Pascal Craplet, directeur des Affaires Publiques chez RES, revient pour la Revue des Collectivités Locales sur l’essor des énergies renouvelables en France et sur l’impact positif des dernières élections municipales pour ce secteur.
Comment votre groupe a traversé la crise actuelle ?
Pascal Craplet : Nos outils informatiques ont permis à la plupart des 2500 collaborateurs du groupe basés dans dix pays du monde de passer très rapidement au télétravail. Un de nos chan- tiers éoliens en France a été arrêté pour quelques semaines, mais il a pu reprendre et nos parcs en activité n’ont jamais cessé de produire de l’électricité. Le groupe, qui n’a pas fait appel au chômage partiel, a donc plutôt bien traversé cette crise.
La transition énergétique va-t-elle continuer sur le même rythme en France ?
P.C. : Je pense qu’elle va s’accélérer, les résultats des dernières élections municipales témoignant d’un véritable désir de changement en matière de politique énergétique, tant sur le plan local que national. La nomination de Barbara Pompili au poste de numéro deux du gouvernement comme ministre de la Transition écologique est un autre signe très encourageant. La publication, le 21 avril, du décret sur la Programmation pluriannuelle de l’énergie confirme également les objectifs ambitieux fixés par l’État avec notamment la volonté d’installer 2 GW d’éolien terrestre et 2,6 GW de photovoltaïque par an.
Pensez-vous que ces objectifs puissent être tenus ?
P.C. : Il s’agit d’une volonté politique avant tout ! Les principales difficultés sont liées aux délais d’instruction et aux contraintes environnementales qui sont légitimes, mais toujours très fortes. Un projet de parc éolien met aujourd’hui environ trois ans à se concrétiser dans le meilleur des cas, mais ce délai peut facilement atteindre cinq ou six ans si les recours sont nombreux.
Quels leviers de développement économique et social à la disposition des développeurs de projets ?
P.C. : Aujourd’hui, une collectivité qui accueille un parc éolien en tire deux bénéfices principaux : le propriétaire du terrain perçoit un loyer de l’exploitant du parc et la commune, l’intercommunalité ainsi que le département reçoivent une taxe dont le montant est calculé en fonction du nombre de MW installés.
Notre idée est de développer le financement participatif afin de permettre aux citoyens, mais aussi aux personnes morales comme les collectivités de participer financièrement aux projets liés à la transition énergétique. Il existe plusieurs modèles différents qui permettraient à chacun de s’impliquer financièrement dans ces programmes alliant contribution environnementale et rentabilité financière.
Quels sont aujourd’hui les solutions et les services que vous êtes en me- sure de proposer aux collectivités ?
P.C. : Nous nous positionnons en véritable partenaire et accompagnons les collectivités locales dans leur transition énergétique. Au-delà du strict respect des normes environnementales, nous mettons tout en œuvre pour une bonne intégration du projet sur leur territoire. Une communication régulière et transparente tout au long du projet, la tenue d’ateliers de construction du projet avec les élus, la mise en place des comités de pilotage avec riverains, associations et élus, la mise en place des schémas de financement participatif, sont ainsi quelques exemples de solutions que nous mettons en œuvre pour accompagner les collectivités dans leur transition énergétique.
Quels sont vos projets en cours ?
P.C. : Nous avons une vingtaine de parcs éoliens qui sont à un stade avancé de développement. Nous répondons également aux appels d’offres de la Commission de régulation de l’énergie concernant les pro- jets photovoltaïques et nous nous sommes récemment lancés dans le stockage d’électricité. Nous souhaitons ainsi être présents sur la totalité de la chaîne de production d’énergies renouvelables et avons un porte- feuille de projets en cours de 2 500 MW.
RES est la plus grande entreprise indépendante d’énergies renouvelables au monde, spécialisée dans l’éolien terrestre et offshore, le solaire, le stockage et la transmission et la distribution. Pionniers de l’industrie depuis trente-sept ans, RES a développé et construit plus de 17 GW de projets d’énergies renouvelables à travers le monde et gère un portefeuille d’actifs opérationnels dépassant 5,5 GW pour de nombreux clients. RES comprend les besoins uniques de ses clients et a signé 1,5 GW de contrats de gré à gré (PPAs), permettant l’accès à une production d’énergie parmi les moins chères. RES emploie 2 500 personnes dans dix pays à travers le monde. En France, RES est à l’origine de plus de 850 MW d’énergie éolienne et solaire construits ou en cours de construction et emploie 240 personnes.
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