L’observatoire du sans-abrisme est lancé

Disposer de chiffres objectivés et actualisés permettant de documenter le sans-abrisme, tel est l’objectif de l’Observatoire installé le 16 mai par Olivier Klein, ministre délégué à la Ville et au Logement.

Selon le ministre, « le nombre de places d’hébergement d’urgence n’a jamais été aussi élevé, 205.000 places sont ouvertes chaque soir en France ». Il apparaissait nécessaire, pour améliorer la prise en charge des personnes sans-abri et faciliter leur orientation, de disposer de chiffres précis qui permettent aussi d’appuyer le travail partenarial mené par l’Etat, les collectivités et les associations. La création de cet observatoire s’inscrit dans la suite des Nuits de la Solidarité, mises en place par plusieurs collectivités, lesquelles visent à recenser et mieux connaître les personnes sans-abri. Au-delà de ces initiatives locales financées dans le cadre du plan Logement d’abord, le ministre a souhaité disposer d’un outil national d’observation sociale susceptible d’harmoniser les pratiques en la matière et de pouvoir centraliser et fiabiliser les données existantes sur le sans-abrisme. Rassemblant à la fois les associations, les représentants d’élus et les services de l’Etat, l’Observatoire du sans-abrisme se veut un outil concret au service de la mise en œuvre du Service public de la rue au logement. Parmi les objectifs clairs fixés aux membres de l’Observatoire figure la définition de nouveaux indicateurs d’observance sociale ou encore la préparation de l’hiver 2023-2024.

Les élus locaux locaux veulent des mesures en faveur plus modestes

Dans un courrier adressé le 16 janvier 2023 au président de la République, vingt-six élus emmenés par Luc Carvounas, maire d'Alfortville et président de l'Union Nationale des Centres Communaux d'Action Sociale, demandent à l’exécutif des actions en faveur des 10% de la population les plus défavorisés.

Saluant les réponses apportées par l’Etat aux crises successives, « malgré leur caractère trop souvent incomplet », notamment face à la grande pauvreté et au sans-abrisme », les élus appellent le Président à être à la hauteur de la situation exceptionnelle à laquelle nous sommes aujourd’hui confrontés. « Dans le champ social, les grands chantiers de 2023, doivent être, en premier lieu l’attention portée aux familles monoparentales à l’éducation et à la formation des jeunes, le développement économique pour permettre à chaque citoyen un accès à un emploi, adapté et parfois accompagné, qui lui permette son autonomie financière, et la construction de la société du Bien vieillir » demandent les élus au chef de l’Etat et d’ajouter : « Votre méthode doit faire vivre le dialogue entre Etat et collectivités, mais surtout une cohérence accrue des consultations engagées. En effet, les CNR, le Pacte des solidarités, les consultations ad hoc de chaque réforme sociale – les retraites et l’assurance chômage en particulier – créent des couloirs d’échanges et de propositions qui associent de manière inégale les acteurs, et rendent difficiles les processus de réflexion, autant pour les citoyens que pour les institutions directement concernées ».

Les signataires souhaitent par ailleurs que les villes et leurs CCAS  soient pleinement intégrés aux processus d’évaluation et de construction des réformes du RSA, de la Solidarité à la source ou de France Travail, ces trois dispositifs impactant directement les aides facultatives délivrées par les CCAS, et donc leurs bénéficiaires. Ils demandent en outre au chef de l’Etat de veiller à ce que les enjeux de transition écologique et solidaires soient partie intégrante desfutures contractualisations entre Etat et collectivités, que ce soit en termes de mobilité, de lutte contre la précarité énergétique ou d’alimentation durable. Pour terminer, ils formulent le vœu que le futur Pacte des solidarités prenne en compte les particularités des territoires ruraux et ultra-marins, confrontés à des problématiques sociales appelant des déclinaisons des politique publiques adaptées.

Parmi les signataires de cette lettre figurent Isabelle Le Callennec, maire de Vitré, Matthieu Hanotin, maire de Saint-Denis, Olivier Bianchi, maire de Clermont-Ferrand, Didier Laguerre, maire de Fort-de-France ou encore Yann Galut, maire de Bourges.

A Pont-de-Claix, la municipalité aide financièrement les jeunes

Avec le Complément Minimum Garanti (CMG), la Ville de Pont-de-Claix agit pour que les jeunes de la commune poursuivent des études supérieures. Une première dans le département de l’Isère.

 

Pont-de-Claix est l’une des villes dont la population est la plus pauvre du département de l'Isère. Aujourd’hui, seuls 40 % des 18-24 ans de la commune sont inscrits dans un établissement d’enseignement supérieur, un chiffre faible par rapport aux moyennes métropolitaine et nationale. « Si l’on souhaite que les jeunes s’engagent, il faut aussi s’engager pour eux et leur donner les moyens d’accéder à l’autonomie. C’est le rôle de la Ville que de mettre en place cette aide. Avec le CMG, ouvert aux personnes âgées comme aux étudiants, et au travers de nos politiques communales, nous voulons renforcer les solidarités sur notre territoire. » affirme Isabelle Eymeri-Weihoff, adjointe aux Solidarités et à la cohésion. Le CMG, dans son volet jeunes, est une aide versée chaque mois de l’année universitaire pour financer une partie des dépenses liées à la formation, en complément des bourses. Son montant s’élèvera entre 65 et 70 € mensuels et sera calculé en fonction de l’échelon de bourse sur lequel se situe le bénéficiaire. Un moyen pour la municipalité de participer à la lutte contre les inégalités d’accès aux études supérieures en levant les barrières économiques. « Le Complément Minimum Garanti permettra aux jeunes de se consacrer pleinement à leurs études et réduire la dépendance à leurs parents ou à un petit boulot difficile à concilier avec le parcours scolaire. Avec cette aide, la Ville, au-delà des compétences qui sont les siennes, soutient l’accès aux études supérieures, à l’emploi et à l’autonomie. Elle envoie un message aux étudiants : vous pouvez le faire, et nous sommes là pour vous aider. » estime Maxime Ninfosi, adjoint à l’Éducation et à la Jeunesse.

L’insécurité alimentaire progresse, selon les associations

50% des bénéficiaires de l’aide alimentaire n’y avaient pas recours avant la crise de la Covid-19. C’est ce qui ressort d’une enquête réalisée en septembre et octobre 2020 sur un site de distribution alimentaire parisien par les associations Action contre la faim, ADSF Agir pour la santé des femmes et la Fondation de l’Armée du Salut – dont l’enquête réalisée. Et les chiffres sont particulièrement alarmants. Ainsi, avant l’arrivée de la Covid-19 en France, la moitié des répondant.e.s n’avaient pas recours à l’aide alimentaire. Parmi ces personnes, un tiers vit dans son propre logement. Pour les personnes interrogées disposant d’un minimum de revenus, le budget repas hebdomadaire semaine a baissé de 30% passant de 39,9€ à 27,7€ depuis le début de l’épidémie, soit une perte de près de 12 euros par semaine. Des chiffres qui démontrent une nette dégradation de la situation économique des personnes due à la crise sanitaire, alors que les dépenses alimentaires sont une variable d’ajustement pour les ménages français. Enfin parmi les données inquiétantes, 32% des répondant.e.s disent que le nombre de repas moyen qu’ils prenaient avant la crise était supérieur au nombre de repas pris actuellement. D’ailleurs, 44% des personnes interrogées affirment n’avoir pris qu’un seul repas le jour précédant l’enquête. L’Etude note également que 23% des enfants ont été contraints de réduire leur consommation alimentaire en raison de la crise. Selon l’enquête réalisée par l’ADSF sur le public féminin, la quasi-totalité des femmes interrogées ont dû renoncer à certains produits notamment d’hygiène par manque de ressources financières, emprunter de la nourriture ou de l’argent à un ami/parent et limiter la taille des parts du repas. Aujourd’hui, les associations craignent une situation encore plus alarmante depuis le reconfinement.

Lutte contre la pauvreté : les hauts commissaires entrent en fonction

Nommés par le Premier ministre, les dix-huit hauts-commissaires à la pauvreté, rattachés à chaque préfet de région, deviendront les interlocuteurs privilégiés des acteurs engagés sur le terrain dans le cadre de la stratégie pauvreté. Leur mission : assurer le pilotage et la mise en œuvre de la stratégie pauvreté dans les territoires en mobilisant l’ensemble des administrations concernées : petite enfance, hébergement, logement, économie, emploi, formation, éducation, jeunesse, santé et médico-social.

Lutte contre la pauvreté : le Département de la Gironde s’engage

En signant le 27 juin dernier, avec l'Etat, une convention d’appui à la lutte contre la pauvreté et d’accès à l’emploi, le département de la Gironde s’est engagé à poursuivre trois grands objectifs nationaux : empêcher les sorties sèches de l’aide sociale à l’enfance à l’atteinte de la majorité, renforcer l’accès aux droits sociaux et le travail social et enfin, améliorer l’orientation et l’insertion professionnelle des allocataires du revenu de solidarité active (RSA). Il recevra à ce titre un appui financier de l’Etat sur 3 ans, soit un soutien supplémentaire  de 1,4 millions d’euros (hors Fond d’Appui aux Politiques d’Insertion – FAPI) dès 2019, et de près de 9,6 millions d’euros d’ici à 2021 (FAPI inclus). Par ailleurs, la convention signée engage l’Etat à appuyer financièrement des actions initiées par le Département de la Gironde et adaptées à ses publics précaires : notamment la généralisation des conférences familiales, qui permet d’adapter les pratiques professionnelles en travail social aux besoins des personnes accompagnées, ainsi que des actions de soutien à la parentalité pour favoriser l’éveil et l’égalité des chances des jeunes enfants issus de milieux défavorisés.