Jean-Luc Gleyze favorable à la mise en place d’un droit à l’expérimentation locale

Le président du département de la Gironde a plaidé pour l’instauration d’un véritable droit à l’expérimentation locale lors d’une intervention au Conseil économique, social et environnemental, dans le cadre d’une table ronde intitulée « innovations locales : la démocratie à l’essai .»

« Certaines solutions sont évoquées et éprouvées depuis des années. Pourtant, leur mise en œuvre à grande échelle et leur prise en compte dans les politiques publiques se font attendre, faute de soutien de l’Etat quand ce n’est pas un blocage pur et simple comme nous l’avons connu pour le revenu de base » a regretté Jean-Luc Gleyze. En octobre 2018, la Gironde et 17 départements avaient déposé, sur la base des travaux menés depuis 2016 avec la Fondation Jean-Jaurès, une proposition de loi pour l’expérimentation d’un revenu de base inconditionnel et ouvert aux jeunes qui permettrait de dépasser le seuil de pauvreté, de libérer l’individu de la contrainte économique, de donner à chacun la possibilité de choisir son parcours de vie et d’ouvrir un nouvel espace politique nécessaire pour repenser le sens du travail. Le sujet n’a pas été débattu.

Aujourd’hui, de nombreuses expérimentations menées dans les territoires, pour certaines pensées voire développées en Gironde telles que la Sécurité Sociale de l’Alimentation (SSA) co-portée avec la Ville de Bordeaux, ou encore l’expérimentation d’un revenu de base, ou celle du Territoire Zéro Chômeur de Longue Durée (TZCLD) de Castillon-la-Bataille ou encore celle du déploiement du Territoire Zéro Non Recours, permettent selon le président de répondre à des besoins réels et sociaux.  « L’exercice du droit à l’expérimentation locale doit être garanti par un cadre réglementaire et un apport financier dédié de l’Etat qui peut prendre la forme de subventions supplémentaires par projet, ou la création d'une dotation spécifiquement dédiée à l'innovation locale expérimentale, estime Jean-Luc Gleyze. Face aux grandes mutations en cours de nos sociétés, au dérèglement global, nous avons grand besoin de politiques fondées sur la relation humaine, d’innovations publiques qui permettent la couture des solidarités en réponse aux politiques de casse sociale qui creusent les ruptures. »

Une nouvelle proposition de loi

La première aventure du revenu de base trouve désormais sa continuité et son approfondissement dans un nouveau projet baptisé « le revenu d'autonomie » et bâti sur cinq piliers : l’inconditionnalité, le versement automatique, l’ouverture aux jeunes, l’augmentation du RSA et la garantie d’emploi. « Je crois nécessaire que les élus locaux, Présidentes & Présidents de Département, les parlementaires et les associations se réunissent autour du revenu d’autonomie pour approfondir les fondamentaux du revenu de base et pour porter collectivement un projet de société réellement en accord avec notre modèle social érigé par le Conseil National de Résistance pour prévenir les inquiétudes du lendemain » a expliqué le président de la Gironde. Son intention : lancer un appel rassemblant des élus départementaux, des parlementaires et des associations, pour porter le projet du revenu d’autonomie à l’Assemblée Nationale en tant que proposition de loi.