Mobilisation autour de la rénovation énergétique des écoles

Le 9 mai prochain, Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires annoncera le lancement d’un vaste plan pour la rénovation énergétique des écoles publiques souhaité par le Président de la République. Sont concernés quelque 49.000 établissements scolaires qui représentent environ 50.000 mètres carrés de bâtiments publics. Les parlementaires, les collectivités locales, l’Etat mais aussi les entreprises seront mobilisés autour de ce chantier qui répond non seulement à des impératifs écologiques mais aidera aussi les collectivités locales dans la maîtrise de leurs dépenses d’énergie et de fluides. Trois outils seront mis en œuvre pour relever le défi avait annoncé le ministre le 3 mai dernier sur la chaîne Public Sénat : « le fonds vert, le tiers financement et la Banque des Territoires qui présentera un dispositif d’appui à l’ingénierie pour que les collectivités puissent avoir les financements mais aussi les conseils. L’ambition, c’est 10 000 écoles rénovées d’ici la fin du quinquennat, en 2027 ».

A Saint-Nazaire, le Groupe scolaire Pierre Brosselette fait peau neuve

La réhabilitation du groupe scolaire Pierre Brossolette et la création d’un nouveau pôle dédié à l’enfance et la petite enfance ont débuté il y a quelques semaines. Objectif : en faire un nouveau lieu de vie, de rencontres et de convivialité au cœur du quartier du Petit Caporal.

Dans le quartier du Petit-Caporal de la ville de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), l’école Pierre Brossolette a démarré sa cure de jouvence. Ce projet s’inscrit dans le plan d’action global du programme de re- nouvellement urbain d’intérêt régional de l’agglomération nazairienne (PRIR). L’ambition de ce programme social et urbain est de transformer le quartier du Petit Caporal, renforcer son attractivité et améliorer le cadre de vie des habitants, avec une particularité, la concertation citoyenne. En effet, le pro- jet a été travaillé en concertation avec l’ensemble de l’équipe pédagogique de l’école, de l’accueil périscolaire et de

loisirs mais aussi avec les élèves qui ont fait valoir leurs points de vue sur les quatre propositions du concours à tra- vers une vidéo présentée aux membres du jury composé d’élus. Enfin, en 2019 et 2020, plusieurs ateliers avec les élèves de grande section, CE1 et CM1 ont eu lieu avec l’équipe de l’atelier mobile et l’architecte sur l’aménagement des cours d’école.

Après des interventions sur la voirie et les réseaux durant le printemps dernier, puis des travaux d’étanchéité sur la toiture de l’école pendant l’été, la construction du nouveau bâtiment vient donc de démarrer. Sur l’emplacement de l’ancienne salle du Petit Caporal (qui a été démolie à l'été 2021), un nouveau pôle d’équipements verra en effet le jour en février 2024. Les travaux de fondation de ce nouveau bâtiment ont démarré début septembre 2022. La rénovation thermique du groupe scolaire est également en cours depuis la mi-octobre. Une nouvelle cour végétalisée accompagnera ce projet avec également la création d’un grand parvis sécurisé.

Un nouvel équipement respectueux de l’environnement

Le nouveau bâtiment en cours de construction s’étalera sur une surface de près de 1079 m² et sera composé de la « crèche des Petits clowns » de 38 places (541 m²), d’une salle pour l’accueil périscolaire et le centre de loisirs qui pourra accueillir 85 enfants (161 m²), de locaux communs de 226 m² (salles de réunion, bureaux pour les associations et l’élu du quartier) et enfin d’une salle polyvalente de 150 m² pouvant accueillir 100 personnes. Le bâtiment sera habillé de bardages en bois et l’isolation sera réalisée avec des matériaux bio-sourcés. Des panneaux solaires sur le toit et un système de récupération des eaux pluviales seront également installés.

Rénovation de l’ensemble du groupe scolaire

En parallèle de la construction du nouveau bâtiment, il est prévu la rénovation complète du groupe scolaire Pierre Brossolette (les 6 salles en élémentaire et les 4 classes en maternelle) qui compte 210 élèves. Les travaux ont débuté mi-octobre par les classes en élémentaire et seront de plusieurs natures : isolation par l’extérieur, étanchéité, chauffage, électricité, peinture, faux-plafond, menuiserie… Ils se termineront en septembre 2023 pour la partie en élémentaire et les travaux en maternelle se dérouleront de juillet 2023 à février 2024.

Afin de limiter l’impact sur le fonctionnement de l’école, les interventions au sein des bâtiments maternelle et élémentaire se font par phases. Depuis cet été, 3 classes modulaires de 50 m² chacune sont installées afin d’accueillir les élèves dans les meilleures conditions au fil des différentes étapes du chantier.

Une cour réaménagée et végétalisée

Outre la rénovation du groupe scolaire, le projet prévoit également le réaménagement complet de la cour. De nouveaux préaux seront créés. La cour sera pleinement végétalisée : 13 nouveaux arbres plantés et près de 1 775 m² de massifs seront créés. Plusieurs aménagements sont prévus : des tracés au sol, un terrain multisport pour les élèves en élémentaire et des structures de jeux pour la maternelle. Seul le restaurant scolaire actuel est conservé.

Un grand parvis accueillant et sécurisé

Pour accompagner ce projet, les espaces publics sont repensés pour en faire des lieux de vie et de rencontres. Un grand parvis végétalisé et sécurisé sera réalisé. 64 nouveaux arbres seront plantés et plus de 810 m² de massifs seront créés. Des abris vélos seront installés. Toute la rue Guy de Maupassant (entre les rues Nicaragua et Auguste Piccard) sera réaménagée : les trottoirs seront refaits et le stationnement sera réorganisé. Durant les travaux, un parking provisoire de 20 places est mis en place à l’arrière de l’école, il est accessible par tous depuis la rue du Nicaragua.

Danièle Licata

15 recommandations pour une meilleure prise en compte des spécificités des écoles

Laurent Lafon et Jean-Yves Roux, rapporteurs de la mission d’information sur les nouveaux territoires de l’éducation lancée par la commission de la culture, de l’éducation et de la communication du Sénat ont rendu publiques 15 recommandations visant à prendre en compte les spécificités de la scolarité en milieu rural, à décliner la politique éducative au plus près des territoires par la déconcentration des moyens de l’éducation nationale et à renforcer le dialogue entre les collectivités et l’institution scolaire.

"Nous avons constaté lors de nos travaux que le critère territorial est très peu pris en compte dans la définition des politiques de territorialisation de l’éducation nationale", souligne Jean-Yves Roux. Absente des statistiques, la scolarité en milieu rural fait aujourd’hui l’objet d’une politique scolaire par défaut. Cet état de fait tranche avec la mobilisation nationale dont bénéficie la politique de la ville ».

Au niveau des moyens mis en œuvre, la politique de l’éducation nationale reste trop centrée sur la dichotomie entre établissements en REP-REP+ et établissements hors REP. Comme le rappelle Laurent Lafon, « cette politique crée des effets de seuils trop importants. C’est la raison pour laquelle nous prônons une politique progressive, adaptée à la réalité des territoires et reposant sur une priorisation académique impliquant l’ensemble des acteurs territoriaux ».

Dans cette perspective, la mission d’information juge nécessaire de renforcer le dialogue entre les collectivités territoriales et l’institution scolaire. « Par ses 15 propositions, cette mission vise à apporter des réponses concrètes aux nombreux élus qui craignent que leur école ne disparaisse et avec elle une partie de l’attractivité de leur territoire » conclut Catherine Morin-Desailly, présidente de la commission de la culture, de l’éducation et de la communication du Sénat.

Auvergne Rhône-Alpes : un centre de référencement contre le harcèlement scolaire

Après des Assises du harcèlement scolaire qui ont permis, en mars dernier, de réunir et de fédérer tous les acteurs régionaux, la Région Auvergne Rhône-Alpes annonce la création du premier Centre de référencement régional de la lutte contre le harcèlement scolaire. Baptisé RESIS AURA pour Centre de ressources et d’études systémiques sur les intimidations scolaires en Auvergne-Rhône-Alpes, le nouvel établissement se compose de quatre pôles de compétences et d’expertise en matière de consultations, de formation des professionnels, de conseil et de recherche. Sa mission : référencer les acteurs régionaux, les animer, les informer. Le Centre de référencement proposera, sur un site internet dédié et en cours de finalisation, un maillage territorial de tous les acteurs. « Les intimidations entre jeunes sont un véritable fléau qui mine le quotidien de trop d’enfants : voilà pourquoi nous voulons fédérer et mettre en lumière tous les acteurs locaux qui peuvent nous permettre d’agir au plus près du terrain », a déclaré Laurence Bussière, conseillère régionale.