"Sans la loi sur l’accessibilité, nous n’aurions pas ce foisonnement d’idées, cette volonté politique d’améliorer globalement l’attractivité et la qualité de services dans les réseaux de transports urbains"

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30 avril 2012

Entretien avec Joël Steinecker,
INEO SYSTRANS

Quelle est aujourd’hui la situation globale de l’accessibilité dans les réseaux de transports en France ?
La problématique de l’accessibilité est abordée différemment en fonction de la taille du réseau. Les réseaux les plus importants, bénéficient de moyens financiers plus conséquents. Ils ont intégré « l’accessibilité » comme un moyen de renforcer l’attractivité de leur réseau depuis de nombreuses années et, pour certains, bien avant que la loi sur le handicap de 2005 ne soit promulguée.

Il s’agit, pour eux, d’une démarche complète visant à inciter les habitués de la voiture à ne plus prendre leur véhicule au profit des transports en commun. Cela passe par des tarifs attractifs, des abonnements et aussi, dans les véhicules de transport en commun, par une vraie démarche de mise en accessibilité : planchers bas, information des voyageurs, pictogrammes, etc. Cette accessibilité qui était à l’origine exclusivement orientée vers les personnes porteuses d’un handicap sert l’intégralité des voyageurs.

C’est plus récemment que les réseaux de taille plus modeste ont pris conscience de cette problématique. Sous le coup de la loi, la mise en accessibilité, considérée auparavant comme une contrainte, leur sert aujourd’hui de tremplin. Ils mettent les quais à niveau, achètent des bus équipés de rampes et planchers bas, installent des dispositifs sonores et visuels (voir pour certains des SAEIV*) pour rendre leurs réseaux conformes aux normes de l’accessibilité.

Et dans le même temps, nous constatons qu’ils en profitent pour améliorer, d’une manière générale, la qualité des services sur leurs réseaux (ponctualité, confort, etc.) en se dotant d’outils statistiques permettant de connaître les indicateurs clefs.

Quelles solutions industrielles pour la mise en conformité des réseaux ?
Idéalement, il faudrait que tous les quais soient accessibles et équipés de bandes podotactiles, de bornes d’information pour les voyageurs. C’est possible dans un cadre urbain mais plus difficile en dehors des agglomérations où certains aménagements sont plus complexes à réaliser. Les autorités organisatrices optent alors pour d’autres systèmes de déplacement, par exemple, le transport à la demande.

Aujourd’hui, les voyageurs souhaitent savoir s’ils montent dans le bon bus, s’ils vont dans la bonne direction, être informés sur l’avance ou le retard du véhicule, à quelle heure ils arrivent. Ces deux dernières questions ne sont pas couvertes par le champ réglementaire de la loi sur l’accessibilité. Pour autant, elles correspondent à ce qu’un voyageur atteint ou non d’un handicap peut attendre. Avec l’ensemble de ces informations, ils peuvent organiser leur voyage et retrouver une « sérénité » dans les transports.

Pour qu’un véhicule soit conforme, il doit être équipé a minima d’un GPS qui va donner la position du véhicule. En fonction de sa position relative par rapport aux arrêts desservis, l’annonce de la ligne et de la destination arrêt sera faite de façon sonore et visuelle à l’intention des usagers souhaitant monter à bord du véhicule. Une information similaire, enrichie du nom du prochain arrêt est diffusée à l’intérieur du véhicule.

De même, nous faisons en sorte que les bus communiquent avec des dispositifs d’affichage en temps réel ; il s’agit notamment de bornes situées aux arrêts principaux ou sur les pôles d’échanges multimodaux qui permettent aux voyageurs, atteints ou non de handicap, d’avoir une information circonstanciée sur la poursuite de leur voyage. Les informations sont aussi disponibles sur des sites web et des Smartphones permettant ainsi de multiplier les canaux de communication.

L’information est donnée sous la forme de pictogrammes, annonces sonores, annonces visuelles. Tous ces aménagements débordent de cette loi handicap mais participent réellement au confort de tous. C’est la logique d’attractivité et aujourd’hui, même les agglomérations de taille plus modeste adoptent cette démarche : plus d’attractivité, plus de qualité de service. Sans la loi sur l’accessibilité, nous n’aurions pas ce foisonnement d’idées, cette volonté politique d’améliorer globalement l’attractivité et la qualité de service dans les réseaux de transports urbains.

Des améliorations sont-elles encore possibles ?
En tant qu’industriel, INEO Systrans est à l’écoute de ses clients. Ils nous aident à progresser. Prenons le cas de Rennes Métropole qui nous a fait une demande particulière : la ville a mis en place des vélos en libre-service et nous a demandé un système permettant de communiquer aux voyageurs et à bord des véhicules le nombre de vélos disponibles à chaque station desservie par le bus ou le tramway.

 

Propos recueillis par Blandine Klaas

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Un maire, donc OPJ, peut-il l’être en dehors de sa commune ?
Réponses :
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Tous les pouvoirs du Maire en tant que représentant de l'Etat ne lui sont octroyés que sur son territoire.
Non uniquement dans la commune où il est élu maire.

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