La Vallée de la Chimie, le poumon de l’activité industrielle lyonnaise

La Vallée de la Chimie a été sélectionnée parmi les 66 nouveaux sites « clés en main » dévoilés en juillet par le gouvernement. Inscrite désormais dans le « Pack rebond » destiné aux Territoires d’industrie, la plateforme accélère sa mue. Rencontre avec Julien Lahaie, directeur de la mission Vallée de la Chimie.

 

RCL : Comment s’inscrit la mission Vallée de la chimie dans le développement de ce territoire industriel historique ?

Julien Lahaie : Créée en 2013 à l’initiative des industriels, la Vallée de la Chimie est une plateforme industrielle qui regroupe une douzaine de grands sites Seveso et concentre plus de 50 000 emplois dont plus de 10 000 spécifiquement sur la plateforme Chimie-Énergie-Environnement. Le site héberge six grands centres de recherche à dimension internationale et 2 000 chercheurs en R & D industrielle. Autour des trois champs historiques de l’activité, chimie-énergie-environnement, nous déployons aujourd’hui une chaine de valeurs qui va bien au-delà, puisque nous accueillons une multitude d’activités autour de la chimie bio-sourcée, les nouvelles énergies comme l’hydrogène, la biomasse et le photovoltaïque. Nous avons également de nombreux projets sur les matériaux composites par exemple. À l’image de Terenvie qui a construit une plateforme de dépollution via la phyto-remédiation. L’objectif est d’accélérer la transition des grands sites industriels existants vers ces nouveaux sujets qui concourent à la décarbonation du territoire.

RCL : Vous êtes inscrits depuis juillet dans le « Pack rebond » parmi 66 autres sites industriels, qu’attendez-vous de ce label ?

J.H. : Avant tout, nous sommes fiers d’avoir décroché ce label. C’est le fruit du travail d’accompagnement des projets industriels que l’on réalise au sein de Vallée de la Chimie depuis sa création. Ce label est bien la preuve que la France et ses territoires industriels sont outillés en ingénierie et ressources humaines, deux leviers qui facilitent les implantations industrielles. Grâce au « Pack rebond »nous attendons, clairement une réduction des délais d’instruction, des procédures et autorisations. Mais également des lignes de crédits pour la réalisation d’études nécessaires à l’installation d’entreprises et plus largement à la concrétisation de nombreux projets que nous avons pour l’heure laissés dans les cartons, comme les terrains pré-aménagés prêts à l’emploi ou encore, la construction d’une halle industrielle qui pourra accueillir des start-up ou des PME en phase d’industrialisation et que l’on souhaiterait garder sur le territoire.

RCL : Quid alors du foncier disponible ?

J.H. : Malheureusement, il ne nous en reste peu. « L’Appel des 30 ! » que nous avons lancé en 2015, qui visait alors à aller chercher de nouveaux projets industriels en chimie, énergie et environnement, a permis de consommer les derniers fonciers industriels disponibles. Aujourd’hui, nous ne disposons plus que de 10 hectares situés essentiellement au sein du site Seveso.

RCL : En quoi la crise de la Covid-19 peut être un accélérateur ?

J.H. : Même au plus fort de la crise, les industriels ont fait preuve d’une très grande agilité. Durant le confinement, 90 % de nos plateformes ont continué de fonctionner, notamment celles situées sur des secteurs stratégiques comme les molécules pour la pharmacie, mais aussi le gel hydroalcoolique, dont nos industriels sont les premiers fournisseurs, ou encore le silicone que l’on retrouve dans certains dispositifs chirurgicaux dont les masques de respirateurs. Pour ce qui est de la relocalisation des industries sur le site, transférer un outil de production implanté depuis des années à l’étranger en France, me paraît compliqué. En revanche, nous sommes persuadés que de nouveaux investissements qui étaient prévus au départ à l’étranger, pourront plus facilement aujourd’hui rester en France. La crise a révélé l’urgence de construire des chaines de valeurs locales, proches des bassins de consommation. Et pour le coup, nous sommes très bien positionnés.

RCL : Comment la Vallée de la Chimie profite-t-elle à l’ensemble du territoire sur lequel elle est implantée ?

J.H. : D’abord, elle est un bassin d’emplois à forte valeur ajoutée. Ensuite, elle a vocation à devenir l’usine énergétique métropolitaine, en fournissant toutes les énergies renouvelables dont l’ensemble du territoire métropolitain élargi a besoin, notamment grâce à la chaleur produite par les industriels. Enfin, nous avons également vocation à accompagner les industriels qui ne peuvent développer à proximité leurs activités industrielles sur le site, faute de foncier.

RCL : Un territoire attractif, c’est un territoire où l’on vit, avec des enjeux forts de politique publique, non ?

J.H. : La Vallée de la Chimie s’inscrit dans un territoire habité. Il compte 100 000 habitants. Notre singularité, c’est cette capacité que nous avons à faire dialoguer du mieux possible le territoire habité et le territoire productif. Concernant le logement, on a pris le sujet à brasle-corps en développant une offre adaptée aux besoins des salariés avec le 1 % logement, mais également en développant un outil innovant « Vivrou » qui permet de trouver un logement adapté à ses besoins. Quant à la mobilité, c’est également un enjeu fort pour le territoire. Face au manque d’infrastructures, nous avons développé avec l’Association du Développement Durable de la Vallée, des alternatives. Le vélo bien sûr, mais surtout, en septembre 2019, nous avons lancé un système de transport à la demande, une sorte d’ « Uber Vallée de la Chimie » qui permet à tous ses habitants et salariés de commander un taxi pour le prix d’un trajet en transport en commun. L’enjeu de demain est de développer les dessertes ferroviaires. Car pour l’heure, nous disposons de dix gares mais très peu de trains s’y arrêtent.

RCL : Comment la Vallée de la Chimie va-t-elle se déployer d’ici à 2030 ?

J.H. : D’ici à 2030, nous aurons engagé la trajectoire de décarbonation de la Vallée de la Chimie avec un objectif de baisser de 25 à 30 % les émissions de CO2.

■ Propos recueillis par Danièle Licata

Lyon, la métropole la plus « instagrammée » de France

Avec 19 millions d’utilisateurs actifs en France, le réseau social dédié à l’image, Instagram, est un terrain privilégié pour mesurer la popularité et l’attractivité des villes, selon le Lab Nouvelles Marges. Dans son étude intitulée « La pulsation des villes sur Instagram », cette agence conseil spécialisée en stratégie de territoire a analysé le classement et les hashtags de plus de 72 millions de photographies postées par les « instagrammeurs » dans 330 villes françaises, délivrant des indices inédits sur l’attachement de leurs habitants ou des personnes qui y séjournent. C’est ainsi que Les petites villes de Montreuil-sur-Mer (Pas-de-Calais, 2 000 habitants) et Saint-Quentin (Aisne, 18 000 habitants), toutes deux situées dans le nord de la France, se hissent en tête des sous-préfectures les plus « aimées » par leurs habitants et les visiteurs. Cet attachement a été calculé à partir de la variation de 11 hashtags populaires contenant le nom des villes, comme #ILoveSaintQuentin, #SaintQuentinjetaime, #SaintQuentinchérie, #SaintQuentinmonamour, etc. et de la quantité de photos postées rapportée à leur population. De plus, plus les villes sont actives sur les réseaux sociaux, en relayant leurs propres hashtags, plus elles émergent et incitent les utilisateurs à les mettre en avant notent les auteurs de l’étude. Thionville par exemple, cinquième sous-préfecture la plus « aimée », aide à l’animation du hashtag #LoveThionville, avec une forte réponse des habitants.

Strasbourg « mon amour », la métropole la plus aimée de France par ses habitants

Parmi les 17 métropoles étudiées (hors Paris), c’est Strasbourg qui arrive en tête des villes les plus « aimées » et plébiscitées en France sur Instagram par ses habitants et les voyageurs. On aime Strasbourg et on lui dit, notamment grâce au hashtag #StrasbourgMonAmour. Viennent ensuite Lyon et Lille, tandis que Grenoble, SaintÉtienne et Clermont-Ferrand ferment la marche du classement. Autres enseignements livrés par cette étude : la ville de Lyon, confirmant sa spécificité culinaire, est la métropole la plus associée à des photos de gastronomie, comme en témoignent les hashtags contenant les mots « food », « restaurant » ou « resto » accolés à son nom, tandis que, plus décalé, Bordeaux se démarque pour son street-art. Des indicateurs similaires révèlent que Lille est la ville la plus valorisée par la communauté gay-friendly, quand Marseille est la métropole la plus associée au mot « rebelle ». Plus largement, avec 14 photos par habitant en 2019, c’est Lyon qui ressort comme la métropole la plus « instagrammée » de France, toutes thématiques confondues. Versailles, forte de son château, arrive ainsi en tête des préfectures les plus « aimées » et les plus citées en France sur le réseau social.

 

Lyon Métropole lance un plan de soutien pour les bars et les restaurants

20 millions d’euros pour soutenir les cafetiers et restaurateurs du territoire lyonnais qui connaissent aujourd’hui de grandes difficultés économiques, c’est l’annonce faite par le président de Lyon Métropole, David Kimelfeld pour leur venir en aide après quasiment 3 mois de fermeture engendrée par la crise sanitaire. « Les cafés, brasseries et restaurants de notre territoire participent à l’animation et à la convivialité de nos cœurs de ville. Les soutenir dans leur combat est nécessaire pour relancer la dynamique économique locale et chacun doit prendre ses responsabilités » a estimé le président. Avec ce plan d’aide, la métropole prévoit la mise en œuvre de plusieurs actions. En premier lieu, la poursuite de l’aide directe de 1 000 euros mise en place pour les structures éligibles au Fonds de Solidarité National (volet 1). Cette aide, versée aux petites structures pour les mois de mars et avril, s’élève en cumulé à 56 millions d’aides directes et pourrait concerner près de 5 000 établissements sur le territoire métropolitain. Autre mesure sur laquelle la Métropole travaille en lien avec les associations de commerçants et managers de centre-ville : l’exonération et le lissage des loyers sur les prochains mois après avoir mis en œuvre l’exonération de loyers pour un trimestre à près de 800 entreprises hébergées dans le patrimoine de la Métropole et de ses satellites (SERL et SEMPAT). Enfin, Lyon Métropole proposera de racheter des murs à des restaurateurs propriétaires afin de soulager leur trésorerie pour les leur revendre ultérieurement au prix d’acquisition. Elle encourage également les communes à agir rapidement pour exonérer des droits de terrasse et d’occupation du domaine public.

Lyon Métropole soutient les entreprises en difficulté

Parmi les mesures mises en œuvre dans le cadre de son plan d’aides économiques d’urgence voté le 23 avril dernier figure une aide forfaitaire de 1 000 € mensuelle versée pour les mois de mars et avril, aux entreprises éligibles au Fonds de Solidarité National (volet 1) du Gouvernement. Ce sont 18 210 entreprises du territoire bénéficiaires pour le mois de mars qui vont recevoir cette aide directe de la Métropole dans les prochains jours pour un montant de 18,2 millions d’euros. « Notre priorité est d’aider les entreprises qui connaissent aujourd’hui de grandes difficultés économiques avec cette crise, celles qui avaient déjà des trésoreries tendues, des charges importantes et avec un chiffre d’affaires à l’arrêt. Il est de notre responsabilité de soutenir les TPE, microentreprises, autoentrepreneurs, et indépendants qui représentent 90% du tissu économique de notre territoire » souligne David Kimelfeld, président de la Métropole de Lyon. Cette même aide de 1 000 prévue pour les bénéficiaires du Fonds de Solidarité National en avril, sera versée avant fin mai, le processus de paiement étant désormais stabilisé avec le ministère des finances et la Région. Concernant la répartition géographique des entreprises bénéficiaires, 48% sont implantées à Lyon, 10% à Villeurbanne et 42% sur les autres communes.

La métropole lyonnaise élue capitale française de la biodiversité 2019

Première intercommunalité à décrocher ce titre, la métropole lyonnaise succède à Besançon (2018), Muttersholtz (2017), Rennes (2016), Strasbourg (2014), Niort (2013), Lille (2012), Montpellier (2011) et Grande-Synthe (2010). Le jury composé par l’Agence français pour la biodiversité (AFB), le Cerema et Plante et Cité a notamment reconnu l’énorme travail  mené sur le climat et celui sur la place de l’arbre, de l’eau et de la nature sur le territoire lyonnais. En effet, dans son plan Climat et dans son document de planification urbaine majeur (le PLU-H), la métropole fixe des objectifs ambitieux d’augmentation des surfaces d’espaces publics et privés ombragées par les arbres. Elle travaille aussi à la désimperméabilisation des espaces urbains et au stockage de l’eau de pluie dans les espaces verts. Avec ses partenaires, la métropole de Lyon restaure et renature des cours d’eau et leurs berges, offrant ainsi des espaces accueillants pour la faune et la flore. Enfin, elle gère de manière écologique exemplaire de grands parcs, qui sont des poumons verts et des réservoirs de biodiversité. Ils forment autant d’îlots de fraicheur en cas de canicule. Des actions, en somme, qui contribuent au maintien ou à la restauration des continuités écologiques et permettent la bonne circulation des espèces animales et végétales, rendue encore plus indispensable du fait du changement climatique.

 

Lyon-Saint Exupéry sacré meilleur aéroport européen 2019

27% de passagers en plus, 52 nouvelles lignes aériennes ouvertes dont Varsovie et Beyrouth, lancement de services innovants comme le robot voiturier et la connectivité bus-fer-air. Ces performances opérationnelles réalisées depuis 2016 ont valu à l’aéroport lyonnais d’être désigné meilleur aéroport européen 2019 par l’ACI (Airport Council International), dans la catégorie des aéroports accueillant entre 10 et 25 millions de passagers par an. Le prix a été remis lors d’une cérémonie officielle en présence d’Étienne Blanc, 1er Vice-président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, Christophe Guilloteau, Président du Département du Rhône, David Kimelfeld, Président de la Métropole de Lyon, Gérard Collomb, Maire de Lyon, et Emmanuel Imberton, Président de la CCI Lyon Métropole Saint-Etienne Roanne et enfin Nicolas Notebaert, directeur général de Vinci Concessions et Président de Vinci Airports, concessionnaire de l’aéroport.

 

Lyon Paris et Rouen championnes françaises de la mobilité

Inscrites dans le trio de tête du panel réalisé par le think tank Les Clés de la Mobilité, ces trois villes ont été désignées comme les plus attractives sur le plan de la mobilité. Elles se distinguent grâce à une offre très diversifiée en matière de transports et se montrent créatives pour faciliter la mobilité au sein de l’agglomération et de ses alentours, tout en proposant une offre attractive sur le plan tarifaire. Enfin, elles plébiscitent une réduction drastique des rejets dans l’atmosphère en n’hésitant pas à innover. Riche en enseignements, l’étude menée auprès des 75 plus grandes villes françaises révèle également que les villes de toute taille peuvent arriver à des résultats équivalents en termes de diversité et d’accessibilité des offres de transport et mobilité, que 62% des villes du classement font circuler encore plus de 80% de leurs bus en diesel ou essence ou encore qu’une ville classée sur trois ne propose aucune solution de conseil ni d’accompagnement aux entreprises basées sur leur territoire. Quant aux données disponibles, « de très nombreuses villes françaises ne rendent pas publiques les informations nécessaires à la bonne compréhension de leurs politiques des transports » déplorent les auteurs de l’étude.