A l’occasion de la réforme territoriale, l’Observatoire national de l’action sociale (Odas) revient sur le bilan de l’action des départements. A la suite de la mise en œuvre de la décentralisation, les départements ont reçu la responsabilité de trois domaines importants de la solidarité : l’exclusion des personnes précarisées par une perte d’emploi, le soutien aux personnes dépendantes ou handicapées et la protection de l’enfance. Or, avec la réforme territoriale prévoyant la suppression des départements, "de nombreuses interrogations s'ouvre sur l’avenir des politiques sociales dans notre pays" s'interroge l'Observatoire. La dernière étude publiée par l'Odas révèle un bilan en termes d'action sociale des départements plutôt positif. "En trente ans, ils ont multiplié par trois l’effort financier en direction de ces publics en développant une offre de services diversifiée, une relation au public personnalisée et un lien étroit avec les problématiques locales propres à chaque territoire. Ils ont par ailleurs acquis une réelle maîtrise de la gestion de ces politiques" précise l'Odas. L'organisation évoque toutefois "une impasse" dans laquelle se trouve les départements face au poids de plus en plus importants du RSA sur leurs ressources. "L’Etat compense de moins en moins (71,3% en 2013 contre 79,7 % en 2012 et 92,2% en 2004) les dépenses engendrées par cette allocation qui ont augmentées de 9,8 % pour la seule année 2013" avance l'Odas. Un mécanisme qui pourrait avoir des effets très négatifs sur des pans entiers de l’action sociale puisque les départements pourraient se voir dans l’obligation de renoncer à un certain nombre de dépenses préventives, car non obligatoires. L'organisation pose aujourd'hui la question de savoir quelle collectivité récupérera l'action sociale dans son champs de compétence ? "La majorité des villes et intercommunalités semblent réticentes à l’idée de récupérer ces prérogatives. Quant aux Régions, leur confier le social laisse craindre un futur déficit de proximité, pourtant essentiel en la matière. Sans oublier que pour construire une administration, il faut de nombreuses années. Est-ce alors pertinent d’opérer un tel changement en pleine période de crise économique et sociale ?" demande l'Odas qui ajoute : "Cinq millions de personnes sont aujourd’hui concernées par les politiques sociales." Il faut que "l’on fasse dorénavant prévaloir une réorganisation des pouvoirs publics tenant compte de la diversité des besoins et de l’expérience des collectivités déjà en place et réformer avec le souci de ne pas apporter les mêmes réponses selon la nature des territoires, selon les compétences, et après avoir effectué un bilan des trente dernières années" conclut l'Odas.
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