C’est pour son projet « Place aux jeunes » que la deuxième ville de la métropole lyonnaise s’est vu décerner en mars 2021 le premier label capitale française de la culture pour l’année 2022. La municipalité a choisi d’innover dans ses actions d’éducation artistique et culturelle pour faire des jeunes les moteurs de la culture.
« Le jury a eu l’audace de choisir un projet construit sur la jeunesse, l’éducation, le patrimoine ordinaire, le faire-ensemble, autant de clés pour les politiques culturelles du XXIe siècle », s’est félicité le maire de Villeurbanne, Cédric Van Styvendael en apprenant que sa ville était désignée capitale française de la culture 2022. Dans cette ville de 150 000 habitants où près de la moitié des habitants a moins de 30 ans, le maire a souhaité placer les jeunes, particulièrement touchés par la crise sanitaire, au coeur de son projet. « Villeurbanne a toujours inscrit la culture au coeur de son projet politique et social en veillant à articuler éducation populaire et innovation artistique, en phase avec son histoire de ville ouvrière et populaire. C’est ce qui permet aujourd’hui à Villeurbanne d’être un territoire particulièrement riche en acteurs, institutions et évènements qui partagent un objectif commun : l’accès de toutes et tous aux oeuvres comme aux pratiques culturelles, faire de la culture le creuset de notre cohésion sociale », a rappelé le sénateur du Rhône et de la métropole de Lyon, Gilbert-Luc Devinaz. La ville compte en effet pas moins de sept établissements d’envergure nationale parmi lesquels le Centre national des arts de la rue, l’École nationale supérieur des sciences de l’information et des bibliothèques ou encore le très célèbre Théâtre national populaire, une institution théâtrale fondée en 1920 par Firmin Gémier à Paris et située depuis 1972 dans le quartier des Gratte-Ciel, à Villeurbanne.
LA CULTURE À L’ÉCOLE
« Place aux jeunes », le projet culturel porté par la municipalité est un véritable parcours d’éducation artistique et culturelle pour chaque jeune Villeurbannais explique Stéphane Frioux, adjoint en charge de la Culture. « Notre projet propose de faire de chaque école une sorte de mini centre culturel (les minimix) où l’ensemble de nos structures culturelles se relaieront pour faire de la médiation culturelle et mettre les enfants au plus près de la création culturelle. Les artistes pourront même y travailler en résidence. » L’expérimentation sera lancée dans quatorze écoles dès la rentrée de septembre 2021 et concernera, à terme, les 25 groupes scolaires de la ville. « C’est un travail de collaboration de tous les services culturels de la ville que nous mettons en place, ajoute l’élu, avec aussi cet engagement fort d’aller en priorité dans les quartiers prioritaires de politique de la ville où les enfants n’ont pas forcément les habitudes de fréquentation des structures culturelles. » L’autre engagement de la ville consiste à impliquer les Villeurbanais de douze à vingt-cinq ans dans la programmation culturelle à travers la création d’un festival, en 2022, entièrement monté par des jeunes volontaires souligne Stéphane Frioux. « Ils seront encadrés par la direction de la Jeunesse, mais ils auront le choix de la programmation et de la planification. Ils seront mis en situation de responsabilité en passant de l’autre côté de la scène. » Une occasion aussi pour la ville de tendre la main aux étudiants villeurbannais dont certains rencontrent des conditions de vie difficiles depuis le début de la crise sanitaire. « Toutes les universités du site lyonnais ont apporté leur soutien et c’est une des forces de notre projet », se félicite l’adjoint à la culture.
1 MILLION D’EUROS SUPPLÉMENTAIRE GRÂCE AU LABEL
L’attribution du label s’accompagne d’un financement de 1 M€, apporté à parité par le ministère de la Culture et la Caisse des dépôts pour cette première édition. Une somme qui complétera le budget prévu par la ville pour le déploiement de son ambitieux programme culturel autour de la jeunesse. La première capitale française de la culture doit s’attendre à un coup de projecteur médiatique, mais ce que souhaite avant tout Stéphane Frioux, c’est que « la ville, qui compte parmi les vingt plus grandes villes de France par sa démographie, soit mieux connue au niveau national. Villeurbanne est souvent identifiée comme la banlieue lyonnaise mais elle possède sa propre histoire et sa propre identité à l’échelle de l’agglomération ». Jusqu’à la fin de l’année 2022, près de 600 événements culturels, quatre expositions ainsi qu’une trentaine de festivals sont d’ores et déjà prévus, auxquels seront associées les grandes institutions culturelles de l’agglomération lyonnaise. Cette distinction donnera un horizon pour tout le territoire de Villeurbanne et constituera une source de fierté pour ses habitants ainsi qu’un formidable levier de dynamisation territoriale, estime-t-on au ministère de la Culture. Car l’économie culturelle irrigue de nombreux autres secteurs comme le tourisme, l’hôtellerie et la restauration, qui sont les secteurs actuellement les plus touchés par la crise sanitaire.
Blandine Klaas
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