Le prix du billet, premier obstacle à une plus forte utilisation du train

Trois mois après le lancement par le ministre des Transports, Clément Beaune, d’une réflexion sur la création d’un billet unique pour faciliter l'accès à l’ensemble des transports publics, le Réseau Action Climat et Harris Interactive publient une nouvelle enquête sur l’usage du train des Français et leurs attentes vis-à-vis des pouvoirs publics.

Bien que près de 8 Français sur 10 disent prendre le train au moins une fois de temps en temps, son usage reste néanmoins marqué par de très fortes disparités territoriales. En effet, si 81% des habitants des grandes agglomérations s'estiment bien desservis par le train, ils sont uniquement 35% dans les zones rurales. Cette difficulté d’accès au train semble aller de pair avec un accès limité aux gares et notamment la difficulté à se déplacer autrement qu’en voiture pour rejoindre puis quitter la gare. Le besoin d'une voiture pour se déplacer depuis la gare d’arrivée apparaît ainsi comme étant une des principales raisons poussant les Français à ne pas prendre le train alors qu’il serait possible pour eux de l’utiliser.

Les Français prêts à utiliser davantage le train mais pas à n'importe quel prix

Plus généralement, les Français ont de fortes attentes à l’égard des pouvoirs publics pour utiliser davantage le train. Ils sont ainsi uniquement 1 Français sur 2 à estimer que l'État est suffisamment engagé pour promouvoir l’usage du train. L’enjeu du prix et la nécessité de politiques tarifaires plus avantageuses étant pour eux la principale action à mettre en œuvre. Cette problématique du prix des billets de train est également le seul sujet sur lequel une majorité de Français (6 usagers sur 10), estime que la situation s’est dégradée au cours des trois dernières années.

Vers une évolution de la tarification inspirée des bonnes pratiques européennes?

Si les récentes initiatives européennes visant à réduire le coût d’accès au train telles que le ticket climat en Autriche ou en Allemagne sont connues par une minorité de Français (34%), ces propositions bénéficient d’un très large soutien : 84% des Français soutiennent l’instauration d’un forfait unique régional permettant un accès illimité à l’ensemble de l’offre de transport du quotidien. Ils sont également 86% des Français à se dire favorables à la mise en place de réductions exceptionnelles sur les billets de train pendant les périodes de tensions sur l’essence.

Accessibilité : la municipalité de Meylan (38) parle FALC

Promouvoir l’accessibilité au quotidien, voilà une promesse de campagne de la nouvelle municipalité qui devient aujourd’hui réalité. Désormais, les documents et publications municipaux les plus importants seront traduits en langage FALC -Facile A Lire et à Comprendre - afin d’apporter des informations claires et facilement compréhensibles pour l’ensemble des habitants. Le premier document officiel concerné par cette mesure : l’arrêté pris par le maire, Philippe Cardin, le 18 août dernier concernant le port du masque obligatoire lors des regroupements extérieurs de plus de 10 personnes sur l’espace public traduit en FALC et disponible sur le site internet de la Ville. Pour la conception de ces document et supports, les services de la Ville ont collaboré avec l’Etablissement et Service d’Aide par le Travail (ESAT) de la Drôme, conformément à la règle essentielle de toujours impliquer des personnes en situation de handicap dans toute réalisation et ainsi « ne pas faire pour eux sans eux ». La prochaine étape sera la formation d’agents municipaux au FALC. D’autres actions concrètes sont d’ores et déjà planifiées, telles l’installation d’une boucle électromagnétique dans la salle du Conseil municipal, facilitant la compréhension des personnes malentendantes, ou encore la constitution par un appel à candidature d’un comité d’usagers pour participer à la première réunion cet automne de la Commission communale d’accessibilité.

Droits des personnes handicapées : le Défenseur des droits dresse un bilan en demi-teinte

Dix ans après la ratification par la France de la Convention relative aux droits des personnes handicapées (CIDPH), le Défenseur des droits, Jacques Toubon, publie son premier rapport d’appréciation de la mise en œuvre de ladite Convention. Un document qui s’inscrit dans la perspective de l’examen de la France par le Comité des droits des personnes handicapées des Nations-Unies, initialement prévu en septembre 2020 mais reporté sine die en raison de la crise sanitaire mondiale liée au covid-19.

Alors, qu’en est-il du respect par l’Etat de ses engagements internationaux ? Et de l’effectivité des droits consacrés par la Convention ? Pour le Défenseur des droits , le bilan est contrasté. Si de nombreux progrès ont été réalisés ces dernières années, comme par exemple, la pleine reconnaissance à tous les majeurs protégés du droit de voter ou de se marier, d’importantes lacunes subsistent dans la mise en œuvre des principes et droits reconnus par la Convention. Et de ce point de vue, il apparaît que la France n’a pas encore pris en considération le changement de modèle qu’elle induit. Selon le rapport, ce constat est particulièrement préoccupant en matière d’accessibilité. Dans ce domaine, le défenseur des droits déplore le retard important pris par la France et les réticences persistantes des pouvoirs publics à appréhender l’accessibilité comme une condition préalable essentielle à la jouissance effective, par les personnes handicapées, des droits fondamentaux reconnus par la convention. Il formule donc une centaine de recommandations permettant d’améliorer les conditions des personnes en situation de handicap. « En 2019, le handicap est le premier motif de saisines en matière de discriminations avec près de 29% des réclamations » rappelle Jacques Toubon. Depuis 2011, plus de 300 décisions relatives au handicap ont été rendues.

https://www.defenseurdesdroits.fr/sites/default/files/atoms/files/rap-cidph-num-02.07.20_0.pdf

Accessibilité dans la ville : une consultation nationale

Dans la perspective des élections municipales de 2020, APF France handicap se mobilise pour placer la question de l’accessibilité au cœur de la campagne. C’est pourquoi l’association lance, avec l’Ifop, une grande consultation nationale en ligne en direction du grand public jusqu’au 30 novembre. L’association déplore que des millions de personnes ne puissent accéder facilement et en toute autonomie aux lieux publics, aux services publics, aux établissements scolaires ou d’enseignement supérieur, aux locaux de travail, aux commerces, aux cabinets médicaux, aux équipements culturels… du fait de leur conception architecturale. Consultation sur maville.apf-francehandicap.org.

Le plébiscite des Français pour plus d’accessibilité

Face à l’enjeu du vieillissement de la population et pour favoriser le maintien à domicile le plus longtemps possible, 79% de Français jugent l'installation d’un ascenseur nécessaire pour les immeubles de moins de 4 étages (+ 5 points par rapport à 2017). C’est le résultat d’une enquête de la Fédération des ascenseurs réalisée avec Ipsos. Plus globalement, 87% d’entre eux jugent que l’installation d’un ascenseur dans les futurs bâtiments à construire de moins de 4 étages est importante voire essentielle.  Tout comme leur logement, l’équipement des lieux publics en ascenseurs est un vrai enjeu pour les Français dans leur vie quotidienne, avec un besoin de davantage d’ascenseurs, escaliers mécaniques et trottoirs roulants, pour une meilleure accessibilité. Sont cités en premier lieu les centres sportifs (66%), les universités/écoles (62%), les administrations (57%) ainsi que les transports en commun (53%).Ceux qui sont suffisamment équipés à leurs yeux sont lesaéroports (79%), les immeubles de bureaux (74%),les centres commerciaux (69%) et les parkings (62%).