Adopté à l’unanimité lors du dernier conseil communautaire de juillet 2021, le nouveau schéma directeur cyclable ambitionne un maillage complet du territoire. L’occasion également de faire avancer les politiques cyclables intercommunales et intra communales.
Le précédent schéma directeur cyclable (SDC) élaboré en 2009 et portant sur les sept communes historiques de l’agglomération aura permis la création de liaisons domicile-travail reliant le coeur de l’agglomération avec les gares et les pôles d’activité d’entreprises. « Nous n’étions pas encore à cette époque dans une logique d’interconnexion entre les communes au sein même de l’agglomération ni sur des continuités cyclables qui permettent de se déplacer à l’intérieur, vers et depuis l’agglomération, indique Jean-Baptiste Hamonic, vice-président de Saint-Quentin-en-Yvelines (SQY) en charge des transports et des mobilités durables et maire de Villepreux. Cependant, l’une des forces de notre territoire est de ne pas avoir privilégié un mode de mobilité par rapport à un autre. Nous disposons de 7 gares, 90 lignes de bus et plus de 400 km d’itinéraires cyclables. Nous avons cette volonté d’expérimenter les mobilités innovantes à l’heure où nos concitoyens souhaitent qu’elles soient plus inclusives et durables et réaliser leurs trajets domicile- travail autrement que par la voiture. »
RENFORCER LE MAILLAGE
Les objectifs fixés dans le cadre du nouveau schéma directeur cyclable (SDC) 2021-2031 à l’échelle des douze communes qui composent désormais l’agglo sont ambitieux. Il s’agit de faire progresser la part modale du vélo de 3 % actuellement à 6, voire 8 % en travaillant notamment sur les discontinuités cyclables, les interruptions et la sécurisation des itinéraires, et aussi le stationnement. La pratique du vélo a pris de l’ampleur depuis le déconfinement. Pour accompagner ce mouvement, quatre des cinq coronapistes seront pérennisées. Le nouveau plan prévoit un maillage territorial avec la création de 246 kilomètres de nouvelles voies cyclables qui s’ajouteront aux 420 kilomètres déjà existants. « Saint-Quentin-en-Yvelines a connu un élargissement en 2016 avec l’arrivée de cinq nouvelles communes ; il fallait faire en sorte que l’effort porte en grande partie sur les territoires entrants pour les relier au reste de l’agglomération. Ces territoires pour la plupart n’ont pas ou très peu d’itinéraires et de liaisons cyclables. » Ainsi, 103 kilomètres de liaisons cyclables structurantes doivent relier les principaux axes de l’agglomération tandis que 143 km sont prévus pour irriguer les différents quartiers et villages. Concrètement, neuf liaisons cyclables structurantes deviendront les artères principales pour desservir le territoire saint-quentinois. Un réseau complémentaire permettra de résorber des portions d’itinéraires manquants, en lien très étroit avec les communes qui pourront profiter de l’occasionpour lancer en parallèle un plan vélo communal. Ces infrastructures visent un meilleur maillage du territoire, un renforcement des liens entre le nord, l’ouest et les communes historiques de SQY, une meilleure continuité des itinéraires entre les principaux pôles d’emploi et de vie du territoire ainsi qu’un meilleur confort d’utilisation des aménagements cyclables. « Bien évidemment un itinéraire cyclable ne s’arrête pas aux frontières de l’agglomération », s’amuse Jean-Baptiste Hamonic. Les continuités cyclables seront traitées en partenariat avec les intercommunalités voisines, mais aussi avec le département des Yvelines pour les aménagements à réaliser sur les voies départementales et la région Île-de-France. Cette dernière investit 300 M€ dans un Réseau Express Régional Vélo, dit « RER Vélo » dontdeux axes structurants seront aménagés sur le territoire saint-quentinois.
AMÉLIORER L’OFFRE DE STATIONNEMENT
« Pour inciter nos concitoyens à utiliser plus souvent le vélo pour rejoindre une gare routière, une gare ferroviaire ou terminer un parcours, dans un territoire comme le nôtre où la place de la voiture est encore prépondérante, nous devons déployer une offre de stationnement sécurisée pour leurs vélos », poursuit l’élu. Le volet stationnement du schéma directeur cyclable prévoit la création de 1 200 places aux abords des gares, en partenariat avec Île-de-France mobilités, 1 900 places réparties le long des itinéraires structurants du futur réseau cyclable et dans les secteurs de l’agglomération où l’offre est aujourd’hui faible, voire inexistante. En parallèle, le volet « services » du schéma directeur prévoit un renforcement de l’offre disponible à la vélostation de la gare SQY / Montigny-le-Bretonneux. Installés aux abords des gares, ces parcs de stationnement payants, sécurisés et surveillés, proposent de nombreux services autour du vélo.
34,60 M€ SUR DIX ANS
En termes d’investissement, le budget prévu pour la mise en oeuvre de la politique cyclable sur dix ans, s’élève à de 34,60 M€, soit 16 € par an par habitant contre 8,30 €/ an / hab. en 2020. Compte tenu de l’offre existante, des coûts d’aménagements et des subventions de la région Île-de-France et du département des Yvelines, le coût estimatif de ce volet pour l’agglomération de Saint-Quentin- en-Yvelines sera d’environ 15,2 M€HT sur dix ans. Quant au calendrier de travaux, s’il reste encore à définir, la réalisation de liaisons structurantes et de quelques liaisons secondaires permettant de connecter principalement les communes ayant rejoint l’agglomération en 2016 et les sites olympiques devrait voir le jour d’ici 2024. SQY, territoire hôte des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, labellisé « Terre de Jeux » accueillera les compétitions de golf, de cyclisme sur piste, de VTT et de BMX. Le reste du réseau cyclable sera mis en oeuvre dans un second temps, d’ici 2031.
Blandine Klaas