Benoît Thomasson, DGS de Combloux : "Nous nous devons de viser l’excellence"

Benoît Thomasson, DGS de Combloux (Haute-Savoie) se sent privilégié de travailler dans le pays du Mont-Blanc. S’il a choisi de s’engager dans ce territoire de montagne c’est pour contribuer à son développement et son attractivité dans le contexte actuel de transition climatique et touristique.

RCL : Être DGS d’une commune de montagne cela implique des conditions de travail particulières...

Benoît Thomasson : Le DGS d’un territoire de montagne doit s’intégrer dans un écosystème composé d’acteurs institutionnels (office de tourisme, opérateur des remontées mécaniques, école de ski) et de l’ensemble des acteurs socio-économiques à savoir les commerçants, les loueurs de matériel, les hôteliers, les hébergeurs, les entreprises locales. La mai- rie en est élément central, elle ne peut fonctionner en solo. Le DGS œuvre pour que tous ces acteurs puissent travailler ensemble dans les meilleures conditions. Pour cela, il faut savoir être agile, travailler en transversalité et surtout en confiance, que ce soit avec les partenaires, avec les acteurs mais aussi avec les élus et les agents. Cela demande beaucoup d’engagement. Le 24 décembre dernier, nous avons pris la décision de fermer notre domaine skiable en raison du manque de neige et des conditions climatiques difficiles. Nous nous sommes coordonnés avec tous les intervenants pour définir rapidement une stratégie de manière que la saison soit malgré tout réussie. Nous agissons toujours selon la même méthodologie : transversalité, confiance, engagement et réactivité.

De quelle manière managez-vous vos équipes ?

B.T. : Travailler en toute confiance avec mes collaborateurs est mon maître-mot. Je suis un ensemblier. Mon rôle consiste à favoriser la bonne coordination, apporter mon expertise et surtout impulser une dynamique ainsi qu’un état d’esprit de travail. L’objectif étant que les agents acquièrent leur autonomie. Nous les aidons pour cela à renforcer leurs points forts, développer leurs compétences et faire en sorte qu’ils se sentent bien dans leur métier. C’est ainsi que l’on tire la quintessence de leur talent. Le DGS assure également le management dans la relation entre le maire et les élus, favorise le dialogue au sein de l’équipe politique pour ne pas que naissent des tensions. Je souhaite mettre en place un cadre de travail qui soit épanouissant pour les agents. À Combloux, nous avons la chance de travailler dans un cadre privilégié, dont les moyens financiers sont ceux d’une ville d’environ 10 000 habitants. Nous nous devons de viser l’excellence.

Quels sont les enjeux à venir pour votre commune ?

B.T. : L’adaptation au changement climatique est le premier enjeu de notre territoire. Nous devons engager la transition de notre modèle touristique qui ne sera pas évidente parce que l’économie du ski reste prépondérante dans notre système. Notre commune vit toute l’année et bénéficie d’un tissu économique fort lié aux activités de construction, d’entretien du paysage, de travaux publics et de transports. Toutefois, la question de la transition des modèles économique et touristique se pose même si nous y travaillons depuis longtemps déjà. Combloux a été la première commune de France à aménager un plan d’eau bio- tope. Nous avons développé de nombreuses activités autour du triptyque nature, culture et agriculture. Nous défendons par ailleurs le modèle d’un village de montagne à l’année, l’enjeu étant que les habitants puissent vivre sereinement à Combloux et continuer à se loger. Enfin, nous travaillons sur les mobilités électriques et douces. La commune compte actuellement 14 kilomètres d’itinéraires cyclables qui peuvent être empruntés par les piétons pour rejoindre à pied le centre du village.

Combloux recrute des agents. Quels sont vos atouts pour attirer de nouveaux collaborateurs dans un contexte de recrutement difficile pour l’ensemble des collectivités ?

B.T. : Le contexte est effectivement difficile et le devient plus encore lorsque la problématique du logement se pose. C’est pourquoi la commune a mis en place un système d’aide financière pour accompagner les nouveaux collaborateurs la première année. Par ailleurs, notre poli- tique sociale et de rémunération prend en compte le coût de la vie sur le territoire. Ici, nous leur proposons de donner un sens à leur action dans une ambiance de travail « familiale ». Bien entendu, il ne s’agit pas de casser les lignes hiérarchiques mais lorsqu’un problème se pose ma porte est ouverte à tout moment, tout comme celle de mes deux collègues di- recteurs généraux adjoints. Le corollaire, c’est l’engagement.