Saint-Nazaire accueille le premier site pilote de production d’hydrogène renouvelable offshore au monde

La plateforme Sealhyfe qui a bénéficié du soutien de l’ADEME et de la Région Pays de la Loire est un démonstrateur de production d’hydrogène vert renouvelable offshore qui pourrait ouvrir la voie à un nouveau paradigme énergétique.

A travers ce site pilote, Lhyfe, l’un des pionniers mondiaux de la production d’hydrogène vert et renouvelable, va produire les premiers kilogrammes d’hydrogène vert renouvelable à quai puis en mer, en fonctionnement automatique, dans les conditions les plus extrêmes : l’entreprise a volontairement placé la barre haute en installant son unité de production sur une plateforme flottante, connectée à une éolienne flottante.

Une première phase de tests de 6 mois démarre à quai, dans le port de Saint-Nazaire, pour obtenir de premières mesures de références et tester l’ensemble des équipements (systèmes de désalinisation, refroidissement, comportement du stack, contrôle à distance, gestion de l’énergie, résistance aux conditions environnementales, etc.).

A l’issue de cette première étape, Sealhyfe partira pour une période de 12 mois au large des côtes atlantiques. Elle sera alors installée à moins de 1 km de l’éolienne flottante, fixée au sol par un système d’ancres et raccordée au hub sous-marin du site grâce à un ombilical conçu et dédié pour cette application (transfert d’énergie et de données).

Au terme de cette expérimentation, Lhyfe disposera d’une somme de données considérable, qui devraient lui permettre de concevoir des systèmes de production en mer matures, et de déployer des technologies robustes et éprouvées à grande échelle, s’inscrivant parfaitement dans les objectifs européens de production d’hydrogène renouvelable de 10 millions de tonnes par an d’ici 2030. Sealhyfe a la capacité de produire jusqu’à 400 kg d’hydrogène vert renouvelable par jour, soit une puissance de 1 MW.

Dijon métropole : le chantier d’hydrogène vert est lancé !

« L’hydrogène vert est une énergie propre qui apporte une solution locale au défi global du changement climatique. Grâce à ce projet, nous nous donnons les moyens de réduire significativement les émissions CO2 du territoire et d’avoir un impact positif et concret sur l’environnement et la santé des habitants » s’est félicité François Rebsamen, Maire de Dijon et Président de Dijon métropole à l’occasion du lancement, le 19 mai 2021, du chantier de construction de la première station de production d’hydrogène vert de Dijon. Le début de ces travaux marque le lancement d’un ambitieux projet d’hydrogène vert de 100 millions d’euros qui prévoit la production locale d’hydrogène vert grâce à deux stations construites à Dijon et un vaste programme d’équipement de la collectivité en bennes à ordures et en bus fonctionnant à l’hydrogène. Dès 2022, la station Dijon Nord, première des deux stations hydrogène construites dans le cadre du projet, produira de l’hydrogène vert qui permettra de faire rouler les premières bennes à ordures ménagères à hydrogène de France (8 bennes mises en services en 2022) et la plus grande flotte de bus (27 bus en service en 2023). Dès 2023, 1 750 tonnes de CO2 seront économisées chaque année, soit l’équivalent de 24 millions de kilomètres en voiture citadine. La production de la station Dijon Nord s’appuiera essentiellement sur l’unité de valorisation énergétique qui traite les déchets ménagers de 88 % de la population de la Côte-d’Or qui sera équipée d’un turbo-alternateur pour produire de l’hydrogène vert via un électrolyseur. La station Dijon Nord aura une capacité de production quotidienne de 440 kg d’hydrogène. Un projet unique en France et Europe qui servira de démonstrateur à d’autres collectivités » espère Christophe Rougeot, Président de Dijon Métropole Smart Energhy, la coentreprise créée par Dijon Métropole et Rougeot Energie en 2019 pour la conduite du projet.

 

La région Bourgogne-Franche-Comté accélère sur l’hydrogène

Devenir leader en France et en Europe du vecteur hydrogène, c’est l’ambition de la région Bourgogne-Franche- Comté qui mobilise 90 M€ d’ici à 2030 pour accélérer le développement d’une filière économique régionale. Et opérer sa transition écologique.

Tandis que l’État présentait en septembre dernier sa stratégie nationale en faveur de l’hydrogène décarboné, doté de 7 M€ d’ici à 2030, la région peaufinait sa stratégie industrielle autour de cette filière d’avenir. Labellisée « Territoire d’hydrogène » depuis 2016, la région Bourgogne-Franche-Comté entend bien donner une nouvelle dynamique à la filière hydrogène implantée de longue date sur son territoire. « Le nord de la Franche-Comté qui constitue le poumon industriel de notre région abrite un laboratoire universitaire qui depuis 30 ans fait d’importants travaux sur la pile à combustible et concentre plus de 60 % de la recherche académique en France sur ce sujet », explique Marie-Guite Dufaye, présidente de la région. Dès 1998, le Fuel Cell Lab (FC Lab), premier projet de recherche sur la pile à combustible était porté par l’Université de Franche-Comté à Belfort (90) avant de devenir l’un des principaux centres de recherche sur l’hydrogène au niveau européen. Puis, petit à petit, la recherche académique s’est transformée en recherche & développement.

Aujourd’hui, de véritables innovations industrielles naissent dans la région, incitant cette dernière à participer à la construction d’une filière industrielle autour de l’hydrogène. Un hydrogène vert bien sûr « produit à partir d’électricité issue de panneaux solaires, de parcs d’éoliennes, de centrales hydroélectriques… », précise la présidente. De nombreux projets ont vu le jour au cours des dix dernières années avec des entreprises majeures de Bourgogne-Franche-Comté qui s’investissent sur l’hydrogène, comme Alstom (locomotive Prima), Gaussin (logistique industrielle), Schrader (valves), Valmétal (véhicules spéciaux) ou encore Delfingen (transfert de fluides). Le 6 octobre dernier, l’équipementier automobile Faurecia –leader mondial de la mobilité propre – inaugurait son centre d’expertise mondial dédié aux systèmes de stockage à hydrogène dans le pays de Montbéliard représentant un investissement total d’environ 25 M€, dont 4,9 M€ de subventions accordées par la région Bourgogne-Franche-Comté. D’ici 2023, une usine de production en grande série de ces réservoirs verra le jour sur le parc Technoland, à Étupes (25). Le groupe Faurecia prévoit la création à terme d’une cinquantaine d’emplois à haute valeur ajoutée sur le site de Bavans (25) qui compte déjà près de 750 salariés dédiés à son activité Clean Mobility.

Attirer des investisseurs

Le désengagement du géant mondial General Electric dans la région, qui prévoit notamment la fin de certaines activités liées à l’énergie, ne fait que renforcer la volonté des élus d’accompagner cette filière en conservant notamment les compétences sur son territoire. Car il est là le véritable atout de la région, cet ensemble constitué de chercheurs, scientifiques, ingénieurs et techniciens suffisamment développé pour attirer des investisseurs français et étrangers. « Et ce ne sont pas les fonds qui manquent », selon la présidente de la région qui évoque notamment les fonds européens qui s’ouvrent massivement sur ces sujets, les plans sectoriels ainsi que les aides de l’État. « Nous devons attirer les investisseurs munis de projets puis les accompagner le mieux possible ».

De nouveaux projets

La région qui vient d’engager 10 M€ pour l’hydrogène sur son plan d’accélération de l’investissement régional mise beaucoup sur le cluster Hydrogène de Bourgogne-Franche-Comté, un lieu unique de partage d’informations et de collaborations pour la communauté hydrogène régionale (recherche, pôle, clusters, entreprises, collectivités...) qui permet aux acteurs de se coordonner de façon efficace et réactive, d’échanger sur les projets structurants en cours ou à venir, sur les dernières évolutions du marché et les actions nationales ou internationales en cours. La région parie également sur l’ouverture d’ici à deux ans de l’Institut national de stockage d’hydrogène (ISTHY), créé dans le cadre du Programme d’investissements d’Avenir mis en place par l’État pour cofinancer les projets innovants. L’ISTHY sera un des principaux centres de référence en Europe pour la qualification, le test et la certification des réservoirs à hydrogène. Enfin, elle s’est regroupée avec cinq autres régions pour commander à Alstom quinze rames de son train à hydrogène. La Bourgogne-Franche-Comté en achètera trois pour une valeur de 50 M€. Pour que ce projet réussisse, « il faut que tout le monde travaille dans le même sens, prévient Marie-Guite Dufaye, qu’il y ait une dynamique mutuelle entre les collectivités, mais aussi avec la recherche scientifique, l’innovation et les industriels qui sont en train d’investir massivement sur ce vecteur d’énergie qu’est l’hydrogène. C’est ce que nous prétendons faire à travers l’écosystème que nous avons constitué. »

 

Blandine Klaas

La Bretagne lance sa feuille de route sur l’hydrogène renouvelable

À travers cette feuille de route, partagée avec les acteurs bretons concernés, la Bretagne veut se positionner comme une région leader sur le marché des applications de l’hydrogène renouvelable, tant en termes de compétences détenues par ses entreprises que de diffusion des technologies et d’appropriation par les citoyens. Il s’agit de structurer et développer un secteur économique innovant et générateur d’emplois afin de répondre aux objectifs de la Breizh COP, projet d’avenir pour une Bretagne plus sobre à horizon 2040 qui vise une réduction par 4 des émissions bretonnes de gaz à effet de serre à l’horizon 2050, une diminution de la part de carburants fossiles dans le domaine du transport, intégration des productions énergétiques renouvelables et décarbonées en lien avec les technologies de stockage de l’énergie. Enfin, cette feuille de route vise à assurer le développement durable des territoires et de leur autonomie énergétique. Un premier appel à projets régional a été lancé fin septembre, d’autres suivront en 2020 et 2021.

Les filières d’avenir

L’accent a été mis sur l’ambition industrielle forte qui sera portée dans le domaine des applications navales et de productions offshores d’hydrogène. Cette filière bretonne de l'hydrogène se développera autour des spécificités régionales comme l'industrie maritime, les projets smart grids déployés sur le territoire, les énergies marines renouvelables, les applications de stockage et la logistique de l'agro-alimentaire. Car d’ici à 2030, la Bretagne s’est fixé des objectifs quantitatifs à savoir la création de huit boucles locales hydrogène renouvelable et bas carbone, trois écosystèmes portuaires maritimes utilisant l’hydrogène renouvelable, une première flottille de 10 navires pilotes, 2 800 véhicules ainsi que la mise en œuvre d’un démonstrateur de production d’hydrogène offshore pour 2025 permettant à la filière d’être au rendez-vous des enjeux de productions industrielles d’hydrogène offshore pour les futurs parcs éoliens en mer, entre 2040 et 2050.

Le gouvernement présente son plan hydrogène

Après l’annonce la semaine dernière, dans le cadre du plan de relance, d’un soutien de 7,2 milliards d’euros pour la filière hydrogène d’ici 2030, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire et celle de la Transition écologique, Barbara Pompili, on présenté le 8 septembre la « stratégie nationale pour le développement de l’hydrogène décarboné en France ». Les Priorités annoncées : décarboner l’industrie en faisant émerger une filière française de l’électrolyse; développer les mobilités propres en particulier pour les véhicules lourds et construire en France une filière industrielle créatrice d’emplois et garante de notre maîtrise technologique. Sur la période 2020-2023, 3,4 Mds € seront alloués à la filière. Pour la ministre de la Transition écologique et solidaire, « il est certain que l'hydrogène est une opportunité stratégique pour massifier et accélérer la décarbonisation des secteurs et des activités difficiles à décarboner en particulier dans l'industrie et les transports. C'est à la fois un moyen d'atteindre notre objectif de neutralité carbone en 2050 mais aussi un défi enthousiasmant, un défi technologique, un défi de souveraineté industrielle et un défi énergétique pour notre pays ».

Quel soutien a développement de l’hydrogène en France ?

Ces trois dernières années, le soutien apporté par l’Etat à la filière a été significatif. « Du premier plan lancé par le gouvernement en 2018, qui a permis à la filière de gagner en dynamisme pour lancer le 2e étage de la fusée, nous avons organisé en début d'année un appel à manifestation d'intérêt qui nous a aidé à identifier les axes prioritaires d'actions, les défis technologiques, nos faiblesses, a précisé Barbara Pompili. Ainsi, le Programme d’investissements d’avenir (PIA) a mobilisé plus de 100 M€ en soutenant la mise en oeuvre de démonstrateurs et la prise de participation dans des entreprises à fort potentiel. L’Agence nationale de la recherche (ANR) a soutenu la recherche publique en mobilisant plus de 110 M€ sur les 10 dernières années tandis que Bpifrance a accompagné de nombreuses startup ou PME dans leurs projets d’innovation et de développement technologiques. De son côté, l’Ademe a soutenu le déploiement de la mobilité hydrogène en apportant 80 M€. Quant à la Banque des Territoires, elle s’est également positionnée en soutenant des projets de déploiements portés par des collectivités.

Auvergne-Rhône-Alpes moteur pour le développement de l’hydrogène en Europe

La Région Auvergne-Rhône-Alpes a fait du développement de l’hydrogène sur son territoire une priorité. Elle s’est associée avec trois autres régions européennes, la Normandie, Aragon, les Pays-Bas du Nord, et la Commission Européenne, pour lancer la stratégie de modernisation industrielle autour de l’hydrogène à travers la plateforme S3 « Hydrogen Valleys ». Ce nouvel outil permettra de contribuer à la modernisation des régions européennes dans le domaine de l’hydrogène, d’accélérer la transition des technologies hydrogène du laboratoire vers le marché en exploitant et en amplifiant les financements disponibles au niveau européen, en aidant les PME et les start-ups confrontées à de nombreux obstacles dans leur développement et leur expansion sur les marchés. Enfin, il permettra de développer au niveau régional l’écosystème soutenant l’innovation dans le domaine de l’hydrogène. Ceci grâce à la mise en place de pôles d’innovation et d'écosystèmes transrégionaux entre l’industrie, les PME, les centres de recherche et les universités pour créer des collaborations européennes.

Le Grand Est accélère le déploiement de l’hydrogène

La Région a lancé le 18 janvier 2019 à Illkirch-Graffenstaden le projet DINAMHYSE de développement et de déploiement de l’hydrogène décarboné, mené en collaboration avec les acteurs du territoire déjà engagés autour de ces nouvelles technologies. Le projet est coordonné par le Pôle Véhicule du Futur et s'inscrit dans le cadre du Programme d'Investissement d'Avenir 3 (PIA3) doté à parité Etat/Région de 40 millions d'euros de soutiens. Il ambitionne d'accélérer le développement d'une filière industrielle hydrogène dans le Grand Est, notamment en matière de mobilité. Il rassemble, les pôles IAR et Fibres Energivie ainsi que 6 entreprises (ENGIE, EDF, PSA, CMI Group, Haffner Energy, R-GDS), et des organismes de recherche publique (Université de Lorraine et CEA Tech) et la Ville de Chaumont. Au niveau régional, la méthanisation est une filière dynamique, notamment pour le gaz injecté au réseau avec 8 sites de production en activité et 67 projets identifiés. « A travers ces démarches, je souhaite avant tout produire de la valeur dans nos territoires. Innovations, création et développement d'entreprises et d'emplois, ces technologies représentent un potentiel important de développement et proposent à nos concitoyens, des solutions dans leur vie quotidienne au plus près de leurs besoins » a expliqué le président de la région, Jean Rottner.