Clermont Ferrand prend à sa charge la hausse des prix des matières premières

En cette rentrée scolaire fortement marqué la baisse du pouvoir d’achat des familles, la ville de Clermont-Ferrand a fait le choix de ne pas répercuter la hausse du prix des matières premières.

« Dans la situation économique que nous traversons, nous devons faire des choix. Les nôtres sont clairs, tournés vers les clermontoises et clermontois » explique olivier Bianchi, le maire de Clermont-Ferrand. La Ville de Clermont a fait le choix de ne pas répercuter l’augmentation des prix des matières premières sur les familles. Elle propose un maintien des tarifs dans les écoles pour les activités péri-scolaires, des tarifs qui n’ont pas évolué depuis 2015, et augmente sa prise en charge des fournitures scolaires. Concernant la restauration scolaire, la Ville de Clermont-Ferrand fait face à une hausse importante du coût des matières premières. Pour l'atténuer, les commandes seront passées au plus juste des effectifs prévisionnels, la ville négocie avec ses fournisseurs, lutte contre le gaspillage ou adapte ses recettes « sans transiger sur la qualité » précise la municipalité. Cet important travail en interne a pour but d'éviter de répercuter cette hausse des coûts sur la facturation aux familles afin de maintenir un service public accessible au plus grand nombre.

Le prix du billet, premier obstacle à une plus forte utilisation du train

Trois mois après le lancement par le ministre des Transports, Clément Beaune, d’une réflexion sur la création d’un billet unique pour faciliter l'accès à l’ensemble des transports publics, le Réseau Action Climat et Harris Interactive publient une nouvelle enquête sur l’usage du train des Français et leurs attentes vis-à-vis des pouvoirs publics.

Bien que près de 8 Français sur 10 disent prendre le train au moins une fois de temps en temps, son usage reste néanmoins marqué par de très fortes disparités territoriales. En effet, si 81% des habitants des grandes agglomérations s'estiment bien desservis par le train, ils sont uniquement 35% dans les zones rurales. Cette difficulté d’accès au train semble aller de pair avec un accès limité aux gares et notamment la difficulté à se déplacer autrement qu’en voiture pour rejoindre puis quitter la gare. Le besoin d'une voiture pour se déplacer depuis la gare d’arrivée apparaît ainsi comme étant une des principales raisons poussant les Français à ne pas prendre le train alors qu’il serait possible pour eux de l’utiliser.

Les Français prêts à utiliser davantage le train mais pas à n'importe quel prix

Plus généralement, les Français ont de fortes attentes à l’égard des pouvoirs publics pour utiliser davantage le train. Ils sont ainsi uniquement 1 Français sur 2 à estimer que l'État est suffisamment engagé pour promouvoir l’usage du train. L’enjeu du prix et la nécessité de politiques tarifaires plus avantageuses étant pour eux la principale action à mettre en œuvre. Cette problématique du prix des billets de train est également le seul sujet sur lequel une majorité de Français (6 usagers sur 10), estime que la situation s’est dégradée au cours des trois dernières années.

Vers une évolution de la tarification inspirée des bonnes pratiques européennes?

Si les récentes initiatives européennes visant à réduire le coût d’accès au train telles que le ticket climat en Autriche ou en Allemagne sont connues par une minorité de Français (34%), ces propositions bénéficient d’un très large soutien : 84% des Français soutiennent l’instauration d’un forfait unique régional permettant un accès illimité à l’ensemble de l’offre de transport du quotidien. Ils sont également 86% des Français à se dire favorables à la mise en place de réductions exceptionnelles sur les billets de train pendant les périodes de tensions sur l’essence.

Plus de 10 millions de repas à 1€ ou moins, servis dans les écoles

Mise en place dans le cadre de la stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté, la « Cantine à 1€ » a permis de servir près de 10 millions de repas à 1€ ou moins aux enfants des familles modestes depuis trois ans.

Alors que les enfants des familles modestes sont deux fois moins nombreux que ceux des familles aisées à manger à la cantine, la stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté soutient les communes rurales dans la mise en place de tarifications sociales, pour que ces enfants bénéficient chaque jour de ce repas équilibré. Un peu plus de 3 ans après sa mise en place, plus d’une commune éligible sur huit est engagée dans ce dispositif et les résultats obtenus montrent la pertinence du dispositif affirme-t-on au ministère des solidarités, de l’autonomie et des personnes handicapées : plus de 10 millions de repas à 1€ ou moins ont été servis dans les cantines scolaires.122 583 enfants en ont bénéficié sur l’année scolaire 21/22 et 1617 communes sont engagées dans cette action aux côtés du gouvernement. Pour Jean-Christophe Combe, ministre des solidarités, de l’autonomie et des personnes handicapées, « la cantine à 1 € c’est la garantie de l’accès à un repas équilibré pour les enfants et une protection du pouvoir d’achat de leurs familles. Cette mesure est vitale dans le contexte d’inflation pour que les petites communes puisent proposer ces repas abordables à tous. J’invite les Maires des communes éligibles à se saisir de ces aides pour que davantage encore de familles en bénéficient. »

 

Pouvoir d’achat des Français : le génie créatif des communes

Alors que les prix du gasoil et de certaines denrées de première nécessité flambent, pour redonner un peu de pouvoir d’achat à leurs habitants, les maires de France ne manquent pas d’initiatives. Explications.

Avec la hausse du prix de l’énergie, des carburants et de certaines denrées de première nécessité, le pouvoir d’achat revient en force dans le débat public, renvoyant le chef d’État à la case départ de son quinquennat marqué par la crise « des gilets jaunes ». En dépit des quelque 17 milliards d’euros dégagés par l’Exécutif, la quasi-suppression de la taxe d’habitation, le « quoi qu’il en coûte » durant la crise sanitaire de la Covid-19 et plus récemment les indemnités d’énergie, rien n’y fait, le ressenti des plus démunis et des classes moyennes d’un appauvrissement mois après mois, prévaut. Alors dans les territoires, les collectivités redoublent d’initiatives, pour « mettre un peu de beurre dans les épinards ».

ACHATS GROUPÉS D’ÉLECTRICITÉ

Face à l’envolée des prix des dépenses contraintes, certaines communes s’organisent pour tenter d’alléger les factures en regroupant les consommateurs afin de négocier les prix. Si le concept est en vogue depuis quelques années porté par des associations, désormais, ce sont les villes qui passent à l’acte. La ville de Pierre-Bénite (Rhône) de 10 000 habitants innove et lance des achats groupés « pour consommer du gaz et de l’électricité mieux et moins cher ». Même initiative à Hendaye dans les Pyrénées-Atlantiques. La ville pro- pose à ses administrés de souscrire en- semble à un même contrat de gaz ou d’électricité pour obtenir des tarifs plus faibles auprès des fournisseurs. Résultat : jusqu’à 15 % de moins sur la facture à la fin du mois. Hendaye lance ainsi cette année sa troisième campagne. En Essonne, la commune de Paray-Vieille- Poste se lance aussi dans les achats groupés, tout comme Vignemont dans l’Oise, qui joue les intermédiaires entre les habitants et les distributeurs de fioul domestique. Grâce à cette initiative, la commune de moins de 500 habitants parvient à obtenir un tarif de groupe à 85 centimes le litre contre environ 88 centimes actuellement. Mérignac en Gironde et la commune de Tréguier dans les Côtes-d’Armor, ont elles aussi réagit à l’envolée des prix. Quant à la commune de La Roche-Jaudy (Côtes-d’Armor), elle n’a pas attendu la flambée du gasoil pour mutualiser les achats d’énergie. Depuis trois ans, l’économie réalisée pour les habitants qui y ont souscrit est estimée à 45 000 € par an.

MUTUELLE COMMUNALE

Trois millions de Français n’ont pas les moyens de s’offrir une mutuelle, faute de revenus suffisants. Pour réduire les coûts, plus de 4 000 communes offrent aujourd’hui à leur population la possibilité de souscrire à une mutuelle communale, moins chère. À Reims dans la Marne, alors que 15000 habitants ne sont pas couverts par une complémentaire santé, la ville a mis en place une mutuelle communale, négociée à des tarifs préférentiels. C’est aussi une première dans les Bouches-du-Rhône ! La ville d’Istres a lancé également une mutuelle communale pour donner un coup de pouce au pouvoir d’achat de ses administrés en négociant des tarifs préférentiels avec la mutuelle. Saint-Paul à La Réunion, lui emboîte le pas en proposant une mutuelle communale Solidaire, une offre inédite et innovante. Le maire de Saint-Paul et le directeur général délégué du Groupe des Caisses Réunionnaises Complémentaires (CRC) ont signé la convention de partenariat en janvier dernier. Et certaines municipalités vont même plus loin. Après une première expérience réussie avec la Mutuelle Communale, la ville de Tarare (Rhô- ne) crée « la Maison du pouvoir d’achat ».

DISTRIBUTION DE CHÈQUES ESSENCE...

Pour les salariés à revenus modestes, le budget de déplacement peut devenir un frein à l’emploi. Afin que le coût de dé- placement ne soit pas dissuasif, de nombreuses villes ont mis en place, au travers du centre communal d’action sociale, un dispositif d’aide spécifique : l’attribution de bons d’essence, à l’image du Lude, une commune du département de la Sarthe et de la région Pays de Loire, qui a décidé d’aider ses habitants face à la forte hausse des prix du carburant. Des bons d’achat d’une valeur de 30 euros ont été proposés à tous ceux qui prennent leur voiture pour exercer leur activité professionnelle. Sans condition de ressources, ce coup de pouce s’adresse plus précisément aux habitants qui travaillent à p lus de 10 km du Lude. D’après le journal Ouest-France plus de 200 bons ont été distribués. À Castres dans le Tarn, cette aide au dé- placement proposée par la ville, se traduit par l’attribution mensuelle d’un bon d’essence de 35 euros. Pour en bénéficier, il faut habiter la ville depuis au moins six mois, effectuer un trajet d’au moins 7 km pour se rendre sur son lieu de travail, être salarié depuis au moins un mois en contrat à durée déterminée ou indéterminée, ou enfin être salarié en contrat aidé ou stagiaire rémunéré dans le cadre d’un dispositif d’insertion. Par ailleurs, le bénéficiaire ne doit pas dépasser un niveau de ressources fixé à 932,40 € net par mois pour une personne seule, plafonné à 1349,31 € net par mois pour deux per- sonnes ou plus à charge. À Neuville-sur-Margival, une petite commune de l’Aisne de 123 habitants, le maire, quant à lui, a pris une initiative bienvenue. Il a attribué le budget de quelques cérémonies annulées à une carte essence offerte à chaque foyer d’une valeur de 30euros. Un petit coup de pouce très apprécié par les habitants.

...ET DE CHÈQUES ÉNERGIE

À Grenay (62) dans le Pas-de-Calais, 1600 familles ont bénéficié du chèque énergie de l’État. Souhaitant leur donner un coup de pouce supplémentaire, la ville a décidé de leur offrir des bons d’achat de 50 € . La ville de Saran dans le Loiret vole, quant à elle, aux secours des anciens. En effet, la municipalité proche d’Orléans, a fait savoir qu’elle renouvelait son opé- ration «allocation chauffage». Les habitants de la ville âgés de plus de 62 ans pourront ainsi toucher 375 euros en fin d’année s’ils répondent aux critères de ressources fixés par la ville. L’an dernier, 109 personnes ont bénéficié de cette aide. « Les bénéficiaires doivent avoir un seuil de revenus mensuels ne dépassant pas 1088,77 euros pour une personne seule et 1689,38 euros pour un couple », a expliqué la mairie dans un communiqué. De nombreuses villes ont mis en place, au travers du centre communal d’action sociale, l’attribution de bons d’essence.

Danièle Licata

Sondage : les Français et les parlementaires ont-ils du mal à se comprendre ?

D’après un sondage Kantar pour BCW France, 84% des Français estiment que les parlementaires ne comprennent pas leurs problèmes. Pour réaliser cette étude, BCW France et Kantar ont mis en regard les préoccupations des Français recueillies grâce à un sondage et les prises de parole spontanées des parlementaires, identifiées au cours de la dernière année sur leur fil Twitter. Ainsi, l'économie est le thème qui illustre le mieux l’écart des préoccupations entre les Français et les parlementaires. C’est le deuxième sujet prioritaire pour les parlementaires sur Twitter et le 12ème sujet de préoccupation des Français. Les élus se concentrent sur des sujets macro-économiques alors que les Français préfèrent des sujets du quotidien tel que l’emploi.

Et tandis que la question du pouvoir d’achat fait la une des media depuis plus de 5 mois, 41% des Français interrogés attendent une action des parlementaires sur le pouvoir d’achat. Ce thème occupe la 1ère place des préoccupations des Français (14%). Pourtant il ne représente que 4% des publications des parlementaires et figure seulement à la 14ème place des sujets qu’ils abordent. Après le pouvoir d’achat, la thématique de l’emploi constitue le deuxième sujet de préoccupation des Français. 36% des sondés souhaitent une action des parlementaires. A contrario, l’emploi est peu abordé dans les prises de paroles des parlementaires sur Twitter (6%)

Deux autres sujets de préoccupations majeurs pour les Français sont l’avenir du modèle social & les inégalités, ainsi que l’accès aux soins. Ces sujets pointent chez les Français la crainte d’un certain déclassement. Ainsi, 73% des répondants font de la lutte contre les inégalités une priorité quand seulement 28% des parlementaires qui abordent l’avenir du modèle social en parlent sur Twitter.

L'environnement est le seul thème sur lequel les Français et leurs élus se rejoignent. C'est le 1er sujet de prise de parole des parlementaires et la 3ème préoccupation des Français.

 

Une prime pour les agents de la ville et de l’agglomération de Cholet

A l’heure des revendications liées au pouvoir d’achat des Français, la Ville de Cholet et l’Agglomération du Choletais vont verser une prime exceptionnelle de maintien du pouvoir d’achat aux agents des deux collectivités, sans limite de salaire. « Cette mesure est permise grâce à une fiscalité et une gestion des ressources humaines pleinement maitrisées » indique-t-on à la municipalité. « Aucune augmentation d’impôts n’est à déplorer pour les administrés. Les taux d’imposition ont, en effet, été maintenus en décembre dernier lors des votes des budgets respectifs des deux collectivités. Enfin, cette prime, inscrite dans le régime indemnitaire versé à chaque agent, permet d’honorer l’engagement quotidien des agents municipaux et intercommunaux au service de leurs concitoyens ». Le Conseil Municipal de Cholet a voté ce dispositif le 11 mars et le Conseil d’Agglomération, quant à lui, l’a adopté le 18 mars.