JOP 2024 : les actions s’intensifient pour la baignabilité de la Seine

Pourra-t-on se baigner dans la Seine en 2024 ? Le douzième comité de pilotage du plan baignade co-présidé par Marc Guillaume, préfet de la Région Ile-de-France, préfet de Paris, et Emmanuel Grégoire, Premier adjoint à la mairie de Paris en charge de l’urbanisme, de l’architecture et du Grand Paris a fait le point sur les actions réalisées et celles à poursuivre pour l’amélioration de la qualité de la Seine et de la Marne en prévision des épreuves nautiques des JOP2024.

D’une ampleur inédite, le plan baignade 2018-2024 signé par 16 collectivités franciliennes vise une amélioration de la désinfection des rejets d’eaux usées à la sortie des stations d’épuration en amont de Paris, la suppression des rejets directs d’eaux usées dans les rivières lorsqu’il ne pleut pas, la suppression des rejets d’eaux usées des bateaux ainsi que la réduction des rejets de temps de pluie des réseaux d’assainissement. L’ensemble de ces actions doit permettre d’organiser des épreuves de natation dans la Seine lors des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024.

A moins de 500 jours de la cérémonie d’ouverture, la dynamique se poursuit avec de nombreuses actions en cours tels que des travaux majeurs sur plusieurs ouvrages structurants et des travaux complexes sur les réseaux publics de collecte des eaux pluviales, accompagnés d’une politique volontariste de correction des mauvais branchements individuels ou collectifs.

Parmi les ouvrages structurants de ce dispositif, les deux unités de désinfection des stations d’épuration du SIAAP situées à Noisy-le-Grand et à Valenton, sur lesquelles repose une grande part de l’amélioration de la qualité de l’eau, seront opérationnelles avant l’été 2023. En cas de pluie, cinq ouvrages majeurs sont en cours de construction pour améliorer le traitement des eaux usées mais aussi pour éviter les rejets directs dans les rivières en cas d’orage. Par ailleurs, des subventions pouvant aller jusqu’à 6000 euros sont prévues pour les particuliers qui doivent eux aussi s’assurer de la conformité de leur réseau d’assainissement et les mettre aux normes. Sur l’ensemble des bassins versants prioritaires, un peu plus de 20.000 doivent faire l’objet d’un traitement. A ce jour, plus de 5000 propriétaires se sont déjà mis en conformité.

Les derniers résultats d’analyses avancés par le comité de pilotage sont encourageants puisqu’ils révèlent une bonne qualité de l’eau à l’été 2022. A l'endroit où se dérouleront les épreuves de nage en Seine, 39% des mesures quotidiennes sont excellentes et 91% sont bonnes pour la période du 20 juillet au 11 août 2022. Ainsi, l’objectif de parvenir à rendre le fleuve et son affluent baignables à l’horizon des Jeux olympiques et paralympiques de 2024 et d’y installer des sites de baignade pérennes dès 2025 pourrait bien se réaliser.

Les agences de l’eau mobilisées pour la reprise de l'activité dans le secteur de l’eau

Réunis par téléphone en début de semaine, pour évoquer la reprise des chantiers d’eau et d’assainissement ainsi que les actions immédiates permettant au secteur de faire face à la crise, Emmanuelle Wargon, secrétaire d'Etat auprès de la ministre de la Transition écologique et solidaire, le président du comité national de l’eau, Jean Launay ainsi que les présidents de comité de Bassin ont appelé l’ensemble des maîtres d’ouvrage et des acteurs de la filière « eau » à reprendre en toute sécurité et sans tarder les chantiers de renouvellement de canalisations, les grosses opérations de maintenance, ou encore les travaux de sécurisation dont une large majorité ont été arrêtés ou différés.

Des aides immédiatement disponibles

Pour les y aider, Emmanuelle Wargon a dressé un panorama des mesures d’urgence que prennent les Agences de l’eau, établissements publics de l’Etat, pour aider le secteur de l’eau à faire face à crise sanitaire. Dans l’immédiat, elles mettent en place des aides aux collectivités et aux industriels pour faire face au surcoût de la gestion des boues non hygiénisées dont l’épandage direct a été interdit par précaution pour éviter tout risque de contamination. Elles accélèrent le versement des acomptes de subventions et de primes pour soulager la trésorerie des maîtres d’ouvrages et des entreprises, et ainsi accompagner la reprise des chantiers. Enfin, elles simplifient leurs procédures et rallongent les délais des conventions et des appels à projets pour que les collectivités et entreprises puissent y répondre, au vu des conditions de travail rendues compliquées par la crise sanitaire. Selon la secrétaire d’Etat, les Agences de l’eau préparent également des adaptations temporaires de leurs règles d’intervention pour soutenir la reprise des investissements dans le domaine de l’eau, en faveur des services d’eau et d’assainissement, mais aussi de l’ensemble de la feuille de route issue des Assises de l’eau : la protection de la ressource en eau et des milieux aquatiques, de la lutte contre les pollutions et des économies d’eau. Ce dernier volet est d’autant plus important que la situation hydrologique montre que plusieurs départements doivent se préparer à une nouvelle sécheresse estivale.

 

 

150 M€ de crédits dans le domaine de l’eau et l’assainissement

La Caisse d’Epargne s’est vue attribuer de la part de la Banque européenne d’investissement (BEI) une enveloppe de 150 millions d’euros destinée à financer au moins 300 millions d’euros de projets dans le domaine de l’eau et de l’assainissement. Cette enveloppe porte sur des investissements publics et privés dont le montant est compris entre un million et 50 millions d’euros, sur l’ensemble du territoire français (Métropole, Corse et DOM). Pour bénéficier de l’enveloppe de financement, les projets dans le secteur de l’assainissement concernent par exemple la construction ou la mise aux normes des stations d’épuration ; l’extension ou la réhabilitation de réseaux de collecte, collecteurs et stations de pompages ; le traitement et la valorisation de boues d’épuration ; la production d’énergies renouvelables. Dans le secteur de l’eau potable sont finançables des projets tels que la construction ou la mise aux normes des stations de traitement des eaux ; l’extension ou la réhabilitation de réseaux de distribution d’eau, de conduites d’adduction et de stations de pompage ; la réduction des fuites dans les réseaux ; la protection des captages ; le développement de ressources alternatives et de secours ; la production d’énergies renouvelables, etc. De la même manière, le domaine de la biodiversité pourra faire l’objet de financement comme pour la restauration de cours d’eau ou la lutte contre la pollution diffuse. Enfin les financements concerneront également le domaine de la lutte contre les inondations et l’érosion côtière: la construction et la réhabilitation de digues et d’autres ouvrages et aménagements de protection, y compris de protection côtière.