"Pour le client final, la norme NF P 16-005 est un gage de qualité puisqu’elle impose des exigences à tous les échelons : conception, mise en oeuvre et entretien."

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30 septembre 2012

Entretien
Jérémie STEININGER

Secrétaire général de l’IFEP*

La récupération de l’eau de pluie progresse- t-elle en France?
Selon l’observatoire de la conjoncture mis en place par l’IFEP, le marché de la récupération d’eau de pluie a enregistré une légère progression de la mise en place de systèmes de récupération d’eau de pluie entre 2009 et 2011.

Nous disposons à présent d’un panel d’outils réglementaires qui encadrent les réalisations d’un point de vue technique ainsi que les usages :
• l’arrêté du 21 août 2008 relatif à la récupération des eaux de pluie et à leur usage à l'intérieur et à l'extérieur des bâtiments
• l’arrêté du 17 décembre 2008 relatif au contrôle des installations privatives de distribution d'eau potable, des ouvrages de prélèvement, puits et forages et des ouvrages de récupération des eaux de pluie
• un crédit d’impôt existe même s’il a progressivement diminué en pourcentage d’aide.

L’outil qui pourrait encore manquer au développement de ces solutions c’est une obligation réglementaire d’équipement en récupérateurs d’eau de pluie. Une telle démarche constituerait une aide sérieuse pour ce marché.

Le développement de la récupération d’eau de pluie est plus rapide dans les industries, les entreprises, les grandes surfaces commerçantes. Ce phénomène s’explique par un retour sur investissement assez court dans le temps. L’économie réalisée est plus importante à l’échelle de tels projets au vu des quantités d’eau économisées. Les collectivités suivent à peu près la même tendance. Seul le marché du grand public a encore du mal à trouver sa place.

La norme NF-eau de pluie est parue fin 2011. Qu’apporte-t-elle aux industriels de l’eau de pluie ainsi qu’aux clients?
La norme NF P 16-005 « Systèmes de récupération de l’eau de pluie pour son utilisation à l’intérieur et à l’extérieur des bâtiments » fixe des exigences fonctionnelles et structurelles sur les produits. Il s‘agit d’exigences de qualité pour les industriels. Elle propose une méthode de dimensionnement pour accompagner les bureaux d’études ou les intégrateurs. Elle précise aussi les règles de mise en oeuvre des dispositifs. Enfin, elle précise les opérations d’entretien et de maintenance à effectuer. Pour le client final, c’est un gage de qualité puisque la norme impose des exigences à tous les échelons: conception, mise en oeuvre et entretien.

Cette norme française d’application volontaire a été publiée en octobre 2011. L’IFEP, Syndicat des Industriels de l’Eau de Pluie, a participé activement à sa rédaction en assurant l’animation du groupe de travail, mais également en mettant à disposition les experts des différentes sociétés adhérentes. C’est autour de cette norme que nous avons structuré toute notre communication. Nos adhérents l’appliquent à leurs produits et nous allons bien au-delà dans l’accompagnement des installateurs notamment pour que des bonnes pratiques puissent se mettre en place sur le terrain.

La gestion des eaux pluviales à la parcelle se développe en France, y voyez-vous une opportunité pour développer la réutilisation de l’eau de pluie pour des usages non domestiques?
Historiquement, dans d’autres pays d’Europe, l’imposition de la gestion des eaux à la parcelle a conduit à la réutilisation des eaux de pluie. En France, c’est le besoin d’économiser les ressources en eau qui a conduit à cette pratique.

De plus en plus, la réglementation locale demande que soit faite une gestion à la source des eaux pluviales. En parallèle, des arrêtés préfectoraux viennent amplifier les interdictions d’usages de l’eau potable sur certaines périodes. Ces deux axes vont sans doute amplifier le phénomène de récupération/réutilisation de l’eau de pluie chez les particuliers mais aussi dans les collectivités. Les solutions de stockage proposées peuvent s’étendre du stockage simple au stockage avec régulation, stockage à double volume dont l’un est dédié à la réutilisation de l’eau de pluie, l’autre étant destiné à accueillir des épisodes pluvieux et restituer les eaux à un débit différé pour assurer le rôle de gestion des eaux pluviales. Cette problématique fait partie des réflexions que nous menons à l’Ifep. La gestion des eaux pluviales est une obligation alors pourquoi ne pas dédier un volume de stockage en vue d’une réutilisation, avec des critères de dimensionnement différents?

 

Propos recueillis par Blandine Klaas

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Question :
Un maire, donc OPJ, peut-il l’être en dehors de sa commune ?
Réponses :
Non, il est élu OPJ sur sa commune.
Tous les pouvoirs du Maire en tant que représentant de l'Etat ne lui sont octroyés que sur son territoire.
Non uniquement dans la commune où il est élu maire.

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