Des aides supplémentaires pour les associations agissant dans les territoires ruraux

Dominique Faure, ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales et de la Ruralité, a annoncé deux millions d’euros d’aides supplémentaires pour l’année 2023 en faveur du développement des associations en milieu rural.

Dans les territoires ruraux, encore plus qu’ailleurs, leur réseau leur permet de remplir un rôle clé dans l’animation et la vitalité du territoire. Elles sont un maillon essentiel dans la démarche « d’aller-vers » le citoyen pour déployer les politiques publiques. Aujourd’hui, les associations sont en permanence confrontées à de nouveaux défis et de nouvelles difficultés : complexité de l’organisation territoriale, manque d’ingénierie, difficultés à recruter des nouveaux bénévoles, etc. C’est pourquoi, pour soutenir la dynamique associative et lui permettre de répondre aux enjeux multiples, Dominique Faure vient d’annoncer le doublement de l’aide annuelle aux associations agissant en milieu rural, avec une enveloppe de 2 millions d’euros pour l’année 2023. « Le doublement de l’enveloppe d’aide allouée pour les associations à hauteur de 2 millions d’euros est un message clair envoyé à toutes celles et ceux, souvent bénévoles, qui participent à la dynamique de nos ruralités. Je compte sur eux et ils peuvent compter sur moi ! » a déclaré la ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales et de la Ruralité. Prochainement, l'Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) annoncera les 5 chantiers prioritaires de l’action associative en milieu rural, à l’image de l’économie de proximité ou du lien intergénérationnel et solidaire. Ce sont sur ces thèmes que les aides en financement seront concentrées. De 265 000 euros en 2019, l’aide allouée s’élevait à 1,3 million d’euros en 2022. Concrètement l’année dernière, ce sont 26 associations qui ont été accompagnées par ce dispositif gouvernemental, avec différents objectifs : recréer du lien local, soutenir la culture dans les territoires ruraux, accompagner la transition écologique, participer à l’émancipation des jeunes, etc.

 

Un nouveau souffle pour l’ingénierie des collectivités

Les élus bénéficieront dorénavant d’une ingénierie plus lisible, plus accessible et plus proche de leurs besoins ont annoncé Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires et Dominique Faure, ministre chargée des Collectivités territoriales et de la Ruralité. Une annonce qui renvoie aux conclusions du rapport d’évaluation de l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) rendu public le 2 février dernier par les membres de la délégation aux collectivités territoriales du Sénat et remis ce mercredi 8 février aux deux ministres. Trois ans après la création de l’agence, le rapport du sénateur Charles Guené et de la sénatrice Céline Brulin fait le constat d’un jugement critique des élus locaux sur l’agence, et notamment sur l’implication des préfets en matière de soutien et d’animation de l’ingénierie qu’ils considèrent très inégale d’un département à l’autre et qui selon eux ne va pas assez dans le sens de soutien des écosystèmes locaux.

Quatre propositions

Dominique Faure a dit souhaiter « un nouveau souffle pour l’ingénierie des collectivités » et annoncé quatre premières décisions pour l’agence soit mieux identifiée et encore plus proche du terrain, à commencer par le renforcement des moyens de l’ANCT dans les territoires dès le premier semestre 2023 avec un doublement des effectifs des délégués de proximité « pour que, dans toutes les régions, les élus possèdent, auprès du préfet, un interlocuteur privilégié pour construire leurs projets ». Quant aux décisions de soutien au titre de l’ingénierie sur mesure, elles ne seront plus prises au niveau national à compter de 2024 ; le marché d’ingénierie sur mesure de l’Agence sera donc mis en œuvre localement, par les préfets, pour mieux répondre aux besoins des collectivités. Les deux autres mesures portent sur l’organisation d’ici au mois de juin, dans chaque département, de forums locaux de l’ingénierie pour faire se rencontrer l’ensemble des acteurs de l’ingénierie et les élus locaux ainsi que sur le lancement d’un tour de France des régions par les ministres, le président et le directeur général de l’ANCT pour rencontrer les élus et échanger avec eux sur leurs attentes et leurs besoins d’accompagnement.

Pour rappel, l’Agence nationale de la cohésion des territoires, principal opérateur de l’Etat pour l’aménagement et la cohésion des territoires a soutenu plus de 1 600 communes dans la construction d’un projet de territoire au sein des Petites villes de demain et 229 villes moyennes dans leur revitalisation dans le cadre du programme Action cœur de ville.

 

 

 

 

Le numérique, un des axes majeurs du programme « Petites villes de demain »

Pour Caroline Cayeux, maire de Beauvais dans l’Oise, présidente de la Fédération des villes de France et à la tête de l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT), le programme « Petites villes de demain » traduit bien l’ADN de l’Agence : celui d’accompagner les projets des collectivités territoriales dans une logique « cousu main selon leur stratégie et leurs besoins ». Rencontre.

RCL : Rappelez-nous quelles sont les ambitions du programme « Petites villes de demain ». Comment s’articule-t-il ? Comment se met-il en place ? Qui en sont les bénéficiaires ?

Caroline Cayeux : Lancé le 1er octobre dernier par Jacqueline Gourault, ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales, « Petites villes de demain » est le premier programme créé et développé par l’ANCT elle-même. Je rappelle que l’ANCT est une structure qui accompagne les collectivités et les élus locaux dans la réalisation de leurs projets de territoire, en leur apportant toute l’aide et le soutien dont ils peuvent avoir besoin. C’est un engagement fort du président de la République, que Jacqueline Gourault a eu à coeur de concrétiser il y a plus d’un an, et qui permet de regrouper au sein d’une seule et même entité, de manière rationnelle et surtout efficace, des politiques ambitieuses d’aménagement du territoire. « Petites villes de demain » apporte des réponses concrètes pour les plus petites centralités et donne aux maires les moyens de réussir leurs projets. Il associe étroitement les régions et les départements, engagés de longue date dans la redynamisation des centres-bourgs. Ce programme rassemble également des financeurs résolument engagés aux côtés de l’ANCT, comme la Banque des territoires, l’ADEME, l’Anah et le Cerema.

Aujourd’hui, c’est 1 624 communes de moins de 20 000 habitants, correspondant à 30 % de la population avec leurs groupements, qui seront accompagnées dans le cadre de « Petites villes de demain » pour une durée de six ans. S’inscrivant pleinement dans le cadre du plan de relance, ces communes pourront bénéficier des crédits dédiés autour de trois axes : l’écologie, l’attractivité économique et la cohésion sociale.

Dès à présent, l’ANCT apporte aux petites villes de demain un soutien en ingénierie sur-mesure, adapté à leurs projets, et facilite leur accès à des financements pour des mesures ciblées, telles que la création de postes de managers de centre-ville, d’espaces France Services, de tiers-lieux numériques culturels, la rénovation énergétique des bâtiments publics, l’aménagement de plateformes multimodales et d’itinéraires cyclables, la restructuration et la réhabilitation des commerces ou encore le déploiement d’îlots de fraîcheurs et d’espaces publics plus écologiques. Le programme « Petites villes de demain » traduit bien l’ADN de l’Agence : celui d’accompagner les projets des collectivités territoriales dans une logique « cousu main », selon leurs choix stratégiques et selon leurs besoins.

RCL : La révolution numérique accélérée par la pandémie va transformer inévitablement les petites villes : quelle place a-t-elle dans le programme ?

C.C. : L’essor des nouvelles technologies et de nouveaux usages comme le télétravail ou la télémédecine a désormais ancré le numérique au coeur du quotidien de tous les Français et ouvre des opportunités nouvelles de développement pour les petites communes et les territoires ruraux. C’est pourquoi l’État mobilise dans le cadre du plan de relance 250 millions d’euros afin de rapprocher le numérique du quotidien des Français qui en sont le plus éloignés. Dans le cadre de « Petites villes de demain », des moyens conséquents sont alloués pour aider la numérisation des petits commerces et des TPE-PME afin d’accroître leur compétitivité et adapter leurs services aux attentes des consommateurs.

Une autre mesure phare de ce programme est le déploiement d’ambassadeurs du numérique pour accompagner les collectivités dans leurs projets d’inclusion et d’accompagnement des personnes éloignées d’Internet.

Dans ce cadre, l’ANCT est chargée par le gouvernement, en lien avec les collectivités territoriales mais aussi avec les entreprises et associations de l’économie sociale et solidaire, de former et de déployer 4 000 conseillers numériques partout en France. Ces conseillers numériques accompagneront les Français à la maîtrise et aux différents usages des outils numériques du quotidien, comme la gestion de leurs mails, la réalisation de leurs démarches administratives en ligne, ou la protection

de leurs données personnelles. L’État finance jusqu’à 50 000 euros par poste sur 24 mois et les conseillers numériques bénéficieront également d’une formation prise en charge à 100 %, personnalisée et certifiante, pour élargir leurs opportunités professionnelles. Dans cette même dynamique d’accompagnement, et dans le cadre du volet inclusion numérique du plan de relance, le gouvernement a souhaité la généralisation du service Aidants Connect d’ici à la fin de l’année 2021, en ciblant prioritairement les agents France Services.

Aidants Connect, c’est la possibilité pour un aidant de réaliser des démarches administratives en ligne « à la place de » via une connexion sécurisée. L’ANCT pilote le déploiement de ce service, qui se fera par vagues sur tout le territoire.

Enfin, l’inclusion numérique passe aussi par l’accès aux infrastructures. L’ANCT coordonne les programmes France Très Haut Débit et France Mobile, qui disposent de crédits conséquents, pour s’assurer que tous les Français disposent d’un accès Internet de qualité, par la généralisation de la fibre optique ou de la couverture mobile 4G.

RCL : Est-ce que ces mesures permettront de répondre au pacte républicain qui veut que l’égalité des chances soit uniformément distribuée sur tout le territoire ?

C.C. : Un sondage récent publié par l’IFOP en mai dernier montre que pour une majorité de Français, les inégalités entre les territoires se sont accentuées ces dernières années. Cette situation nous oblige à apporter des réponses concrètes sur le front de l’égalité des chances. C’est la mission première de l’ANCT : regrouper au sein d’une seule et même entité, de manière rationnelle et surtout efficace, des politiques ambitieuses pour réduire les fractures territoriales. C’est pourquoi l’ANCT mobilise toutes ses compétences et son savoir-faire pour permettre aux collectivités et à leurs habitants un meilleur accès aux services publics, à l’éducation, à l’emploi et au numérique, facteurs indispensables de cohésion sociale et d’équité territoriale.

Propos recueillis par Danièle Licata

 

Le programme national d’investigation est lancé !

Détecter des problématiques de politique publique rencontrées par les collectivités et concevoir des pistes de solutions, tel est l’objectif de ce programme proposé par l’ANCT et l'Incubateur des Territoires dans le cadre du plan de Relance.

Ce Programme National d’Investigation concerne avant tout les collectivités prioritaires de l'Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) : territoires en zone rurale, de montagne, d'outre-mer, en quartier prioritaire de la politique de la Ville, Action Coeur de Ville et Petites Villes de Demain. Il s’inspire de la méthodologie d’investigation de beta.gouv pour identifier des problématiques de politiques publiques dans les collectivités et concevoir des solutions, avec des équipes transverses d’agents et d’élus. L’objectif étant de répondre aux besoins spécifiques des territoires pour créer de nouveaux services à impact et mutualiser les bonnes pratiques à l'échelle territoriale.

32 collectivités ont déjà rejoint le Programme

Du village de Rocamadour (Lot - 46) et ses 700 habitants au département de la Seine-Saint-Denis (93) qui compte 1,7 millions d'habitants, les 32 collectivités ayant rejoint le Programme National d'Investigations mobilisent une ou plusieurs équipes d'agents publics pour identifier un problème très précis rencontré par les usagers de leur territoire. Accompagnés pendant 12 semaines par des experts du design et de l'entrepreneuriat, les agents, et parfois les élus, sont invités à rencontrer et interroger leurs administrés, concevoir de prototypes de services, tester l'appétence des utilisateurs cibles et in fine proposer des solutions concrètes à impact national comme la mise en place de nouveaux lieux d'accueil, des partenariats avec une entreprise du territoire, la création d'un service numérique avec l'Incubateur des Territoires... En envisageant le numérique comme un moyen plutôt qu'une fin, l'Incubateur des Territoires tente d'adapter la méthodologie d'investigation éprouvée par le réseau des incubateurs publics beta.gouv aux besoins spécifiques des territoires pour créer de nouveaux services mutualisés, numériques ou non, à l'échelle territoriale.

Sécurité des ponts : une aide à l’ingénierie pour les petites communes

Si les gestionnaires des réseaux routiers ou ferroviaires principaux assurent en général un bon standard de gestion de leur patrimoine d’infrastructures, reposant sur leurs services techniques, il en va autrement pour les petites communes. Déjà un rapport de la mission d’information du Sénat rendu public en juin 2019 faisait le constat suivant : « 90 % des élus des communes et des intercommunalités ayant répondu indiquent que leur collectivité ne dispose pas de ressources en interne pour assurer la gestion de leurs ponts ». Dans son rapport, la mission relevait également que 80 % des élus des communes et intercommunalités ayant répondu à la consultation estiment ne pas disposer des ressources nécessaires pour assurer la surveillance et l'entretien de leurs ponts, ce pourcentage montant même à 83 % s'agissant de la capacité à conduire des travaux de réparation des ponts. Pour y remédier, l’Etat a annoncé mardi 15 décembre 2020 qu’il mobilisera, dans le cadre du plan de relance, 40 millions d'euros d'appui à l'ingénierie de ces communes souvent démunies en termes de connaissance de l’état de leurs ouvrages et de procédures d’entretien de leur patrimoine, au travers du programme national Ponts qui comprend 2 volets : un programme de recensement et dévaluation des ouvrages pour les petites communes, et un appel à projets "ponts connectés".

L’accompagnement des petites communes

Le premier pilier du programme repose sur l’élaboration d’un carnet de santé des ouvrages. Ce carnet, remis aux collectivités afin qu’elles se l’approprient, leur permettra de retrouver toute leur place dans leur responsabilité de gestionnaire et d’inscrire dans la durée l’effort initié par le plan de relance. Le second porte sur le recensement des ouvrages et l’évaluation approfondie des plus sensibles, afin de disposer d’une vision nationale du patrimoine des petites collectivités. Pour réaliser les visites de recensement et d’évaluation des ouvrages sur le terrain, le Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement (Cerema), pilote du programme, mobilisera les bureaux d'études privés. Le dernier pilier, enfin, a vocation à développer l’innovation et accompagner la transformation numérique de la gestion de patrimoine. L'appel à projets Ponts connectés lancé le mercredi 16 décembre 2020 offrira ainsi aux collectivités des moyens pratiques, performants et peu onéreux pour la surveillance de leurs ouvrages.

Cette initiative s’inscrit dans le cadre de l’appui en ingénierie proposé aux collectivités par l’Agence nationale de Cohésion des territoires (ANCT). Les quelque 28000 communes éligibles - celles qui remplissent les critères du décret n° 2002-1209 du 27 septembre 2002- seront informées via les préfets de département, délégués territoriaux de l’Agence nationale de la cohésion des territoires, dès début janvier 2021.

L’Agence France Locale et l’ANCT signent leur premier partenariat

L’Agence France Locale (AFL), la Banque créée par les collectivités locales, avec pour mission de faciliter leur accès au financement, et l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) ont signé leur première convention de partenariat. L’objectif pour les deux structures ? Proposer des solutions de financement clés en main pour les collectivités notamment dans le cadre des grands programmes portés par l’ANCT visant à réduire les inégalités entre les territoires : « Petites villes de demain », « Ruralités », « Montagne », « France services », « Action coeur de ville » ou encore « Territoires d’industrie ». « L’ANCT porte des programmes nationaux d’envergure pour nos territoires, urbains comme ruraux. Il nous semblait indispensable que la banque que nous détenons, l’AFL, soit un acteur important du déploiement de ces projets et un outil à disposition des élus en matière de financement » a déclaré Jacques Pélissard, Président du Conseil d’administration de l’AFL-ST. A travers cette convention, l’ANCT pourra solliciter l’AFL pour proposer son expertise et ses offres de financement bancaire aux collectivités territoriales et aux établissements publics accompagnés par l’ANCT. L’AFL pourra ainsi être mobilisée dans le cadre de programmes nationaux territorialisés portés par l’ANCT, mais également dans le cadre de son accompagnement sur mesure des collectivités qui ont sollicité les délégués territoriaux (préfets) dans chaque département.

L’Incubateur des Territoires de l’ANCT sera implanté au Havre

Une lettre d’engagement permettant à la ville du Havre d’intégrer l’Incubateur des Territoires de l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) vient d’être signée entre le maire du Havre et ancien Premier ministre, Edouard Philippe et la Présidente de l’ANCT, Caroline Cayeux. L’objectif de cet incubateur : favoriser l’émergence rapide de services numériques de qualité au service des usagers, répondant à des problèmes concrets et en suivant l’approche beta.gouv.fr., une démarche visant à remettre les usagers au coeur de l’action publique et apporter des solutions concrètes à leurs problèmes du quotidien. « Dans le cadre de cet accompagnement, les équipes de l’Incubateur des Territoires accompagnement la ville du Havre pendant 9 à 12 semaines pour mieux cerner les problèmes de politique publique à résoudre et mieux comprendre les besoins des utilisateurs en vue de déterminer le service le plus utile à développer» a précisé la présidente de l’ANCT.

3 milliards d'euros pour dynamiser les petites villes

Trois ans après le lancement du programme Action cœur de ville dédié à la redynamisation des centre-villes de 222 villes moyennes, le ministère de la Cohésion des Territoires lance un nouveau programme destiné cette fois-ci à accompagner les communes-intercommunalités de moins de 20.000 habitants dans leurs projets de revitalisation. Baptisé « Petites villes de demain » ce programme d’une durée de six ans et porté par l’Agence nationale de la Cohésion des territoires (ANCT) est doté de 3 milliards d’euros. L’occasion d’accélérer la mise en œuvre du plan de relance dans sa partie territorialisée.

Point fort du programme, l’aide à l’ingénierie qui souvent fait défaut dans les petites communes. « Ces villes ont beaucoup d’idées, un dynamisme mais rencontrent un problème d’accès à une ingénierie, à des chefs de projets ou bureaux d’études externes ce qui constitue un frein. Il faut faire sauter ce verrou en finançant des chefs de projets et en favorisant l’accès à des prestations externes » indique-t-on dans l’entourage de la ministre. « Il est nécessaire d’avoir un chef de projets auprès du maire sur le long terme qui soit uniquement dédié au projet de revitalisation de la ville et qui travaille en transversalité ». Le programme prévoit donc le financement jusqu’à 75% du poste de chef de projet ainsi que sa formation mais aussi le financement de postes de managers de centre-ville (subvention de 40000 euros pour 2 ans), le financement de 1000 îlots de fraîcheurs et d’espaces publics plus écologiques, la création de 800 France Services, d’ici 2022 dans les communes du programme ou encore le déploiement de 500 Micro-Folies. Au total, soixante mesures concrètes d’accompagnement ont déjà été identifiées.

Du cousu main

1000 communes ou intercommunalités pourront bénéficier de ce programme dont les premiers projets seront sélectionnés dès le mois de novembre 2020. Ce sont les préfets qui définiront la méthode la plus appropriée à leur territoire, indique–t-on au ministère, en rappelant toutefois que « ce sont bien les élus qui ont la main sur leurs projets de territoires et assurent la trajectoire de leur ville». Le programme « Petites villes de demain » se veut déconcentré. Il tiendra compte des dynamiques territoriales et des actions déjà engagées dans les différentes régions et départements. Pour Jacqueline Gourault, ministre de la Cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales « le programme Petites villes de demain va être un formidable accélérateur des transitions territoriales, notamment en termes d’écologie et de résilience ». Les ministères de la Cohésion des territoires et de la transition écologique, la Banque des Territoires, l’ANCT, le Cerema, l’Anah et l’ademe comptent parmi les partenaires financiers du programme.

 

L’Académie des Territoires et Territoires en commun : deux nouveaux projets de l’ANCT

A l’occasion de son conseil d’administration de rentrée qui s’est déroulé mercredi 30 septembre, l’Agence nationale pour la Cohésion des Territoires, présidée par Caroline Cayeux, maire de Beauvais et présidente de Villes de France, a annoncé le lancement de deux projets innovants. Le premier est le fruit d’un partenariat entre l’ANCT, Sciences Po et la Banque des Territoires. Il s’agit de l’Académie des territoires qui vise à renforcer les moyens d’agir des élus locaux en répondant à des besoins de formation des élus des petites et moyennes villes, nouvellement élus ou non, aux enjeux de résilience territoriale afin que ces derniers puissent appréhender au mieux les grandes transitions. Elle sera officiellement lancée en novembre 2020 lors du salon des maires. Le second projet, baptisé Territoires en commun, est une plateforme de services, de partage d’expériences, de mise en relation et de formation, voire de mécénat d’expérience qui sera lancé le 15 octobre prochain. Cet outil intégrera notamment un annuaire des acteurs, un centre de ressources avec notamment la mise à disposition d’outils (kits, formations…) ainsi qu’un blog regroupant un agenda des événements à venir et appels à projets en cours, des actualités des partenaires, et des reportages, entretiens, focus…

25 propositions pour développer l’ingénierie dans les territoires

Malgré l’essor de l’ingénierie publique locale, principalement au niveau départemental, mais aussi intercommunal par le biais des mutualisations de services en matière d’urbanisme, un constat demeure : la difficulté récurrente pour nombre de collectivités d’accéder à une ingénierie stratégique et de conception. Telles sont les conclusions du rapport intitulé « Les collectivités et l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) au défi de l’ingénierie dans les territoires », publié par la délégation sénatoriale aux collectivités territoriales présidée par Jean-Marie Bockel (Haut-Rhin). « On peut estimer à 30 000 le nombre de communes ou intercommunalités qui n'ont toujours pas les moyens d'organiser leurs propres services d'ingénierie » note le rapport qui constate également que « dans plus de 52 % des cas, les collectivités locales ne sont pas parvenues à prendre en charge la suppression de l’ingénierie publique d’Etat dans le domaine de l’eau ».

Le rôle de l’ANCT

Evoquant le rôle de l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) mise en place le 1er janvier 2020, les rapporteurs ont estimé que sa création ne devait pas se limiter à une réorganisation administrative sans moyens supplémentaires ainsi qu’à une fusion de trois agences de l'État existantes mais à favoriser l’émergence de projets locaux. « Si l'ANCT n'est qu'un « opérateur d'opérateurs », qui eux-mêmes continuent à fonctionner en silo, le dispositif risque de ne pas changer significativement la donne au niveau local » avancent-ils. « Pour les élus locaux, la priorité est que l'ANCT soit en mesure de sortir de la logique verticale visant à décliner localement les programmes décidés à l'échelle nationale et soit à même de renforcer l'appui aux projets de territoire et l'aide à leur émergence ». Et de formuler 25 propositions, dont une première série de 12 vise à mieux faire reconnaître le rôle de l’ingénierie publique locale, à adapter les ressources humaines des collectivités aux besoins de nouvelles compétences et à ouvrir de nouveaux moyens financiers en faveur de cette ingénierie. Une seconde série de 13 propositions spécifiques à l'ANCT vise à en faire un outil de lutte contre les inégalités territoriales, notamment en priorisant une ingénierie « sur-mesure » à l’écoute des besoins des territoires pour faire émerger les projets locaux.

http://www.senat.fr/notice-rapport/2019/r19-591-notice.html

L’Agence nationale de la Cohésion des Territoires adopte sa feuille de route

L’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) peut désormais remplir sa mission. La feuille de route présentée par sa présidente, Caroline Cayeux, au conseil d’administration le 17 juin 2020 a été adoptée. Ses trois modes d’intervention lui permettent à présent d’accompagner les collectivités territoriales dans la mise en œuvre de leurs projets.

• Grâce aux programmes d’appui, les élus bénéficient d'un pack complet de services avec une équipe d'experts présente à toutes les étapes du projet et sur tous les volets, qu’il s’agisse du diagnostic, du financement, de la formation ou encore de la mise en œuvre. Donc plus de moyens et d’accompagnement pour les collectivités dans le déploiement de programmes nationaux tels Action cœur de ville, Territoires d’industrie, France services, France Mobile, France Très Haut Débit .... et prochainement le programme Petites Villes de demain à destination des centralités de moins de 20.000 habitants.

• Avec les pactes de cohésion territoriale, l'objectif est bien de donner les bons moyens au bon endroit et de répondre sur mesure aux territoires les plus fragilisés. Ainsi, l'Agence oriente ses moyens pour leur permettre de rebondir et de porter un projet de développement efficace et pérenne.

• A travers l’offre ingénierie, l'ANCT propose un panel de services lorsque les collectivités ne trouvent pas de solutions, en complémentarité avec l’offre locale d’ingénierie. Il s’agit ainsi de prestations de tous types : assistance à maîtrise d'ouvrage, études, montage, accompagnement....

Par ailleurs, ce conseil d’administration a permis d’approuver les 5 conventions partenariales – avec les 5 partenaires privilégiés de l’Agence : Ademe, Anru, Cerema, Banque des territoires, Anah. Ces conventions apporteront aux territoires une offre de services qualifiée.