L’Alsace veut prendre son avenir en main

La Collectivité européenne d'Alsace lance une grande consultation citoyenne sur la sortie du Grand Est et le retour de la région Alsace.

L’Alsace doit-elle sortir du Grand Est pour redevenir une Région à part entière ? C’est la question à laquelle les Alsaciens sont invités à se prononcer depuis le 20 décembre 2021 et jusqu'au 15 février 2022 à l’occasion d’une grande consultation lancée sur Internet, par courrier et dans l’un des points d’accueil en Alsace. « A l’instar des votations suisses, je souhaite que l’avis des Alsaciens puisse être pleinement pris en compte. Une démocratie moderne doit permettre aux habitants d’exercer une véritable influence sur l’action publique » affirme Frédéric Bierry, Président de la Collectivité européenne d’Alsace. Si la création le 1er janvier 2021 de cette nouvelle collectivité, issue de la fusion des collectivités départementales du Bas-Rhin et du Haut-Rhin, a permis de retrouver une Alsace institutionnelle et de rassembler les compétences des deux départements, les élus alsaciens souhaitent franchir une étape supplémentaire. Avoir une Région Alsace permettrait, selon eux, de récupérer la compétence économique, essentielle aux emplois et à la dynamique du territoire, mais aussi la formation (notamment métiers de la santé et du médico-social), TER, les universités, les lycées ou encore les transports scolaires. Un récent sondage IFOP démontre qu’une large majorité des Alsaciens (64 %) souhaite que l’Alsace sorte de la Région Grand Est*.

*Ifop pour le Club Perspectives Alsaciennes - Mouvement pour l'Alsace - Initiative Citoyenne Alsacienne. 4 Enquête sur l’avenir institutionnel de l’Alsace au sein du Grand Est < Novembre 2021

Le Grand Est s’engage pour la rénovation du patrimoine

C’est l’un des partenariats les plus importants, après celui conclu avec le conseil régional des Hauts-de-France (environ 2,5 millions d’euros en 2018) qui a été signé le 10 avril dernier entre la Fondation du patrimoine et la région Grand Est. Le budget : 1,5 million d'euros. La région confirme ainsi son engagement pour la valorisation de son patrimoine et la reconnaissance des trois délégations régionales concernées du réseau territorial de la Fondation du patrimoine (Alsace, Champagne-Ardenne, Lorraine). « L’un des atouts de notre région, c’est la diversité de son patrimoine historique et culturel. Fort de cette richesse, le Grand Est peut s’appuyer sur son histoire pour en faire un vecteur d’attractivité des territoires. C’est le rôle de notre politique régionale», ont déclaré Jean Rottner, président de la Région Grand Est, et Pascal Mangin, président de la Commission Culture. Cette convention de partenariat permettra d’assurer la transmission du patrimoine culturel aux générations futures, de développer l’offre touristique du Grand Est, d’encourager la transmission des métiers et savoir-faire, de créer des emplois grâce à la mise en place de formations spécialisées et de projets de restauration, de recherches et de valorisation. Elle mobilisera également le mécénat populaire de proximité en faveur du patrimoine bâti.

La collectivité européenne d’Alsace se matérialise

C’est du « cousu main » qui a été proposé en début de semaine par Jacqueline Gourault, la ministre de la Cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales, dans le projet de loi relatif aux compétences de la future Collectivité européenne d’Alsace. Un texte qui préfigure le droit constitutionnel à la différentiation des territoires. Ainsi, au 1er janvier 2021, la Collectivité européenne d’Alsace exercera le socle « classique » des compétences départementales auquel s’ajouteront de nombreuses compétences.  En matière transfrontalière d’abord, faisant de la collectivité le chef de file sur son périmètre en la matière. Elle pourra organiser l’action collective, dans le respect des compétences et avec l’accord de chacune des autres collectivités. Ses compétences en matière de transport porteront sur la gestion et l’exploitation des routes nationales non concédées, sur lesquelles, si elle le souhaite, la collectivité européenne d’Alsace pourra lever des ressources spécifiques contribuant à maitriser le trafic routier de marchandises. Des prérogatives touristiques et économiques lui seront conférées qu’elle pourra partager avec la région Grand Est dans un souci de complémentarité. Enfin, des compétences en matière de bilinguisme permettront de renforcer ce vecteur culturel et ce facteur de mobilité professionnelle que constitue la langue.

La Collectivité d’Alsace prend forme

Lundi 4 février 2019, les conseillers départementaux bas-rhinois et haut-rhinois ont voté à l’unanimité une délibération commune pour la création de la Collectivité européenne d'Alsace qui existera officiellement dès le 1er janvier 2021. Modèle unique en France, elle fondera son action sur la proximité, l’efficacité et la citoyenneté. Lors de son allocution, la présidente Brigitte Klinkert a tenu à rendre hommage à l’ensemble des citoyens, des associations, des élus locaux qui se sont mobilisés avec passion et ténacité, pour aider à réussir ce projet :« C’est avec eux que nous devrons construire la Collectivité européenne d’Alsace au cours des deux prochaines années pour que demain, cette collectivité soit aussi un modèle de proximité et d’association des citoyens à l’action publique ». Partie intégrante de la région Grand Est, la Collectivité européenne d’Alsace héritera des compétences des départements du Haut-Rhin et du Bas-Rhin mais aussi de compétences supplémentaires et particulières compte tenu de son ancrage rhénan. En matière notamment de coopération transfrontalière, de tourisme, de bilinguisme et de transport.