Présidentielle : le maire de la Courneuve réclame l’égalité entre les territoires

Au côté de l’économiste Thomas Porcher, Gilles Poux, maire de La Courneuve (Seine-Saint-Denis), appelle les candidat·e·s à l’élection présidentielle 2022 à s’engager afin de rétablir l’égalité entre les territoires de la République, dans leur diversité, de la métropole à l’Outre-mer, des centres urbains à la ruralité.

« Avec Thomas Porcher, nous avons décidé d’interpeller les candidat·e·s à l’élection présidentielle, car nous souhaitons que les habitant·e·s de quartiers populaires, des territoires ultramarins et ruraux, ne soient plus ignoré·e·s et invisibles. Ils et elles sont exposé·e·s, et nous le savons particulièrement à La Courneuve, à des difficultés importantes. Au moment où se dessinent des perspectives pour les années à venir, nous avons pensé nécessaire de faire entendre leurs voix. Nous voulons créer les conditions pour que cette élection soit un tremplin pour l’avenir » a déclaré Gilles Poux, maire de La Courneuve depuis 1996.

Déjà, en 2009, la municipalité avait souhaité rendre visible cette injustice et avait déposé plainte pour discrimination territoriale et sociale auprès de la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (Halde). Si cela avait permis d’aboutir à la reconnaissance, dans la loi, du lieu de résidence comme critère de discrimination, les réponses de l’État étaient demeurées insuffisantes, selon l’édile. Aussi, en 2019, constatant que les inégalités sociales et territoriales dénoncées dix ans auparavant n’avaient pas été jugulées, la Ville avait publié, en lien avec l’économiste Thomas Porcher, L’Atlas des inégalités territoriales, un travail au cours duquel « 18 engagements pour rétablir l’égalité territoriale » avaient été identifiés.

Constatant un renforcement des inégalités par la pandémie qui n’a fait qu’aggraver une situation déjà difficile, touchant plus fortement les zones déjà défavorisées, comme la Seine-Saint-Denis, les territoires d’Outre-mer et ruraux, Gilles Poux et Thomas Porcher invitent les candidat·e·s à l’élection présidentielle, dans une lettre adressée en début de semaine comprenant 10 propositions parmi les 18 de L’Atlas des inégalités territoriales, à mettre en avant leur point de vue sur le rétablissement de l’égalité républicaine. Leurs réponses et leurs propositions subsidiaires seront publiées, in extenso sur la plateforme https://egaliteterritoriale-2022.fr/

 

Les 10 propositions

La refonte du système de financement, avec :
•La création d’un fonds d’égalité territoriale, fléché vers les villes éligibles à la dotation de solidarité urbaine (DSU) et rurale (DSR).

L’éducation et l’enseignement, avec :

•Le dédoublement des classes de sixième et de seconde ;

•La mise en place d’un service public d’éducation à la langue française, à destination des adultes – cette disposition est adossée à la création et au déploiement d’un plan national de lutte contre l’illettrisme.

L’enfance, avec :

•Le lancement d’un service public de la petite enfance, qui se traduit, dès le plus jeune âge, par un accompagnement éducatif et socio-économique, notamment à travers l’identification, par les pouvoirs publics, de solutions de garde.

L’emploi et la mobilité, avec :

• La création d’emplois « réussite » au sein des grandes entreprises, qui bénéficient des dynamiques de développement des territoires ;

•La mise en place de la gratuité des transports en commun à l’échelle du territoire national.

La santé, avec :

•L’élaboration d’un fonds d’incitation à l’installation de médecins en zones déficitaires.

L’environnement, avec :
•La création d’un fonds de réparation environnemental pour compenser les aménagements du territoire imposés par l’État.

La culture, avec :

•Le déploiement des dispositifs expérimentaux d’éducation artistique et culturelle dans les territoires faiblement pourvus.

Les violences faites aux femmes, avec :
•L’instauration de services dédiés et l’investissement massif pour en finir avec les violences conjugales : établir des tribunaux formés à la lutte contre les violences faites aux femmes, investir pour mettre fin aux violences conjugales en formant les professionnels qui peuvent être en contact avec des femmes victimes et tripler les places d’hébergement spécialisé. [Proposition initialement formulée par la Fondation des femmes.]

 

Rencontre avec Laurence Porte, maire de Montbard (21)

Petite ville de Bourgogne, Montbard (21), 5 000 habitants, n’a rien a envier aux villes moyennes. Avec sa gare TGV, sa sous-préfecture, sa médiathèque flambant neuve, son cinéma, ses écoles, collège et lycée, mais aussi son patrimoine historique, cette ville, située au coeur de la Bourgogne offre deux paysages : l’un industriel, tourné vers la métallurgie avec sa Metal’Valley, qui regroupe aujourd’hui plus de 1 600 salariés, et l’autre verdoyant composé de forêts et de collines. « Ce qui la rend unique », lance fièrement Laurence Porte, qui entame son deuxième mandat. Logement, patrimoine, économie, amélioration du cadre vie… Madame la maire est sur tous les fronts : « La politique urbaine est un véritable puzzle. »

 

RCL : Dans ce contexte sanitaire, où vous ressourcez-vous ?

Nulle part ailleurs que dans ma mairie. Dans le contexte sanitaire, je reste mobilisée à 100 % autour de mes équipes. Mais j’utilise mes trajets en voiture pour laisser mon esprit vagabonder sur fond de musique. Une soupape de décompression, mais juste le temps du trajet !

RCL : Quelle est votre devise ?

Garder le cap, avancer en emmenant mes équipes, mais agir avec calme.

RCL : Dans quel état d’esprit êtes-vous actuellement ?

En alerte permanente. Car à tout moment, il faut adapter les décisions au contexte sanitaire. Agir, mais agir de façon réfléchie et avec calme. Car si la santé est prioritaire, il faut aussi préserver notre économie devenue fragile.

RCL : Où puisez-vous votre énergie ?

C’est un véritable mystère ! Je ne suis pas sportive pourtant ! Je crois que ma force je la puise dans mon engagement. Professeur d’histoire-géographie en disponibilité, j’ai toujours fait des valeurs de la République, miennes. Et je m’appuie sur mes équipes, c’est une force supplémentaire !

RCL : Demain …

C’est déjà demain, l’heure des Petites villes de demain ! Elles sont, lorsque la strate urbaine se doit de répondre à toutes les angoisses contemporaines, une réponse au contexte sanitaire. Le lieu où il fait bon vivre !

Municipales : l’ademe aide les candidats à verdir leur programme

Par sa proximité avec les citoyens, le maire est un acteur central de la transition écologique selon l’ademe qui publie, à l’attention des candidats, le guide « Demain mon territoire ». Un panorama de solutions concrètes, sous forme de fiches, pour amorcer ou amplifier la transition écologique dans leur programme avec des chiffres clés, des pistes d’action et des exemples de solutions mises en œuvre. Ces fiches répondent aux divers enjeux d’un territoire, de l’alimentation à la mobilité, en passant par l’énergie, l’économie circulaire, l’aménagement, l’adaptation au changement climatique ... En valorisant des expériences éprouvées dans des communes et intercommunalités de différentes tailles, réparties sur l’ensemble du territoire, l’objectif est de prouver aux candidats qu’il est possible d’envisager une ville plus sobre en carbone.

https://www.ademe.fr/demain-territoire

Municipales 2020 : des maires plus combatifs

Les résultats de la troisième enquête de l’observatoire de la démocratie de proximité AMF-CEVIPOF/Sciences-Po dévoilés le 13 novembre montrent qu’à quelques mois des prochaines échéances électorales, 60 % des maires (contre 45 % en 2018) considèrent que la situation de leur commune s’est améliorée au cours des cinq dernières années. Et toujours à propos de bilan, une forte majorité d’entre eux (90 %) jugent que leur commune est en bonne santé financière (contre 80% l’an passé). Un bilan qui toutefois tranche avec la représentation des Français de la situation financière de leur commune. Ils sont en moyenne 2,5 fois plus pessimistes que leur maire.

La traduction de cet esprit combatif est à lire dans l’évolution sensible du pourcentage de maires prêts à se représenter en mars 2020. En 2018, bien qu’il ne leur était pas proposé de répondre « je n’ai pas encore pris ma décision », ils étaient 50 % à vouloir jeter l’éponge. En 2019, avec ce changement dans l’enquête, ils sont 48 % certains d’être candidats à leur propre succession, 23 % encore indécis et 28 % à déclarer vouloir abandonner. Si les choses devaient en rester ainsi, le scrutin 2020 ressemblerait à celui de 2014 en termes de renouvellement.

En tête des motifs de non-candidature en 2020, la difficile conciliation entre vie personnelle et professionnelle et la fonction de maire.

Frais de garde et protection juridique pour l'ensemble des communes rurales

Auditionné par la Commission des lois du Sénat dans le cadre de l’examen du projet de loi Engagement et Proximité, visant à répondre au sentiment ressenti par les élus de complexité, de dépossession et de besoin de protection, Sébastien Lecornu, ministre chargé des Collectivités territoriales a annoncé, ce mercredi 25 septembre, que la prise en charge par l’Etat des frais de garde et de la protection fonctionnelle sera élargie à toutes les communes de moins de 3 500 habitants. Par ailleurs, la protection juridique sera élargie à l’ensemble des maires adjoints, en complément des maires. Initialement prévue pour les communes de moins de 1 000 habitants, ces mesures concernent donc l’ensemble des communes rurales afin de lever les freins à l’engagement et au ré-engagement des élus locaux.

Les Français font confiance à leur maire

Une enquête AMF-CEVIPOF/SciencesPo menée en partenariat avec l’Association des maires de France (AMF), dans le cadre de l’Observatoire de la démocratie de proximité, prouve une fois de plus que le maire reste l’une des personnalités préférées des Français avec le niveau de confiance le plus élevé (71%) devant l’ensemble des autres élus locaux ou nationaux. Et ce n’est pas seulement le lien de proximité qui est recherché. En effet, quelle que soit la taille de la commune, les quatre premières qualités attendues d’un maire sont l’honnêteté (40%), le respect des promesses (19%), la proximité (18%) et la compétence (14%). Autre enseignement de l’enquête, les 15308 personnes interrogées manifestent un large sentiment positif sur le bilan des maires et de leur équipe municipale à quelques mois des échéances électorales. Pour 75% des répondants, le maire a accompli un excellent travail (12%) ou bon (63%). Enfin, 61% des personnes interrogées souhaitent que leur maire soit candidat à l’élection municipale de mars 2020. Un taux qui varie selon la taille de la communes allant de 57% pour les communes moyennes (10 à 50.000 habitants) à 67% pour les communes rurales de moins de 2000 habitants.

Nathalie Appéré, maire de Rennes, deuxième meilleure maire du monde

Sélectionnée parmi 27 finalistes, Nathalie Appéré, la maire de Rennes, a été élue deuxième meilleure maire du monde, prix honorifique décerné par la fondation londonienne « City Mayors ». Interrogée quelques jours plus tôt par RCL, La Revue des collectivités locales, la maire de Rennes avait affirmé que « le rôle de maire est de porter une attention quotidienne aux attentes de ses administrés et de contribuer au bien-être de sa ville ». Deux autres femmes françaises, Martine Aubry, maire de Lille et Anne Hidalgo, maire de Paris, étaient aussi finalistes de cette édition 2018 du « World Mayor Prize »consacrée aux femmes maires à travers le monde.

Retrouvez l’interview exclusive de Nathalie Appéré dans RCL, la Revue des collectivités locales ce mois-ci.

Budget 2019 : le soutien de l’État à l’investissement local profitera aux communes rurales

Dès 2019, une quote-part de 15 % de l’enveloppe de la dotation d’équipement des territoires ruraux (DETR) sera destinée au financement des projets des communes rurales dont le coût n’excède pas 50 000 euros. Cette décision fait suite à l’adoption, par le Sénat, d’un amendement n° II‑101 présenté, au nom de la commission des lois, à l’occasion de l’examen en séance publique de la mission « Relations avec les collectivités territoriales » du projet de loi de finances pour 2019. Pour Philippe BAS, sénateur de la Manche et président de la commission des lois, l’actualité rend le vote du Sénat particulièrement bienvenu : « Les maires et les autres élus municipaux font le maximum pour maintenir la qualité du service public et des équipements publics en milieu rural, mais ils manquent cruellement de moyens. Non seulement le montant des dotations aux collectivités territoriales a subi une diminution brutale au cours du dernier quinquennat, mais les subventions de l’État soutiennent en grande partie les projets d’équipement conduits par les métropoles ou les communes les plus peuplées. On accentue ainsi la concentration de la richesse au lieu de la redistribuer ! Il était temps que le législateur fixe des règles pour rééquilibrer les choses. »

Le digital, une opportunité pour les maires

L’éditeur JVS-Mairistem vient de publier la cinquième édition de son baromètre du numérique. Celui-ci s’inscrit dans un contexte riche en transformations sur le plan réglementaire : Chorus Pro, RGPD, marchés publics… Le baromètre pose le constat qu’un maire sur deux perçoit le digital comme une opportunité à saisir avec des avantages non négligeables tels que la réduction des délais de traitement, la sécurité de l’échange de données mais aussi la réduction des coûts de gestion. Aujourd’hui, 86% des élus signent des bordereaux, arrêtés, factures et autres documents de façon dématérialisée selon le baromètre. Il relève également que l’adoption des outils collaboratifs s’accélère. En effet, 93 % des mairies interrogées ont recours à la signature électronique. Par ailleurs, en matière de communication, le digital progresse peu à peu : 16% des collectivités possèdent une page Facebook et 62% un site Internet. Enfin, 64 % des mairies proposent des services en ligne en 2018, soit une augmentation de 30% par rapport à 2017. Parmi les services proposés, on retrouve la réservation de salles, le signalement sur la voirie, la prise de rendez-vous et le paiement en ligne.