Roubaix: la ville se mue en territoire "zéro déchet"

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30 avril 2015

Sensible à l’état dans lequel nous laisserons la planète à nos enfants, j’ai toujours estimé qu’il était du devoir de tous d’agir en tant que citoyens responsables. Aujourd’hui élu, je souhaite inscrire cette intention en un projet de développement durable et crédible. Je suis en effet convaincu qu’au‐delà de l’enjeu écologique, l’économie circulaire est facteur de croissance pour toute une filière économique  » affirme le maire de Roubaix, Guillaume Delbar. Il témoigne ainsi de son engagement de faire de sa ville un exemple en matière de développement durable. Le projet « zéro déchet  », lancé dès les premiers mois de campagne pour l’élection municipale de mars 2014, a été retenu dans l’appel à projet «  territoires zéro gaspillage zéro déchet » lancé par le ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Energie en juillet 2014. À ce jour, la ville fait partie des 58 territoires labellisés.

Un territoire « zéro déchet » touche l’ensemble des systèmes de la ville, aussi bien les citoyens, que l’administration, les écoles, les commerces, les associations ou les entreprises. « Cette transversalité nous permettra d’aller plus vite. Cette nouvelle dynamique autour des déchets est aussi un moyen de créer des contacts, partager et échanger autour d’un thème commun » affirme Alexandre Garcin, conseiller délégué au développement durable de la ville de Roubaix.

Pendant trois ans, les Roubaisiens (habitants, élus, entreprises privées, institutions…) vont être accompagnés par l’Ademe et le service développement durable de la ville pour diagnostiquer leurs habitudes et trouver des solutions adaptées à leur mode de vie afin de limiter leur production de déchets. 101 familles roubaisiennes sont d’ores-et-déjà mobilisées autour du défi commun de réduire de 50 % leur production de déchets par an. Celles qui y parviendront obtiendront un remboursement de 50 % de leur taxe sur les ordures ménagères.

Cinq écoles ont été choisies pour participer à l’opération. «  Elles trient leurs déchets et sensibilisent les enfants à cett e problématique. Mais nous avons décidé d’aller plus loin avec des goûters zéro déchet, la lutt e contre le gaspillage alimentaire dans les restaurants scolaires et l’envoi des biodéchets de cantine vers le centre de valorisation organique de la métropole. L’objectif étant à terme que toutes les écoles de la ville participent la démarche » selon Alexandre Garcin.

Symboliquement les bouteilles d’eau ont été supprimées dans les conseils municipaux au profit de carafes en verre. Les dossiers destinés aux conseillers municipaux sont désormais dématérialisés et les process de courriers entrants et sortants pourraient suivre.

Commerçants et entreprises sont mis à contribution

Dans le cadre de l’opération, des actions à minima sont requises de la part des commerçants. Il sont invités notamment à s’inscrire dans une démarche de recyclage, de réduction et de valorisation de l’ensemble de leurs déchets, supprimer les sacs à usage unique et mener une réflexion sur leurs emballages, intégrer dans leurs achats et ventes une démarche d’économie circulaire, sensibiliser clients et fournisseurs et partager leurs expériences avec d’autres acteurs du territoire. Le 2 avril dernier, la ville de Roubaix lançait officiellement le label « commerçant zéro déchet ». Celui-ci récompense toutes les initiatives des commerces qui permettent de réduire les déchets. En bonus, pour les initiatives les plus vertueuses et les plus originales, une publicité du commerce sera offerte dans les journaux locaux.

Les restaurants devront mener quant à eux une action sur le devenir de leurs biodéchets, moins remplir les assiettes pour moins de gaspillage.

Les entreprises devront mettre en place un plan de réduction des déchets de bureaux et de production d’ici 2020 en construisant un objectif de réduction totale. Pour M. Garcin, « il est possible de mutualiser la gestion des déchets entre les entreprises. Certaines peuvent réutiliser les déchets des autres, c’est l’économie circulaire. Cette opération est aussi un moyen d’inciter à une réflexion sur les changements de modèles au sein des entreprises qui produisent beaucoup de déchets. Nous avons créé un club des entreprises auquel seront associés les structures de recherche de la ville, les pôles de compétitivité régionaux pour réfléchir sur des thématiques particulières liées aux déchets ». 

Aujourd’hui, la quantité de déchets résiduels est estimée à 243  kg par an et par habitant. La part de déchets à recycler représente 63  kg par an et par habitant. En trois ans, la municipalité souhaite accroître la part de déchets recyclables de 20 % à 40 % à l’échelle de la ville et réduire de 30 % les déchets résiduels.

Pour mener à bien ses actions de communication, un budget compris entre 200 000 € et 300 000 € est prévu pour la première année. 

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Question :
Un maire, donc OPJ, peut-il l’être en dehors de sa commune ?
Réponses :
Non, il est élu OPJ sur sa commune.
Tous les pouvoirs du Maire en tant que représentant de l'Etat ne lui sont octroyés que sur son territoire.
Non uniquement dans la commune où il est élu maire.

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