Le Havre se prépare au développement des croisières
Un grand projet d’aménagement de la pointe de Floride dans le port du Havre est en cours pour bâtir le terminal de croisière de demain et accompagner la forte croissance du trafic de passagers attendue dans les prochaines années.
Porte d’entrée de Paris et de la Normandie, Le Havre se positionne comme une destination touristique majeure pour les compagnies maritimes du secteur de la croisière. Les prévisions de trafic sont optimistes : elles annoncent 600 000 passagers en transit dans le port du Havre en 2030 contre 420 000 passagers accueillis en 2018. « Pour accueillir plus de croisiéristes, et donc créer plus d’emplois et de richesse sur notre territoire, nous portons un ambitieux projet de développement du port de croisière de demain, explique Edouard Philippe, le maire du Havre. Sûr, hospitalier, végétalisé, il doit devenir une nouvelle fierté pour notre cité océane par sa fonctionnalité, sa beauté et son souci de limiter autant que possible l’impact environnemental des croisières. » C’est un port de croisière neutre en carbone et tourné vers la sobriété énergétique qui verra le jour en 2025 avec notamment la création d’un nouveau bâtiment capable d’accueillir des triples escales et jusqu’à 13 500 passagers par jour.
Des escales « zéro fumée »
Le projet se compose de 3 terminaux de croisière d’une surface utile de 15 000 m2 au cœur d’un vaste espace de 9 hectares partagés avec le public. L’objectif étant de reconnecter la pointe de Floride avec la ville du Havre pour inciter les croisiéristes à se rendre dans le centre-ville et inviter les Havrais à redécouvrir cet espace portuaire.
A l’horizon 2025, l’ensemble des quais seront électrifiés pour des escales « zéro fumée » dans le port du Havre. Grâce à une alimentation de 10 MW par navire, ce système permettra d’économiser 100 tonnes de CO2 et 2 tonnes d’autres émissions polluantes lors d’une escale de 12 heures d’un paquebot. Quant aux bâtiments qui constitueront le futur terminal de croisière, ils seront à énergie positive, grâce à la pose de panneaux photovoltaïques sur les toits. Les procédés de construction feront appel à des matériaux bas-carbone et 10 % de la fourniture se fera par voie fluviale pour limiter le recours au transport routier. Cet espace portuaire sera largement désimperméabilisé grâce à une longue allée végétalisée de 320 mètres de long et des espaces enherbés seront aménagés à la pointe de la pointe.
Un projet à 59 millions d’euros
Pour assurer la construction et l’exploitation de ce nouveau terminal croisière, Le Havre Seine Métropole et HAROPA PORT ont créé le groupement d’intérêt public (GIP) Le Havre Croisières. Cette nouvelle entité aura pour but de promouvoir Le Havre auprès des compagnies maritimes, d’assurer la gestion des escales, l’accueil des passagers, l’enregistrement des bagages et les relations avec les différents prestataires de services. Des missions auparavant dévolues à l’office de tourisme Le Havre Etretat Normandie qui conserve la prérogative de promotion touristique du territoire. Pour mener ce projet, 99 millions d’euros seront investis par les partenaires : HAROPA PORT financera la modernisation et l’électrification de l’infrastructure portuaire à hauteur de 40 millions d’euros, dont 20 millions apportés par l’Etat et 1 million par la Région Normandie. L’aménagement de la pointe de Floride et la construction des terminaux représentent 59 millions d’euros d’investissement pris en charge par le GIP Le Havre Croisières, auquel Le Havre Seine Métropole et la Région Normandie apporteront chacune 15 millions d’euros. Le démarrage des travaux est prévu à l’automne 2023 pour une livraison des terminaux 2 et 3 début 2025 et du terminal 1 à l’automne 2025. Second port de croisière français après Marseille, le port du Havre espère ainsi se hisser au niveau des plus grands ports européens du secteur.