Déserts médicaux : l’APVF et Villes de France font leurs propositions
« Notre système de santé est profondément en crise. Les Français ont invité ce thème dans le Grand débat, ils attendent des réponses » a rappelé Frédéric Valletoux, maire de Fontainebleau et président de la Fédération hospitalière Française (FHF), à l'occasion d’un colloque sur la désertification médicale, organisé le 10 avril par l’association des petites villes de France (APVF) et Villes de France, en partenariat avec la Mutuelle Nationale Territoriale (MNT). L’accès au service public de santé est plus que jamais d’actualité. Et si les deux associations prennent acte des avancées contenues dans le projet de loi relatif à l’organisation et à la transformation du système de santé, parmi lesquelles la création des projets territoriaux de santé, la suppression du numerus clausus et l’extension du recours aux médecins adjoints, des inquiétudes demeurent. Qu'en est-il de la cartographie des hôpitaux de proximité ? Quels praticiens interviendront dans les hôpitaux de proximité qui n’auront plus d’activité de chirurgie ou de maternité ? Comment rendre plus accessible l'offre de soins en milieu rural et améliorer le dialogue et la concertation entre les élus locaux et les Agences Régionales de Santé (ARS) ?
Dans un communiqué, les deux associations ont formulé 7 propositions communes et partagées pour lutter contre la désertification médicale. Elles estiment qu'il faudra arrêter le conventionnement par la sécurité sociale des praticiens dans les zones en surnuméraire, créer des « Territoires prioritaires de santé », placés au même rang de priorité que les « quartiers prioritaires » de la politique de la ville, développer la pratique de mutualisation des praticiens hospitaliers dans les bassins de vie, développer les formations de maître de stage des universités dans les zones sous-denses, inciter à l’expérimentation du concept de « responsabilité populationnelle », développer et accompagner tant techniquement que financièrement l’innovation en matière de télé-consultation, télé-médecine; et, enfin, réaffirmer la place et le pouvoir de décision de l’élu dans les conseils de surveillance des centres hospitaliers.
Régions de France, l’ADF et l’AMF réclament un acte III de la décentralisation
Alors que le Grand débat national voulu par Emmanuel Macron s’achève ce vendredi 15 mars, Régions de France, l’Assemblée des départements de France (ADF) et l’Association des maires de France et présidents d’intercommunalité (AMF)ont présenté mercredi leur contribution commune. « Ce que nous proposons avec Dominique Bussereau et Hervé Morin c’est un acte III de la décentralisation. Je suis convaincu que c’est une réponse avantageuse pour l’Etat qui va pouvoir se concentrer sur ses missions régaliennes » a déclaré François Baroin, président de l’AMF et maire de Troyes.
Convaincus de la nécessité de faire évoluer la décentralisation et d’adapter les politiques publiques à chacun des territoires, les trois présidents ont dévoilé cinq propositions qui serviront de base pour engager des discussions avec le gouvernement. Ce qu’ils souhaitent en premier lieu c’est une réforme en profondeur des principes qui organisent les relations entre l’Etat et les collectivités. Ils réclament aussi l’autonomie financière et fiscale des collectivités pour laquelle une modification de la constitution sera nécessaire. Et de rappeler ce principe maintes fois évoqué : « qui décide paie et qui paie décide ». Le troisième objectif est de mettre la commune au cœur de la démocratie de proximité. Ils souhaitent à ce titre son inscription dans l’article 72 de la Constitution au titre de sa compétence générale. Et pour une décentralisation véritable, les trois présidents estiment qu’il faut renforcer le rôle des collectivités dans les politiques publiques en donnant au département le pilotage de toutes les politiques sociales et de solidarité et aux régions la responsabilité de la cohésion de tous les territoires dans toutes ses déclinaisons : développement économique, enseignement supérieur, financement des territoires d’excellence. La politique de proximité étant incarnée par la commune.« Enfin, nous voulons ouvrir le chantier d’une nouvelle répartition des compétences concernant certaines politiques publiques de proximité, a indiqué François Baroin. C’est le cas dans le domaine du logement, du sport, de la culture mais aussi dans le domaine de l’insertion et de l’emploi ».
Dans un communiqué, le ministère de la Cohésion des Territoires a remercié l’AMF, Régions de France et l’ADF pour leur contribution au Grand Débat National et rappelé que « les collectivités territoriales jouent un rôle déterminant dans les réponses aux problèmes de vie quotidienne des Français ».