Avec son véhicule automatisé en centre-ville, Montpellier a déjà un pied dans le futur

Montpellier Méditerranée Métropole accueille, depuis septembre dernier Carreta, le seul projet d’expérimentation de véhicules autonomes dédiés à la logistique urbaine retenu par le gouvernement suite au lancement de son appel à projets mené dans le cadre du programme d’investissement d’avenir. Il a bénéficié d’une subvention de 500000 € de la part de l’État et de 100000 € de la part de la métropole de Montpellier.

La voiture autonome, sans conducteur, qui roule, freine, change de file, un rêve d’ingénieurs ? Plus aujourd’hui à Montpellier. La métropole est, depuis septembre dernier, la première terre d’expérimentation du véhicule automatisé dédié à la logistique urbaine. « Montpellier est un territoire d’innovation et de recherche, boosté par sa stratégie de la ‘Ville intelligente’ et ses investissements dans les mobilités décarbonées », lance fièrement Michaël Delafosse, maire de Montpellier et président de Montpellier Méditerranée Métropole. En effet, le projet Carreta figure parmi les seize expérimentations nationales retenues par l’État. Objectif : évaluer les opportunités de développement de la filière véhicule autonome en France. « Nous sommes fiers d’accueillir Carreta, le seul projet sur la thématique de la logistique urbaine. Le véhicule autonome ne remplacera jamais le contact humain, mais il est un nouvel outil précieux pour réduire l’impact des activités logistiques en cœur de ville et structurer de nouvelles filières », poursuit l’édile de la septième ville de France.

La puissance du collectif

Avec un financement dans le cadre du programme des investissements d’avenir (PIA) confié à l’Ademe, Montpellier s’est entouré de partenaires aux savoir-faire complémentaires pour mener à bien cette expérimentation validée par le ministère de la Transition écologique et solidaire : TwinswHeel, une start-up de la région Occitanie qui conçoit et fabrique les véhicules de logistiques à Cahors ; CARA, le pôle de compétitivité expert dans le transport collectif de personnes et dans le transport de fret ; STEF, leader européen des services de transport et de logistique sous température contrôlée : le Groupe La Poste et enfin Mobis, Mines, Télécom d’Alès, l’université de Montpellier et la chaire Internationale Cit.Us.

Face à l’essor croissant des flux de transport de marchandises, l’urgence était de fluidifier la circulation dans l’espace public et d’améliorer l’accès au centre-ville. C’est tout l’enjeu du projet Carreta qui, en proposant une solution innovante et durable pour la livraison de marchandises, permet de décongestionner le cœur de ville. « L’expérimentation Carreta s’inscrit dans notre recherche de solutions complémentaires pour structurer et optimiser la chaîne logistique aux regards des enjeux sociaux et environnementaux, tout en garantissant un service humain de proximité », explique Philippe Dorge, directeur général adjoint du Groupe La Poste. Car ces véhicules automatisés, sont conçus pour assister les livreurs et les libérer des tâches les plus pénibles ou répétitives, comme les charges lourdes ou les allers-retours pour permettre aux livreurs de privilégier le contact humain.

36 mois d’expérimentation

Durant 36 mois, de petits véhicules jaunes sillonneront la ville pour livrer colis et courrier pour le compte de La Poste mais également de produits alimentaires pour STEF. Les droïdes vont circuler dans un premier temps, accompagnés d’une personne, dans le quartier d’Antigone, puis dans le cœur historique de Montpellier. « C’est une véritable avancée dans le domaine de la logistique urbaine, mais aussi dans l’automatisation de la conduite urbaine rendue possible grâce à la coordination des acteurs de la filière au travers du projet SAM », commente Philippe Gache, directeur de programme système de transports et intelligence de CARA.

Concrètement, le projet se déroulera en trois temps. La première phase qui a démarré le 17 septembre dernier vise à valider l’ensemble des briques technologiques du véhicule autonome pour valider sa sûreté et sa fonctionnalité, notamment sa capacité à cartographier, reconnaître les parcours tracés et détecter les éventuels obstacles. La deuxième phase, qui débutera cette année, permettra de valider le comportement du véhicule vis-à-vis de son environnement de circulation et de sa capacité à répondre aux contraintes opérationnelles relatives aux horaires, routes et autres spécificités des cas d’usage de STEF et La Poste. Durant ces deux premières phases, le véhicule roulera à vide dans les rues de Montpellier afin de collecter un maximum de données et d’adapter le véhicule selon les retours d’expériences.

Enfin, la troisième phase consistera en une expérimentation en conditions réelles. En effet, le véhicule transportera des marchandises pour valider sa pertinence pour tous les cas d’usages. Cette expérimentation permettra en effet, d’évaluer l’intérêt et les impacts d’une logistique urbaine et d’en mesurer l’intérêt sociétal et économique.

« J’attache une grande importance à cette première expérimentation de logistique urbaine automatisée. Elle doit permettre de mieux connaître les impacts et les conditions du déploiement du futur. Et c’est dans cet esprit que l’État soutient financièrement ce projet notamment au travers du programme d’investissements d’avenir qui a ouvert un appel d’offres en 2019, dont est issu Carreta », conclut Anne-Marie Idrac, ancienne ministre, haute représentante du gouvernement pour le développement du véhicule automatisé.

 

Danièle Licata

 

Les transports collectifs gratuits à Montpellier le week-end

Depuis le 5 septembre 2020, les habitants de la métropole de Montpellier peuvent voyager gratuitement, tous les week-ends, sur le réseau de transports en commun. Pour voyager en règle, les usagers devront toutefois valider leur Pass week-end gratuit lors de chaque montée dans le bus et le tramway. Cette mesure écologique et économique phare du programme de Michaël Delafosse, nouveau maire de la Ville et Président de Montpellier Méditerranée Métropole, marque la première phase de la mise en place de la gratuité des transports en commun pour les habitants de la Métropole. « Une deuxième étape concernera les jeunes et les seniors. Une troisième étape, enfin, conduira à la gratuité pour tous les habitants de la métropole prévue en 2023 » précise le maire qui voit là « une mesure écologique et de justice sociale ». Pour la municipalité, instituer la gratuité des transports pour les habitants de la Métropole permet notamment de protéger l’environnement en incitant aux changements de comportement sans pénaliser les plus fragiles et d’augmenter le pouvoir d’achat des familles qui ne pouvaient pas bénéficier d’une tarification réduite. Et pour ne pas léser les abonnés, une baisse de 10 % du prix des abonnements sera également mise en place. Elle sera appliquée après le prochain Conseil de Métropole le 15 septembre qui devra entériner la décision.