Pour le CESE, le numérique doit être une priorité nationale

Si la crise sanitaire et le confinement ont permis de souligner le caractère indispensable des services publics et leur interdépendance croissante avec le numérique, la période aura aussi permis de prendre conscience des atouts et des insuffisances ou des faiblesses de la numérisation des services publics, estime le Conseil économique, social et environnemental (CESE) dans son avis « Services publics, services au public et aménagement des territoires à l’heure du numérique ». Quant à la digitalisation, désormais au coeur de la « relation usagers », elle offre des opportunités d’améliorations considérables pour les services publics et au public mais fait naître de nouvelles inégalités, selon le document qui constate également que la couverture numérique Très Haut Débit encore trop inégale dans les territoires, la capacité des ménages à supporter les coûts d’équipement et d’abonnement, l’importance de l’illectronisme sont autant d’obstacles aux promesses importantes et avérées du numérique.

C’est pourquoi le CESE recommande de faire du numérique un service public à part entière et d’en faire une priorité nationale afin de répondre aux principes de continuité, de mutabilité, d’égalité et de neutralité. Parmi ses préconisations, la création d'un grand ministère du Numérique, la création d'une Agence du Numérique et de l'Intelligence artificielle, l’inclusion numérique pour toutes et tous ou encore l'accélération du déploiement du THD. Conscient cependant des coûts cachés de la digitalisation, le CESE alerte sur l’importance d’établir un véritable dialogue social ainsi que sur celle de réaliser des études d’impacts pour la réussite de la transition numérique.

Agir pour un espace public égalitaire

A la veille des élections municipales du 15 et du 22 mars 2020, le CESE souhaite rappeler que, pour devenir durables, nos territoires doivent être mixtes, égalitaires et inclusifs. Or, les travaux du conseil « montrent l'existence d'un continuum des inégalités femmes-hommes entre l’espace public et d’autres enjeux économiques et sociaux : ce qui se passe dans l’espace public reflète l’organisation de l’espace privé et la valeur différente accordée aux sexes ». Ces résultats sont retranscrits dans la résolution "Agir pour un espace public égalitaire", rapportée par Lilâ Le Bas  au nom de la délégation aux droits des femmes et à l’égalité du CESE, présidée par Emelyn Weber. Pour le CESE, repenser nos territoires pour faire face aux différentes fractures et transitions et à l'urgence climatique implique de prendre pleinement en compte l'enjeu du genre.

A télécharger sur https://www.lecese.fr/travaux-publies/agir-pour-un-espace-public-egalitaire

Outre-mer : le CESE recommande des investissements massifs pour garantir les égalités d’accès et de droits

Sur 1 383 Maisons de services au public en France, seulement 21 sont situées en Outre-mer. « Ceci est une illustration saisissante des déficits d’accès aux services publics dans les territoires d’Outre-mer » a souligné le Conseil économique, social et environnemental estimant que ces disparités, « à la fois inter et intra-territoriales en Outre-mer, mettent en lumière le retard du développement de services publics ». Dans une étude présentée le 29 janvier lors de l’Assemblée plénière, il s’est attaché à proposer des solutions pour permettre aux habitants d’Outre-mer de bénéficier d’une égalité de droits et d’accès aux services publics. Par cette étude, le CESE entend donc démontrer que le respect du « droit commun » des politiques publiques de l’État quant aux services publics en Outre-mer passera par un plan de rattrapage global et un plan d’investissements. Cet accès effectif aux services publics permettra une transition vers des modèles de développement humain, durable et soutenable, adaptés à chaque territoire. Cette étude a été élaborée par la Délégation à l’Outre-mer, présidée par Jean-Etienne Antoinette, représentant de la Guyane (Groupe de l’Outre-mer), sur une saisine d’initiative.