décembre, permettant de dépasser d’ores et déjà l’objectif de 150 projets nationaux et régionaux validés en 2018.
Les projets validés en novembre représentent près de 450 millions d’euros de concours financiers de l’ANRU mis à disposition des collectivités territoriales et des bailleurs sociaux pour lancer les chantiers sur leur territoire. Depuis le lancement de la phase opérationnelle du NPNRU, 3,4 milliards d’euros ainsi attribués par l’ANRU. Ces concours financiers de l’ANRU vont permettre la réalisation de projets d’un montant estimé à 11,3 milliards d’euros en métropole et en outre-mer.