Les petites villes de demain affichent une santé financière plus fragile que la moyenne nationale

L’agence France locale s’est intéressée à la santé financière des communes sélectionnées par le programme « Petites villes de demain » sur la période 2016-2020. Quelle est leur situation financière par rapport à l’ensemble des communes françaises ? Quelles évolutions au cours des dernières années et quelles perspectives ?

Un an après le lancement du programme « Petites villes de demain » par l’Agence nationale de la Cohésion des territoires, qui rassemble plus de 1600 communes de moins de 20.000 habitants, l’agence France locale, la banque créée par et pour les collectivités locales, présente le premier baromètre de la santé financière des ces collectivités. Un état des lieux précis de la santé financière des Petites villes de demain sur la période 2016-2020. « Alors que la reprise est en marche, bon nombre d’experts ont mesuré l’impact financier, économique, social et démocratique pour nos collectivités, nos territoires et leurs administrés. Les études montrent globalement que nos collectivités ont maintenu le cap et affichent une santé financière solide à l’aube de 2022. Mais cette tendance masque l’impact très différencié de la crise sur les finances des collectivités locales. Forte de son partenariat avec l’ANCT (Agence nationale de la cohésion des territoires), elle a décidé de consacrer une étude spécifique aux collectivités sélectionnées par le programme Petites villes de demain (PVD) » rappelle Jérôme Pasco, Maire de Conches-en-Ouche, Membre du Conseil d’administration de l’AFL-ST.

Des notes plus dégradées que la moyenne nationale

Réalisé à partir de la note attribuée par l’agence France locale (AFL) à chaque collectivité, ce premier baromètre permet de dresser un état des lieux de la spécificité de ces collectivités, sélectionnées par le programme « Petites villes de demain ». L’analyse financière réalisée par l’AFL met en exergue les difficultés financières rencontrées par les communes PVD, dans la majeure partie du territoire français, « même si la tendance depuis 2016 est à l’amélioration de leurs notes financières » note l’étude. Ainsi, les communes les moins peuplées sont les mieux notées, autant pour les communes PVD que l’ensemble des communes françaises. L’écart se creuse pour les communes PVD les plus peuplées, « qui sont aussi, en conséquence, celles qui supportent le plus de charges fixes, et qui ont des niveaux d’investissement globalement plus importants » constate l’étude. Ces dernières assument des charges de centralité, tout en étant situées dans des territoires ruraux. Toutefois, l’analyse révèle qu’entre 2016 et 2020, les notes financières des communes PVD se sont globalement davantage redressées (+8%) que celles de l’ensemble des communes françaises (+6%).

Des disparités aux niveaux régional et départemental

Les situations des communes PVD diffèrent selon les régions avec des santés financières plus favorables dans les Pays de la Loire, la Bretagne et la Normandie, plus dégradées en Ile-de-France, Occitanie et Provence-Alpes-Côte d’Azur. Les régions Auvergne-Rhône-Alpes, Bretagne, Hauts-deFrance, Île-de-France, Normandie, NouvelleAquitaine, Occitanie, Pays de la Loire, PACA, Corse sont celles dans lesquelles les communes PVD de niveau de centralité « local » sont les mieux notées en 2020. Cette même année, les communes PVD de niveau de centralité « intermédiaire » sont les mieux notées en Bourgogne-Franche-Comté, Centre Val-de-Loire et Grand-Est. Alors qu’au début de la période étudiée, la proportion de départements dont la santé financière des communes PVD dégradée était importante, au lendemain de la crise sanitaire, seuls quelques départements ont vu les finances des communes PVD se fragiliser. Autre constat : les communes d’outre-mer, elles sont globalement moins bien notées que les communes métropolitaines.

 

Petites villes de demain : 50 M€ pour soutenir l’habitat inclusif

A l’occasion de la journée nationale du programme Petites Villes de demain organisée le 25 octobre à Paris, au Conservatoire National des Arts et Métiers, Brigitte Bourguignon, ministre déléguée chargée de l’Autonomie a donné le coup d’envoi d’un AMI sur le thème du Bien vieillir dans les petites villes. Ces dernières abritent une population plus âgée que la moyenne nationale.

« Les petites villes sont les lieux, nous le savons aujourd'hui, des solutions aux grands défis de demain ; il nous faut le réaffirmer mais aussi accompagner toutes celles qui en ont besoin pour entrer de plain-pied dans les transitions » a rappelé Jacqueline Gourault, ministre de la Cohésion des Territoires. Ce sont ces mêmes petites villes qui abritent une population plus âgée que la moyenne nationale, et plus fragile aussi, avec 20% de plus de taux de pauvreté et de chômage. « Bien vieillir chez soi et ensemble. Telle est l’ambition de ma politique pour l’autonomie. Beaucoup de petites villes de demain investissent sur « l’or gris », source de revitalisation et de solidarités intergénérationnelles. Ainsi, j’accompagne toutes ces initiatives en promouvant en particulier les solutions d’habitat inclusif» a lancé la ministre déléguée chargée de l’Autonomie qui a souhaité conforter, avec Jacqueline Gourault, la démarche Bien vieillir dans les Petites Villes de demain au travers d’un appel à manifestation d’intérêt (AMI)permanent qui facilitera la concrétisation de solutions autour de l’habitat inclusif dans les 1600 villes du programme. Cet AMI permettra de développer le logement des séniors dans les cœurs de ville pour assurer le maintien à domicile dans un cadre de vie de qualité, à proximité des commerces et des services de nos petites villes. Il s’inscrit dans la stratégie nationale de développement de l’habitat inclusif portée par la Ministre avec Emmanuelle Wargon, ministre chargée du logement et Sophie Cluzel, Secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées.

Un soutien financier

Cette démarche portée par l’Agence Nationale de la Cohésion des Territoires, la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie et la Banque des territoires soutiendra les projets des collectivités et des professionnels grâce à un accompagnement sur-mesure : la fabrique à projet. Elle sera complétée par une démarche de site clé en main permettant aux collectivités d’identifier des terrains prêts à accueillir des projets. 100 premières collectivités bénéficieront en 2022 de 1,5 millions d’euros dédiés à l’accompagnement des lauréats en ingénierie pour démarrer et développer leur projet tandis que 23 millions d’euros sont confiés aux départements pour soutenir l’animation et la coordination du projet à travers le versement aux personnes vivant en habitat inclusif d’une aide à la vie partagée. Ils sont complétés de 22 millions d’euros de forfait habitat inclusif déployés par les Agence Régionales de Santé dans le même objectif. Pour Jacqueline Gourault ,« en permettant à nos aînés et aux personnes en situation de handicap de rester ou de revenir vivre en centre-ville, dans des logements fonctionnels, adaptés à leurs besoins, l’habitat inclusif garantit de bien vivre chez soi sans être seul, en restant pleinement intégré à la vie de son quartier. L’habitat inclusif est une chance pour dynamiser nos centralités et développer un cadre de vie de qualité. C’est un défi que nous relèverons ensemble : État, collectivités et professionnels. »

 

Le programme Petites villes de demain c’est :