15 nouvelles communes d'outre-mer bénéficieront gratuitement du Programme National Ponts

Pour amplifier le Programme national Ponts conduit par le Cerema au profit de la sécurité des grands ouvrages, la direction générale de l’outre-mer (DGOM) finance le recensement et la reconnaissance des ponts de 14 nouvelles communes ultra-marines dont la situation financière est délicate. Après une campagne de candidature conduite au printemps 2021 auprès des communes éligibles d’outre-mer, 24 communes ultra-marines ont répondu favorablement pour bénéficier du Programme National Ponts. A l’initiative de la Direction générale de l’outre-mer, une nouvelle campagne s’est achevée au premier semestre 2022 auprès de 21 communes supplémentaires éligibles, dont 15 ont répondu favorablement, portant à 39 le nombre des communes bénéficiaires, soit le même taux de communes retenues pour ce programme que pour la métropole (= éligibles et candidates par rapport au nombre de communes totales de ces territoires). A partir du mois de septembre 2022, les 39 communes des territoires ultra-marins seront donc accompagnées par des bureaux d’études mandatés par le Cerema pour réaliser l’inventaire de leurs ouvrages, et préparer la visite de terrain qui permettra l’établissement le diagnostic des ouvrages. A l’issue de ces visites, un carnet de santé de chaque ouvrage leur sera établi et mis à la disposition des maires, qui disposeront ainsi d’un outil adapté leur permettant de programmer l’entretien de leurs ouvrages en programmant les visites périodiques, les travaux d’entretien courant, les diagnostics approfondis et les travaux de réparation.

Les communes concernées par le programme sont les suivantes :

Sécurité des ponts : le sénat appelle à un « plan Marshall »

Après avoir réalisé de nombreuses auditions, effectué trois déplacements et reçu 1 200 témoignages d’élus locaux sur la plateforme de consultation du Sénat, la mission d’information sur la sécurité des ponts, créée après l’effondrement du pont Morandi à Gênes le 14 août 2018 et présidée par Hervé Maurey, dresse un constat alarmant de la situation des ponts en France : en effet, le nombre exact de ponts routiers en France demeure inconnu. Plus de 25 000 ponts sont en mauvais état structurel et posent des problèmes de sécurité. Un quart des ponts de l’État (2 800 ponts), construits dans les années 1950 et 1960 arriveront dans les prochaines années en « fin de vie » et environ 0,5 % des ponts départementaux devront être reconstruits dans les cinq ans à venir. Quant aux montants actuellement consacrés à leur entretien, ils sont largement insuffisants. Pour Michel Dagbert, rapporteur, « plusieurs audits ont montré que le maintien du budget actuel conduirait à un doublement du nombre d’ouvrages en mauvais état dans les dix prochaines années et à un triplement voire un quadruplement en vingt ans ». En réponse à l'urgence de la situation, la mission a formulé dix propositions, parmi lesquelles la mise en place d’un « plan Marshall » pour les ponts consistant à porter les moyens consacrés par l’État à ses ouvrages à hauteur de 120 millions d’euros par an dès 2020 et à créer un fonds d’aide aux collectivités territoriales, doté de 130 millions d’euros par an pendant dix ans, soit 1,3 milliard d’euros au total, en utilisant l’enveloppe dédiée à la mise en sécurité des tunnels qui prendra fin en 2021. Elle souligne également la nécessité de mettre en place une véritable gestion patrimoniale des ponts, permettant de mesurer les risques et d’anticiper les actions à prendre.