La Clusaz repense son modèle économique et environnemental
Ce village de montagne habité du massif des Aravis, en Haute-Savoie, prépare son avenir. La nouvelle équipe municipale imagine un village positif, tourné vers de nouvelles alternatives avec une montagne résiliente face aux crises sanitaires, environnementales, économiques et sociales.
Réhabiliter le bâti, réchauffer les lits froids, permettre l'accession à la propriété à des prix raisonnables pour les habitants, aménager de logements pour les saisonniers, valoriser le patrimoine local, voici ce dont rêve pour sa commune David Thevenet, élu maire en juillet 2020. Avec son équipe municipale, c’est une autre conception de l'urbanisme de l'habitat de montagne qu’il propose : construire moins, construire mieux. Et ses premières décisions ne sont pas passées inaperçues puisqu’il a officiellement renoncé aux projets d'extension du domaine skiable et d'équipement de la combe de la Creuse. Il a souhaité mettre à l’arrêt le projet d’urbanisation du secteur des Chenons et de l'implantation du Club Med et annoncé la fin des opérations immobilières, créatrices de lits froids. La Clusaz a clairement pris un nouveau virage et s'est engagée dans un processus de transition environnementale, économique et touristique.
L’environnement au cœur du projet
Dans cette optique, La Clusaz travaille à l'établissement de son bilan carbone et à la création d'un Observatoire environnemental local afin de mesurer et de comprendre l'origine de ses impacts pour mieux les maitriser puis les réduire. Les premières mesures consistent à mettre en oeuvre la valorisation paysagère du lac des Confins, à changer le mode de chauffage de l'eau de l'espace aquatique, y compris les bassins extérieures l'hiver, en réduisant la dépendance au fioul, à l'aide d'un système de pompe à chaleur innovant. D'autres projets communaux, permettront d'envisager l'aménagement du bourg, et la réduction des flux de circulation. Pour soutenir et suivre l'ensemble de ce programme, la commune a recruté un chargé de mission spécialement dédié à l'environnement.
Diversifier les activités
Le maire compte également sortir la Clusaz du tout-ski et créer les conditions d'une activité et d'une fréquentation à l'année, penser quatre saisons, imaginer de nouvelles formes d'attractivité... autant de pistes sur lesquelles travaille la commune avec le gestionnaire de remontées mécaniques, SATELC, qui réinjecte ses revenus dans le développement local et participe activement à la création de nouvelles activités multi-saisonnières. Mais pour fixer une population et financer l'ensemble de ces projets, il sera nécessaire de maintenir le ski, une activité redistributrice : un euro de recettes engendrées par les remontées mécaniques génère 7 euros de retombées économiques locales, et plus encore dans les territoires de proximité. Le tourisme à la Clusaz crée 2000 emplois locaux, directs et indirects. Préserver la ressource en eau sera l’autre condition indispensable pour une vie à l'année dans la station. L’ARS l’a encore récemment rappelé. La commune doit s'équiper rapidement d'une réserve d'eau potable et bien la protéger. L'économie et l'environnement font partie des « grands équilibres » qu'entend préserver l'équipe municipale. D'où l'importance de cette retenue collinaire d'eau potable, indispensable à la population, aux troupeaux et pour conforter la neige de culture nécessaire au ski et à la transition. Poursuivre un développement raisonné est « une voie étroite certes, mais un pari possible à l'images de crêtes de nos montagnes » estime le maire.