Montpellier Agglomération vient de célébrer la fin du programme d’aménagements de protection contre les inondations de la basse du Lez, le plus gros chantier de ce type réalisé en France au cours de ces dernières décennies. En effet, depuis plus d’un siècle, plusieurs grandes crues du Lez ont été recensées, affectant particulièrement la commune de Lattes et causant d’importants dégâts. Les 18 000 Lattois sont à présent protégés du risque majeur de la rupture des digues du Lez. Aux côtés de la commune de Lattes et de Montpellier Agglomération, la Région Languedoc- Roussillon, l’État, l’Europe et le département de l’Hérault se sont mobilisés pour mener à bien ce projet d’envergure de sécurisation de la basse vallée du Lez.
Depuis la prise de la compétence « Lutte contre les inondations » en 2004 par Montpellier Agglomération, rencontres et réunions se sont succédées avec la commune de Lattes et les services de l’État afin de définir, de façon concertée, les aménagements à réaliser. Des accords ont aussi été trouvés avec le conseil général de l’Hérault et le conseil régional du Languedoc-Roussillon afin de boucler le plan de financement.
La première intervention d’urgence a consisté à épaissir et conforter 600 mètres de digues du Lez, endommagées par les crues de 2005, et à renforcer 2 km de digues sur le Lantissargues afin d’améliorer le niveau de sécurité les quartiers des Marestelles et Saladelles.
Suite à ces travaux de première nécessité, Montpellier Agglomération a lancé le chantier pour la réalisation du chenal de la Lironde et de l’ouvrage partiteur de débit qui l’alimente pour permettre la dérivation d’une partie des crues du Lez vers l’étang du Méjean ainsi que le recalibrage du ruisseau de la Lironde entre l’autoroute A9 et le chenal et la construction de la digue de Gramenet du Lez jusqu’à l’étang du Méjean.
Montpellier Agglomération a ensuite engagé la seconde phase de son programme d’aménagement contre les inondations de la basse vallée du Lez : le confortement de ses digues. 13,5 km de digues au total ont été renforcées depuis l’autoroute A9 jusqu’à la confluence avec la Mosson. La dernière phase des travaux a consisté en deux chantiers menés en parallèle : le confortement de la digue du Lez sur le tronçon aval et la protection des habitations du quartier de Port de Carême à Pérols contre le risque d’inondations par débordement de l’étang du Méjean, premier chantier de ce type contre la submersion marine sur l’arc méditerranéen. Ce chantier titanesque permet aujourd’hui d’offrir aux habitants de son territoire une basse vallée entièrement sécurisée contre les crues du Lez et de la Lironde.
Dans le cadre de ce chantier global, Montpellier Agglomération inaugurait aussi la protection de Port de Carême, sur la commune de Pérols, qui est également le premier de ce type contre la submersion marine sur l’arc méditerranéen.
Ce chantier a permis de protéger la centaine d’habitations et logements collectifs du quartier de Port de Carême à Pérols des submersions liées à la montée des eaux à l’étang du Méjean, conséquence des crues du Lez dont l’étang est le réceptacle naturel, mais aussi de la montée du niveau marin souvent constatée à l’occasion des tempêtes marines. Cette protection, unique en son genre sur l’ensemble de l’arc méditerranéen, a été rendue possible par la stabilisation de la berge et l’arrêt de l’érosion pour garantir la pérennité de l’ouvrage de protection. Sur 550 mètres linéaires, un rideau de palplanches métalliques de 3 mètres de longueur a ainsi été fiché le long des habitations et un pieutage bois avec un rechargement en galets a été réalisé côté étang. Des aménagements annexes ont également été effectués afin d’améliorer l’usage du site pour le public et les riverains (accès, promontoire…).
Un siècle de crues du Lez
Depuis plus d’un siècle, six crues exceptionnelles du Lez ont été recensées : en octobre 1891 et 1907, septembre 1933, décembre 1955, septembre 1963 et 1976. Plus récemment, les grandes crues de décembre 2002, 2003, puis septembre 2005 ont rappelé l’urgence de la prise en charge globale du problème et l’importance de la réalisation d’un schéma global de lutte contre les inondations.
Financements pour les aménagements de la vallée du Lez
Coût global de l’opération : 47,841 M€ État : 13 225 000 €
Montpellier Agglomération : 13 084 000 €
Région Languedoc-Roussillon : 11 724 000 €
conseil général de l’Hérault : 8 863 000 €
Ville de Lattes : 720 000 €
Feder : 225 000 €
Fonctionnement hydraulique des aménagements sur le Lez
Les travaux ont consisté à :
• Dériver une partie des crues du Lez vers le chenal de la Lironde aménagé pour maîtriser les écoulements jusqu’à l’étang du Méjean,
• conforter les digues du Lez pour assurer le transit des crues sans dommage.
Le fonctionnement des ouvrages en période de crues:
• En cas de crues du Lez inférieures à 400 m3/s, le Lez ne débordera pas et il n’y aura pas d’eau dans le chenal de la Lironde. En effet, l’ouvrage de dérivation vers le chenal de la Lironde, appelé partiteur de débit, fonctionne à partir d’un débit du Lez.
• En cas de crues supérieures à 400 m3/s, une partie des crues du Lez sera dérivée dans le chenal de la Lironde. Il n’y aura pas de débordements sur les digues du Lez en aval du partiteur de débit, même pour des crues exceptionnelles.
Après le Lez, Montpellier agglomération sécurise la vallée de Mosson
Pour poursuivre la démarche initiée sur le Lez, en vue de protéger l’ensemble de ses habitants contre les risques d’inondations, Montpellier Agglomération a engagé dès 2010 une étude hydraulique du bassin versant de la Mosson afin de préciser son fonctionnement en période de crue, d’identifier les secteurs à enjeux et de déterminer les aménagements potentiels pour protéger des secteurs densément urbanisés. Réalisée dans le cadre du PAPI (Programme d’Actions de Prévention des Inondations), cette étude d’un coût de 250 000 € HT a été financée à 20 % par Montpellier Agglomération, à 50 % par l’État et à 30 % par l’Europe (Feder).
En vue de la réalisation de ces nouveaux aménagements, Montpellier Agglomération a sollicité et obtenu en octobre 2012 l’extension de sa compétence « Lutte contre les inondations » à la vallée de la Mosson. À l’image de ce qui a été fait pour le Lez depuis 2006, les secteurs densément habités de cette vallée vont pouvoir être sécurisés. Sur la basse vallée de la Mosson, les aménagements consisteront à déplacer la digue rive gauche de la Mosson entre la voie SNCF et la RD 116, à supprimer plusieurs digues en rive droite et gauche de la Mosson et à créer un chenal d’évacuation des crues du Rieucoulon et du Lantissargues vers l’étang de l’Arnel. Sur la commune de Fabrègues, des digues de protection rapprochée seront positionnées le long des secteurs habités des Plantades et des Campanelles, en rive gauche du Coulazou, depuis l’ancienne voie SNCF jusqu’à la RD 613. Elles seront complétées en rive droite par une digue de protection rapprochée d’un quartier urbanisé au niveau de la confluence entre le Merdanson et le Coulazou. Enfin, une étude complémentaire doit préciser l’opportunité de réaliser une digue de protection rapprochée en rive droite de la Mosson sur la commune de Lavérune.
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