Savoie : Aime-la-Plagne invente la station de 5e génération

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18 mars 2017

Pour rester compétitifs et attractifs face à une concurrence étrangère toujours plus vive, les domaines skiables français doivent se réinventer. Consciente de ces enjeux, la commune d’Aime-la-Plagne vient de lancer un ambitieux projet de réaménagement de la station Plagne Aime 2000.

Nous bénéficions d’un site emblématique parce qu’il est situé à 2100 m d’altitude, mais aussi par son environnement puisqu’il offre une vue exceptionnelle sur le mont Blanc. Nous avons longuement réfléchi à la question et choisi d’en faire un laboratoire de réflexion sur l’architecture en montagne 2016-2020 », a déclaré Corinne Maironi, maire d’Aime-la-Plagne et architecte. Il s’agit là d’un projet global, portant non seulement sur l’architecture, mais aussi sur le bien-être des visiteurs et les loisirs. « Chaque élément du projet global est à lui seul un projet intelligent et extrêmement bien pensé : le tout formera un ensemble détonnant et hors-norme. L’urbanisation est tournée vers l’avenir, elle permettra une autre manière de vivre et de voir la montagne dans un univers de fête et de jeu, tout en privilégiant le rapport à la nature », précise la maire.

Le cahier des charges prévoit notamment une intégration parfaite du bâtiment dit « Paquebot des neiges », fer-de-lance du site. Un projet initié par l’architecte Michel Bezançon dans les années 1970 et labellisé patrimoine du XXe siècle. La municipalité souhaitait une architecture et un urbanisme qui puissent former un ensemble harmonieux et faire dialoguer le bâtiment emblématique avec de nouvelles architectures. Ce projet est ambitieux « parce qu’il ne s’agit pas de construire des bâtiments les uns à côté des autres, mais les uns avec les autres, de mettre les vacanciers au cœur de notre réflexion et de reprendre tout ce qu’on produit les bâtisseurs des années 1970 », ajoute Corinne Maironi.

Suite à l’appel d’offres lancé pour le développement du site, trois projets prestigieux ont été présentés avec l’implication de grands noms de l’architecture. En septembre dernier, le conseil municipal s’est prononcé en faveur de la candidature du cabinet d’architecture Willemotte & Associés et de l’aménageur unique Pierre & Vacances. Ainsi, à partir de surfaces existantes, bâties éclatées, disséminées et hétéroclites, le projet suit une stratégie urbaine, architecturale et paysagère visant la cohérence, la lisibilité et l’affirmation d’une identité forte. En outre, il a pour ambition de positionner La Plagne sur le segment haut de gamme, un positionnement complémentaire de l’offre actuelle. Un hôtel et deux résidences 4 et 5 étoiles verront le jour, soit un total de 2 450 lits supplémentaires sur la station, portant le nombre total de lits à 5 500. L’utilisation du bois massif favorise l’insertion du projet dans le paysage et présente de nombreux avantages en matière de construction, de respect de l’environnement ou encore de confort. Sont également prévus un pôle aqualudique ainsi qu’une grande place, lieu de vie festif et ludique, propice à la rencontre. « Le pôle aqualudique n’est ni une piscine, ni un centre de bien-être, c’est bien plus que cela, les activités proposées seront insolites autour du thème de la montagne : escalade dans l’eau, rivière lente, etc. », commente la maire d’Aime-la- Plagne. À la proue du pôle aqualudique, un bassin intérieur-extérieur exposé sud et surélevé par rapport au niveau de la route surplombera le domaine skiable et les sites alentours.

Première station en nombre de visiteurs avec 2,5 millions journées skieurs vendues, La Plagne fait partie de Paradiski, l’un des domaines skiables reliés les plus grands au monde avec 425 km de pistes, offrant une multitude de possibilités aux skieurs comme aux non-skieurs. Son développement dépendra de sa capacité à s’adapter aux nouveaux désirs d’une clientèle toujours plus exigeante.

Une action globale

Pour Dominique Marcel, le président de la Compagnie des Alpes : « Les domaines skiables aujourd’hui ne pourront se développer, rester compétitifs et attractifs que si nous travaillons tous la main dans la main. Il ne sert à rien d’avoir des domaines skiables attractifs, des hébergements, si les activités d’après-ski ne sont pas au niveau, si l’accessibilité des stations est mauvaise et si l’ambiance générale n’est pas bonne. C’est tout un ensemble que recherche aujourd’hui le client. La qualité du domaine skiable ne suffit plus. C’est l’attractivité globale qui compte ». La société d’aménagement de La Plagne prévoit pour sa part d’importants investissements dans les 4 ans qui viennent pour redynamiser ce secteur en perte de vitesse ces dernières années. « Notre première stratégie consiste à redonner de l’attractivité au glacier situé à plus de 3 000 m. Nous allons agir dans une logique à la fois de rationalisation du domaine skiable et de meilleure gestion des flux. Globalement, dans les dix ans qui viennent, nous investirons quelque de 200 M€ sur le domaine skiable, soit le plus gros investissement pour les années à venir », affirme le directeur de la société d’aménagement de La Plagne, Jean-Yves Salle. La société œuvre aussi pour la rénovation d’appartements qui seront remis sur le marché de la location. Une action menée par de nombreuses communes du territoire. « Les collectivités sont engagées dans des programmes de rénovation ambitieux, déclare Jean-Luc Boch, maire de La Plagne Tarentaise, commune nouvelle qui participe également à ce projet global de transformation de la station. Les incitations fiscales n’existent pas. Nous devons trouver des solutions pour que les personnes qui par le passé ont fait l’acquisition d’un bien puissent le rénover puis le remettre en location. Il en va de la survie et de l’avenir de la station. Les clients sont consommateurs de remontées mécaniques, mais sont aussi clients de la boulangerie, de l’épicerie, des restaurants, etc. La vie économique fonctionne à partir du moment où il y a du monde. Un appartement inoccupé pendant la saison touristique, c’est une catastrophe pour le fonctionnement. Il faut être incitateur et trouver des solutions pérennes qui vont permettre de transformer ces lits froids en lits commerciaux dans les années à venir ».

 

220 millions d’euros hors taxes

C’est le coût global de l’opération de transformation du site de Plagne Aime 2000, révèle l’architecte Jean-Michel Wilmotte. Dans ce projet, la municipalité d’Aime-la-Plagne apportera l’ensemble du foncier pour près de 22 M€, un montant qui permettra la requalification et l’équipement des espaces publics. Elle fi nancera par ailleurs une halte-garderie de 600 m². « Pour le reste, c’est un financement entièrement pris en charge par Pierre & Vacances, tout comme la gestion des futurs bâtiments, des parkings et du centre aquatique. C’était stipulé dans le contrat de départ. C’est donc une sécurité pour la collectivité », conclut la maire.  

 

 

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Question :
Un maire, donc OPJ, peut-il l’être en dehors de sa commune ?
Réponses :
Non, il est élu OPJ sur sa commune.
Tous les pouvoirs du Maire en tant que représentant de l'Etat ne lui sont octroyés que sur son territoire.
Non uniquement dans la commune où il est élu maire.

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