L’absentéisme dans la fonction publique territoriale à la loupe

La prise de conscience progressive sur l’augmentation de l’absentéisme au travail, notamment dans la Fonction publique territoriale, pousse certains élus et décideurs publics à se saisir de ce phénomène. Dans une étude intitulée « Absences au travail, des repères pour agir dans les services publics locaux », la Mutuelle Nationale Territoriale (MNT) dresse un état des lieux.

Tandis que les stéréotypes accusateurs perdurent, il existe un autre point de vue sur l’absence au travail liée à des situations très hétérogènes que la MNT dévoile dans la première étude d’un cycle pluri-annuel sur l’absentéisme dans la fonction publique territoriale, un phénomène qui impacte fortement la vie des collectivités locales. Ont été interrogés dans le cadre de l'enquête les travailleurs socio-médicaux, les DRH et les dirigeants, qu’ils soient élus ou directeurs généraux. Au-delà de la définition de l’absentéisme, l’étude capitalise sur les différentes approches qu’ont tous ces acteurs au travers d’une série d’entretiens et d’une enquête exclusive auprès de plus de 500 élus, décideurs administratifs et acteurs médicaux. « Nous n’avons pas voulu stigmatiser les absences ni considérer que c’est un fait établi. Nous avons essayé de déceler quels sont les signaux faibles dans les collectivités territoriales qui pouvaient être précurseur de cette problématique de l’absence » explique Laurent Besozzi, président de l’Observatoire de la MNT.

Les causes de l’absentéisme

L’étude montre que les acteurs territoriaux ont des approches et des points de vue très différents en termes d’appréhension de l’absence. Selon les élus locaux, les absences sont essentiellement dues à des facteurs extérieurs à la collectivité territoriale. Ils citent en premier lieu la réduction des moyens financiers, l’augmentation du coût de la vie ainsi que l’augmentation des missions confiées aux collectivités. Interrogés sur les motifs des absences, les décideurs administratifs et acteurs médicaux, mettent en avant le sentiment d’usure physique et moral ainsi que les fragilités individuelles de santé. Ils invoquent également les conditions de travail, la charge de travail et le climat général dans les collectivités locales qui sont susceptibles d’occasionner des absences.

Pour Claire Edey-Gamassou, maîtresse de conférence à l'université Paris-Est Créteil et membre du conseil scientifique de l’observatoire MNT, il est grand temps de sortir des stéréotypes. « L’idée de cette étude est bien de donner des outils, le premier étant la connaissance mais aussi la connaissance des représentations des acteurs clés, les élus, décideurs administratifs et des acteurs médicaux. Leurs représentations des causes de l’absentéisme sont au cœur de la question de savoir comment traiter ces absences ». Et de poursuivre : « La diversité des absences est liée à des questions démographiques, à des questions parfois territoriales aussi, elle est liée à la pyramide des âges qui peut être propre à chaque collectivité ». D’où la difficulté de parler des absences d’une manière générale. Au sein d’une même collectivité, selon l’histoire du recrutement, de l’équipe, de l’ambiance, les absences sont un indicateur. « L’idée d’actions de prévention qui aillent sur les causes est au cœur de cette approche » ajoute Claire Edey-Gamassou.

A la veille de l’entrée en vigueur de l’obligation des employeurs territoriaux à participer à la complémentaire prévoyance et en santé de leurs agents, l’étude propose de faire de l’absentéisme un indicateur qui se pilote. Actuellement considéré par les DGS et DRH comme un indicateur financier (55%) plutôt qu’un outil de pilotage RH (47%), l’absentéisme doit servir de révélateur de dysfonctionnement de plusieurs natures, avec un message sur l’état de santé des agents, leurs conditions de travail et le fonctionnement organisationnel de la collectivité.

 

 

 

Pour l’hébergement des saisonniers, la Nouvelle-Aquitaine propose un plan d’action

 

Les élus régionaux de Nouvelle-Aquitaine ont voté un plan d’action régional pour développer de nouvelles offres de logement à destination des travailleurs saisonniers.

Si la période post-Covid a mis en exergue des difficultés majeures liées au manque d’attractivité de certains métiers et, plus largement, du modèle saisonnier, le nombre insuffisant de logements pour les saisonniers, tout comme leur prix élevé, constituent un frein supplémentaire en Nouvelle-Aquitaine, 4ème région française la plus pourvoyeuse d’emplois saisonniers avec 205 747 postes pourvus en une année, derrière la Corse et les Régions Sud et Ile-de-France. « La Région Nouvelle-Aquitaine souhaite renforcer son action pour favoriser le développement et l’amélioration des conditions d’hébergement des saisonniers du tourisme et de l’agriculture, et impulser un effet d’entrainement auprès des opérateurs et des territoires » explique Michel Durrieu, conseiller régional délégué à la structuration et au développement touristique.

Mise à disposition d’internats pour les saisonniers

Le plan d’action voté par les élus régionaux propose dans un premier temps d’améliorer la connaissance des besoins et des expériences passées ou en cours. En clair, il s’agit de compiler les données pour améliorer le diagnostic des besoins et des saisonnalités sur les secteurs à enjeux identifiés, afin d’adapter en continu les dispositifs de soutien financier. Deuxième mesure de ce plan, la promotion auprès des publics lycéens ou universitaires des postes saisonniers disponibles dans leur environnement géographique de proximité, en lien ou non avec leur formation. « Cette mise en relation de proximité serait un élément de réponse au manque de logement en évitant de créer un nouveau besoin » estiment les élus du territoire. Mais la solution pourrait aussi venir d’une expérimentation que la région compte bien mettre en place dès cette année, à savoir la mise à disposition des lits d’internats pour les saisonniers. Le modèle économique serait basé sur une massification des lits, à gérer par un opérateur, sur plusieurs années, par secteurs géographiques en tension. Une analyse quantitative et qualitative permettant de définir le nombre de lits réellement mobilisables par territoire est actuellement en cours. Dès l’été 2023, des territoires tests seront identifiés. Dans un second temps, la Région envisage de ce type d’usage intercalaire chez des opérateurs comme le CROUS ou les Maisons Familiales Rurales, qui observent une vacance locative pendant certaines périodes de l’année.

Le plan prévoit de mobiliser 1,5 M€ dans le cadre d’un appel à projets dédié à l’hébergement des saisonniers touristiques et agricoles, afin d’accompagner financièrement des projets permettant de développer quantitativement et qualitativement les solutions de logements ou d’hébergements à bas coût pour les saisonniers de l’agriculture et du tourisme.

 

 

 

 

 

 

 

La santé au travail, un enjeu majeur dans les collectivités

Bien qu’en diminution, la part des agents considérant que leur bien-être au travail s’est dégradé au cours des six derniers mois est de 50 %, contre 58 % en 2018 selon la Mutuelle Nationale Territoriale qui révélait le 14 novembre, avec le soutien de SMACL Assurances, le palmarès de la 7e édition des Prix santé et mieux-être au travail de la fonction publique territoriale. Six collectivités ont été primées pour l’occasion. La ville de Guéret (23), pour son action en faveur de la prévention des risques des métiers d’entretien des locaux ; la communauté de communes les Vals du Dauphiné (38), pour son action de construction d’un « territoire durable global » ; le Conseil départemental de Seine-Saint-Denis (93) pour son action de promotion de l’activité physique comme vecteur de santé et de réussite professionnelle ; la ville de Toulon (83) pour son action en faveur de la mobilité des agents à travers un processus d’intermédiation ; la communauté de communes de l’Ile d’Oléron (17) pour son action en faveur de la réduction de la pollution et des risques routiers sur son territoire ; et enfin, le centre de gestion de la Haute-Garonne (31) pour son action visant à préserver l’employabilité et la santé des agents.

Cette 7e édition a également été marquée par la remise de quatre « Coups de cœur », chacun soulignant une action remarquable parmi les candidats. Ainsi, le « coup de cœur de la MNT » remarque l’initiative de la ville d’Assigny (18), le « coup de cœur de SMACL Assurances » souligne l’action du Centre intercommunal d’action sociale de Montignac-Lascaux (24), le « coup de cœur des internautes » soutient le projet de la ville de Guéret (23) et le « coup de cœur des militants et des collaborateurs de la MNT » accorde une mention particulière à la Ville de Troyes (10).