3 questions à Thomas Rougier, directeur des études de la Banque Postale
Dans la note de conjoncture sur les finances locales de la Banque Postale, vous avez analysé de près les budgets des collectivités locales. Quels constats en tirez-vous ?
Thomas Rougier : Le premier constat est celui de la baisse de l'épargne brute et ce pour la troisième année consécutive. Cette année, cette baisse se monte à 8% sur l'ensemble des communes. Cela comprend les intercommunalités qui étaient en phase de stabilité et qui viennent de voir leur épargne brute diminuer en 2014. La baisse des dotations explique cette baisse. De plus, très peu de collectivités ont eu recours à des hausses d'impôts, même si certaines ont des taux d'imposition très bas et ont des marges d'augmentation.
Quel est l'impact sur les investissements et la dette des collectivités locales ?
Thomas Rougier : On constate en 2014 une baisse des investissements. C'était attendu. Les années d'élections municipales connaissent toujours une baisse de l'investissement, mais cette année la baisse est particulièrement forte, autour de 10%. Cette baisse de l'investissement très forte explique l'augmentation modérée de l'encours de dette de 1,5% en 2014. Sur les 10 années précédentes l'encours de dette augmentait en moyenne de 3,6% par an.
Quelles perspectives pour les années à venir ?
Thomas Rougier : Maintenir le niveau d'investissement dans les années à venir va être difficile pour les collectivités. Pour cela, il faudrait à la fois maintenir au maximum les dépenses de fonctionnement, augmenter la fiscalité et la dette. N'utiliser qu'un seul de ces leviers ne pourra pas suffire.
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