Paris accélère sur le photovoltaïque

Pour atteindre les objectifs de production d’ENR locales en 2030 (10%), la Ville de Paris veut équiper ses bâtiments publics de panneaux photovoltaïques. Explications.

Cette semaine, la Ville de Paris a donné le top départ du grand plan solaire 2030 au travers d’un ambitieux programme intitulé « Energieculteurs » visant à terme à équiper les toits des bâtiments publics parisiens, où cela est possible, de centrales de production solaires. La première phase du projet prévoit d’installer 6000 m2 de panneaux solaires sur 12 000 m2 de toitures repartis sur 15 sites parisiens. Ce programme de production d’une énergie renouvelable locale, en circuit court, permettra de réduire de façon conséquente les factures énergétiques, d’augmenter la part des ENR dans la consommation électrique et de consolider un réseau parisien de production et d’approvisionnement d’énergie renouvelable parisien. Trois toitures accueilleront des installations bio-solaires, combinant panneaux et végétalisation, les autres seront exclusivement dotées de panneaux. Toutes ont vocation à être raccordées directement aux bâtiments, et ainsi produire une part importante de l’énergie consommée par l’équipement.

Concernant le montage des projets, trois toitures seront développées en régie pour un investissement estimé à 175 000€. Les douze autres seront réalisées en concession de service par un même opérateur qui sera chargé de l’installation, la maintenance et l’entretien des centrales solaires. La ville lui versera une redevance annuelle pendant toute la durée de la concession (15 ans). La procédure de sélection du concessionnaire a été lancée le 18 janvier dernier et se poursuivra tout au long de l’année 2023. Le lauréat sera désigné début 2024 et les premières réalisations sont attendues dans le courant de cette même année.

 

 

La France compte près de 600 000 installations photovoltaïques !

À fin septembre 2022, selon l’Open Data d’Enedis, la France compte près de 600 000 installations photovoltaïques toutes puissances confondues, qui représentent au total une production solaire de plus de 13 GW. C’est presque 90 000 installations de plus que l’année dernière à la même période, soit une hausse de +20%.

 

Aujourd’hui, près de 600 000 installations photovoltaïques, dont 208 000 en autoconsommation individuelle, sont déjà raccordées au réseau public de distribution d’électricité géré par Enedis, soit environ 90% des installations de production renouvelable en France. Rien qu’au 3ème trimestre de 2022, l'entreprise a enregistré des demandes de raccordement d’installations photovoltaïques au réseau pour une puissance totale de près d’1,1GW. Un chiffre en hausse ces deux dernières années (0,8 GW sur le troisième trimestre de 2021 contre 0,6 GW sur celui de 2020).

Accélération du nombre d’autoconsommateurs.

Dans le même temps, le nombre d’installations en autoconsommation individuelle en France métropolitaine a quasiment doublé en 18 mois. À fin septembre 2022, la France compte près de 208 000 clients autoconsommateurs individuels raccordés au réseau public de distribution d’électricité contre 108 664 à fin mars 2021 et 3000 en 2015 (source : Open Data d’Enedis). Il s’agit principalement de clients équipés d’installations photovoltaïques d’une puissance de moins de 36 kVa. Les installations photovoltaïques représentent près de 99% des nouvelles installations en autoconsommation, et pas uniquement dans les régions les plus ensoleillées.

Des mesures d’urgence pour accélérer le développement de la production d’énergies renouvelables électriques

Ces mesures consistent à autoriser les projets de production d’énergie renouvelable électrique sous le régime des compléments de rémunération à vendre leur électricité sur les marchés durant 18 mois avant la prise d’effet de leurs contrats ; prendre en compte la hausse des coûts des matériaux pour tous les futurs projets de production d’énergie renouvelable électrique comme de production de biométhane ; geler la baisse des tarifs pour les projets photovoltaïques sur bâtiment pour l’année 2022 ; permettre à l’ensemble des projets renouvelables déjà lauréats d’appels d’offres d’augmenter leur puissance jusqu’à +40% avant leur achèvement ; allonger le délai de mise en service pour les installations de production de biométhane ayant obtenu leur autorisation environnementale. En parallèle, la ministre lancera un nouvel appel d’offres photovoltaïque en Outre-Mer, en Corse, et dans les Îles du Ponant (zones non interconnectées). Elle mettra également en œuvre un nouveau guichet tarifaire pour les installations photovoltaïques au sol de moins de 1 MW, situées sur terrains dégradés, urbanisés ou à urbaniser, ainsi que pour les « traqueurs solaires ».

Coup d’accélérateur pour l’installation de panneaux photovoltaïques sur les bâtiments

Élisabeth Borne, ministre de la Transition écologique et solidaire vient de désigner 306 projets lauréats qui vont bénéficier d’un soutien public pour l’électricité renouvelable produite et contribueront, ainsi, à l’atteinte des objectifs français de production d’électricité renouvelable, conformément à la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) récemment publiée. « Alors que nous entrons dans une phase de reprise progressive de l’activité, nous poursuivons nos échanges avec la filière des énergies renouvelables pour la soutenir, pour identifier les freins à cette reprise et pour donner de la visibilité sur les prochains mois. La PPE doit en cela être un élément structurant du futur plan de relance, la transition énergétique étant à la fois un défi à relever collectivement et une opportunité pour notre économie. » a déclaré Élisabeth Borne. Le prix moyen de cet appel d’offres est de 93,98 €/MWh pour la famille des projets d’une puissance entre 100 kWc et 500 kWc et 83,06 €/MWh pour la famille entre 500 kWc et 8 MWc.

De nouveaux appels d’offres pour le solaire photovoltaïque

Elisabeth Borne, ministre de la Transition écologique et solidaire vient d’annoncer le lancement de deux nouvelles périodes d’appel d’offres pour les projets photovoltaïques au sol et sur les bâtiments qui permettront de soutenir de manière continue le développement de projets photovoltaïques et d’atteindre les objectifs fixés par le projet de Programmation pluriannuelle de l’énergie. Pour les projets au sol, une nouvelle période d’appel d’offres sera ouverte en janvier 2020 pour une puissance appelée de 850 MW et une seconde en juin 2020 pour 1 GW. Une nouvelle période de l’appel d’offres pour les projets de solaire photovoltaïque sur bâtiment aura lieu en février 2020 pour 300 MW, après une période déjà prévue de 300 MW en octobre 2019. « Nous voulons faire de l’énergie solaire un des piliers du système électrique français. Avec ces nouvelles périodes, nous nous donnons les moyens de notre ambition, puisqu’elles permettront d’augmenter la capacité installée de plus de 20 %, pour près de 2 GW » a déclaré la ministre.

Une étude sur l’important potentiel des friches et des parkings

Une étude de l’ademe, qui porte sur la métropole et la Corse, a permis de recenser 17 764 sites propices à l’installation d’une centrale photovoltaïque : 2/3 sont des zones délaissées qui peuvent accueillir des installations au sol et 1/3 des parkings. Soit des surfaces avec peu de concurrence d’usage. L’étude montre qu’une grande majorité des départements français (74 sur 97) dispose d’un gisement supérieur à 100 MWc. Néanmoins, d’importantes disparités existent avec un potentiel plus fortement concentré dans certaines régions, notamment près de grandes zones urbaines (Ile-de-France, Gironde) et dans les anciennes régions industrielles (Nord et Est). Les sites les plus représentés sont les anciens dépôts d’hydrocarbures (>23%), les anciens sites d’activités de commerce, d’artisanat et d’industrie mécanique (garages, ateliers mécaniques, épavistes, forges, …) (>5%) et les anciens sites de stockage de déchets (> 4%).L’ademe insiste toutefois sur un point. La revalorisation des zones délaissées doit être étudiée au cas par cas localement afin de voir si d’autres usages sont plus pertinents ou si les conditions économiques sont remplies.