Covoiturage courte distance : le nombre de trajets multiplié par quatre
Depuis le 1er janvier, les aides mises en place pour favoriser la pratique du covoiturage apportent des premiers résultats[1] encourageants selon le ministère de la Transition écologique et de la cohésion des Terriroires. En un an, le nombre de trajets en covoiturage courte distance a été multiplié par quatre avec plus de 800 000 trajets enregistrés pour le mois de janvier par rapport à 230 000 trajets en janvier 2022. Soit une progression de 30% en un mois seulement. Par ailleurs, près de 20 000 conducteurs se sont également déjà engagés dans l’obtention de la prime de 100 € pour les nouveaux conducteurs, versée par les plateformes de covoiturage. « Ces premiers chiffres prouvent que les Français se saisissent des mesures prises par le Gouvernement pour covoiturer. L’écologie du quotidien, ce sont de nouveaux comportements qui sont bon pour le climat et bon pour le pouvoir d’achat ! » estime Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires.
150 millions d’euros pour le covoiturage du quotidien
Près de 3 ans après le premier plan covoiturage annoncé par Élisabeth Borne, les ministres Christophe Béchu et Clément Beaune ont annoncé depuis Reims de nouvelles mesures pour développer le covoiturage du quotidien.
« Près de 50 millions de sièges vides circulent chaque jour dans nos voitures » a rappelé Clément Beaune, ministre délégué chargé des Transports qui entend développer le covoiturage et faire de la voiture un réseau de transports collectifs et un vecteur important de décarbonation des transports. Le « plan covoiturage » annoncé mardi à Reims aux côtés du ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Christophe Béchu, vise à tripler le nombre de trajets quotidiens réalisés en covoiturage, en passant à 3 millions de trajets par jour, contre 900 000 actuellement.
Des financements inédits
150M€ seront mobilisés pour les trois mesures phares suivantes : une prime de 100 € pour les nouveaux conducteurs sera versée par les plateformes de covoiturage pour inciter à démarrer le covoiturage. Un soutien sera attribué aux covoitureurs en complément des collectivités sur le principe « 1 € de l’État pour 1 € de la collectivité ». L’Etat prévoit enfin, en direction des collectivités, une mobilisation du Fonds vert à hauteur de 50 M€ en 2023 pour les soutenir dans leurs projets de développement d’infrastructures de covoiturage (aires, lignes ou expérimentation de voies dédiées). Pour Christophe Béchu, « cette mobilisation inédite permettra de tripler le nombre de trajets quotidiens d’ici 2027. (…) Grace à ce nouveau plan, nous offrirons aux Français, aux entreprises et aux territoires une opportunité pour des déplacements plus verts et bons pour le pouvoir d'achat. » Un site Internet gouvernemental dédié covoiturage.ecologie.gouv.fr permettra aux usagers de consulter les aides nationales et locales auxquels ils sont éligibles pour pratiquer le covoiturage. Le Plan vise également à accompagner les employeurs pour améliorer la mobilité de leurs salariés et promouvoir le covoiturage auprès de leurs collaborateurs. Afin de suivre la mise en œuvre du Plan covoiturage du quotidien, un comité ministériel associant l’ensemble des acteurs engagés sera créé au premier trimestre 2023.
Un outil pour le développement du covoiturage
Le ministère chargé des Transports a co-construit avec les collectivités et les opérateurs de covoiturage courte distance, un service public qui accompagne et facilite le développement du covoiturage courte-distance en France.
Afin de développer le covoiturage dans les territoires la loi d'orientation des mobilités a introduit la possibilité pour les autorités organisatrices de mobilité (AOM) de verser une incitation aux passagers et aux conducteurs. Le registre de preuve de covoiturage est un service public numérique gratuit à destination des territoires pour s'emparer de cette disposition. C’est avant tout une plateforme technique où l’ensemble des opérateurs de covoiturage volontaires font converger et attestent les trajets effectués par leurs utilisateurs. C’est aussi un label qui permet aux Autorités Organisatrices de la Mobilité (AOM) de visualiser les différentes classes de preuve de covoiturage définies en fonction des mécanismes et processus de vérification du trajet mis en place par l’opérateur de covoiturage. Enfin, grâce à ce service, les AOM sont outillées pour mettre en œuvre une politique incitative efficace en faveur du covoiturage. Aujourd'hui, 65 territoires utilisent le Registre de preuve de covoiturage dont les données sont partagées publiquement, comme par exemple le nombre de trajets réalisés en covoiturage sur nos territoires, des données collectés à partir des informations communiquées par les opérateurs de covoiturage partenaires. En avril 2021, 96330 trajets en covoiturage ont été collectés et validés par le Registre de preuve de covoiturage.
Les collectivités locales compétentes pour développer le covoiturage
L'objectif du Gouvernement : tripler le nombre de trajets réalisés en covoiturage du quotidien d'ici 2024 pour atteindre les 3 millions « ce qui équivaut à diminuer de 1 million le nombre de voitures sur les routes chaque jour ». D’où la signature, le 6 juin 2020, de deux décrets d’application de la Loi d’orientation des mobilités permettant aux autorités organisatrices de la mobilité, aux régions et à Ile-de-France Mobilités la mise en place d’incitations financières pour le conducteur comme pour le passager. Le premier décret (2020-678) détermine la nature des frais pris en considération pour le calcul du coût d’un trajet en covoiturage tandis que le second (2020-679) définit le seuil de distance en deçà duquel le montant de l'allocation versée au conducteur par l’autorité organisatrice peut excéder le strict partage des frais.
Plusieurs dizaines de collectivités expérimentent déjà, en France, un tel dispositif comme à Nantes où le covoiturage fait partie de l’offre accessible aux abonnés du réseau. Les voyageurs peuvent ainsi combiner librement bus, tramway et covoiturage, sans rien avoir à verser au conducteur. En contrepartie, la collectivité, via son opérateur, verse une allocation par trajet et par passager transporté au conducteur. Preuve que la mise en place d’un cadre stabilisé peut permettre à de tels dispositifs de se déployer sur les territoires en complément des politiques conduites par les employeurs. Plusieurs programmes de CEE (certificats d’économie d’énergie) permettent d’ailleurs d’accompagner de tels dispositifs notamment au travers de « lignes » de covoiturage sur des axes fortement empruntés. Faire entrer ce mode de déplacement dans le bouquet de services à destination des habitants, c’est tout le sens de ces dispositifs.
Textes de référence
- Décret n° 2020-678 du 5 juin 2020 relatif à la nature des frais de covoiturage et aux conditions de versement d'une allocation par les autorités organisatrices
- Décret n° 2020-679 du 5 juin 2020 portant définition du seuil de distance applicable aux très courts trajets de covoiturage