Les associations réclament plus de moyens pour la restauration collective
Dans le projet de loi de finances pour 2021, le gouvernement prévoit une enveloppe de 50 millions d’euros sur deux ans, dédiée aux cantines maternelles et élémentaires de 1500 petites communes, éligibles à la dotation de solidarité rurale (DSR). Une somme très en dessous des besoins d’accompagnement nécessaires selon la Fondation Nicolas Hulot, le Secours Catholique- Caritas France et le réseau Restau’Co qui ont évalué le montant des aides nécessaires à 330 millions d’euros par an pendant 3 ans pour transformer l’ensemble de la restauration collective et faire de ce secteur un amortisseur de la précarité alimentaire grandissante. En effet, l’enquête FNH et réseau Restau’Co menée en 2019 intitulée « Quels besoins d’investissement en restauration collective pour engager la transition agricole et alimentaire » a démontré qu’avec un investissement - lié à la baisse du gaspillage alimentaire, l’introduction de menus végétariens et le travail de produits bruts et de saisons - de 33 centimes par repas par an sur 3 ans, les restaurants font des économies structurelles rapides ce qui leur permet de réinvestir dans les produits durables, de proximité et bons pour la santé sans surcoût pour les convives. Aussi, la FNH, le réseau Restau’Co et le Secours Catholique demandent aux parlementaires, discutant actuellement du projet de loi de finances, d’investir 330 millions d’euros par an pendant 3 ans pour transformer l’ensemble de la restauration collective et faire de ce secteur un amortisseur de la précarité alimentaire grandissante.
Un dispositif de lutte contre la précarité alimentaire
Olivier Véran, ministre de la Santé, Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture et Emmanuelle Wargon, ministre du Logement ont installé mardi 8 septembre le premier comité national de coordination de la lutte contre la précarité alimentaire. Il s’agit selon les ministres « de créer un espace de dialogue durable entre les acteurs de la lutte contre la précarité alimentaire, de dresser un état des lieux partagé et de faire le retour d’expérience de la crise du Covid-19 ». Ce comité permettra aussi de capitaliser sur les bonnes pratiques mises en place à l’occasion du confinement et les renforcer. Il a aussi pour vocation de structurer durablement la coordination des acteurs vers un horizon commun, celui d’une aide alimentaire soucieuse de l’autonomie des personnes, de l’environnement et de la qualité de l’alimentation. Lors de cette réunion, Olivier Veran a rappelé le déploiement d’un plan de soutien de 100 millions d’euros pour les associations de lutte contre la pauvreté, sous la forme d’un appel à projet qui comportera un volet national et un volet territorial. De son côté, Julien Denormandie a insisté sur l’importance de l’accès à une alimentation de qualité et de proximité pour tous. C’est pourquoi il a décidé de consacrer 30 millions d’euros à l’opération Paniers Fraîcheurs qui soutiendra les acteurs engagés dans le développement de l’accès à des produits locaux des plus modestes et des concitoyens isolés. De même, le déploiement des programmes alimentaires territoriaux dont un volet social sera renforcé. Enfin, Emmanuelle Wargon, a annoncé que 10 millions d’euros du plan de relance seraient consacrés à la création de cuisines solidaires dans des tiers lieux pour les personnes en situation de grande exclusion, notamment celles hébergées à l’hôtel.
La lutte contre le gaspillage alimentaire s'intensifie
Une ordonnance, prise en application de la loi du 30 octobre 2018 pour l'équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous, dite loi EGalim, a été présentée le 21 octobre 2019 par Didier Guillaume, ministre de l’agriculture. Cette ordonnance étend à l’ensemble des opérateurs de la restauration collective privée, l’obligation de lutte contre le gaspillage alimentaire, déjà imposée à l’État, aux établissements publics et aux collectivités territoriales pour les services de restauration collective, dont ils ont la charge. Cette démarche de lutte contre le gaspillage alimentaire devra intervenir après la réalisation d’un diagnostic préalable, incluant l’approvisionnement durable en denrées alimentaires. L’ordonnance prévoit également pour les opérateurs de la restauration collective, préparant plus de 3 000 repas par jour et ceux de l’industrie agroalimentaire réalisant un chiffre d’affaires annuel supérieur à 50 millions d’euros, l’obligation de proposer une convention aux associations habilitées d’aide alimentaire pour le don de denrées consommables et non vendues. Ces derniers devront rendre publics leurs engagements en faveur de la lutte contre le gaspillage alimentaire à compter du 1er janvier 2020.
Alimentation durable: la Nouvelle-Aquitaine présente sa feuille de route
Signée par Fabienne Buccio, préfète de la région Nouvelle-Aquitaine, Alain Rousset, président du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, et les représentants des acteurs des filières alimentaires du territoire, cette feuille de route constitue un des leviers d’action pour faire face aux mutations des modèles de production agricole et relever les défis environnementaux et du changement climatique. Elle se concrétise notamment par la mise en place d’un plan d’actions opérationnel en faveur des circuits alimentaires locaux et de l’ancrage territorial des filières alimentaires. Avec pour objectifs la création de valeur au bénéfice des agriculteurs, le développement des approvisionnements en produits locaux de qualité dans les différents marchés régionaux dont la restauration collective publique, et la relocalisation de l’économie alimentaire dans une approche territoriale.