Entretien avec Bruno Janet,
Directeur des relations avec les collectivités locales
Groupe France Télécom Orange
Comment Orange a tenu ses engagements dans le déploiement FTTH?
Commençons par des éléments financiers. Il y a deux ans, certains étaient inquiets concernant l’intérêt d’investissement quand on s’est engagé à équiper 3600 communes en deux temps 2010-2015 et 2015-2020, beaucoup se demandaient si Orange tiendrait bien ses engagements compte tenu de leur importance.
Pour souligner l’accélération même de nos engagements, entre 2010 à 2015, nous avons annoncé 2 milliards d’euros et en 2011, nous avions investi 150 millions d’euros, en 2012 près de 260 millions d’euros et en 2013 on sera entre 260 millions d’euros et 300 millions d’euros.
Malgré la crise générale de l’économie, le très haut débit, qu’il soit fixe avec la fibre ou mobile avec la 4G, est un élément stratégique de fond. Au final, nous sommes sur le plan de marche que nous avions annoncé aux collectivités locales. En 2011, dans la foulée de l’annonce de notre programme de déploiement dans les 3600 communes, j’ai écrit à l’ensemble des maires et des présidents d’agglomération pour les informer qu’Orange a retenu leur collectivité pour y déployer un réseau fibre, dans laquelle était inscrit :
- le périmètre que nous avons retenu dans leur agglomération
- la liste des communes de l’agglomération
- la date de démarrage de fibrage.
Récemment je me suis rendu à l’Avicca et j’ai pu constater que l’état d’esprit a changé par rapport à cette question qui était d’abord un étonnement, puis après des éléments dubitatifs. « Est ce qu’Orange tiendra ses engagements?* Nous avions dit, si la loi ne change pas, si le cadre réglementaire est stable, si les taxes ne sont pas constamment au rendez-vous ; tout ceci fait que nous avons une volonté industrielle et que celle-ci rencontre aujourd’hui une volonté politique.
Chaque semaine, je me déplace dans une commune de France pour annoncer le démarrage du FTTH, dernièrement à Saint- Brieuc, Vannes ou encore Charleville Mézières. On voit bien qu’on est passé plus loin dans le déploiement, on a commencé par les très grandes villes, ensuite les villes dans l’agglomération.
Il y a 4 phases dans le dialogue avec une collectivité :
- 6 mois avant le démarrage du millésime, on rencontre la collectivité pour lui présenter les perspectives d’avenir, lui demander d’identifier en son sein un correspondant pour toute l’agglomération qui soit l’interface, notre point d’entrée ce qui facilitera les choses.
- On publie le 1er lot on l’envoie à la mairie et aux concurrents
- On fait des études, les premiers travaux,
- on a l’inauguration du premier point de mutualisation,
- et enfin on célèbre les premiers clients 1 an après.
Aujourd’hui, la fibre optique est déployée là où on avait dit qu’elle le serait. A coté de notre programme de déploiement en propre, qui correspond à 60 % des logements français, nous travaillons sur les 40 %. Ceux-ci étant dans les zones moins denses, Orange privilégie une action des collectivités locales avec l’initiative publique, que nous regardons avec 2 principes de base:
- les réseaux d’initiative publique doivent venir en complémentarité des investissements privés pour ne pas qu’il y ait de gaspillage ni d’argent public, ni d’argent privé car quand deux réseaux sont concurrents dans ces zones-là c’est autant un gaspillage public que privé.
- Il faut que ces réseaux soient des « cocktails de technologie », qui s’inscrit dans la promesse du Président de la République qui a annoncé « nous proposons le très haut débit pour 100 % des foyers dans les 10 ans ». La fibre pour tous en 10 ans est irréaliste économiquement mais ce qui est réaliste, c’est l’ambition du très haut débit pour tous. Donc là, c’est un cocktail de technologie dans les réseaux d’initiatives publiques, cocktail qui se compose de fibre optique, de FTTH et de la montée en débit. Quand on combine la montée en débit et le satellite et la fibre optique, on est capable d’apporter une solution de très haut débit en mariant collectivités locales et investisseurs privés dans les délais prévus. Par exemple, Orange est candidat sur le plus gros réseau d’initiative publique actuellement lancé, celui de l’Auvergne, qui répond bien à ces critères.
Tous les propos que je viens d’entendre illustrent bien la stratégie de complémentarité effectuée par Orange en réponse aux RIP.
Depuis 2004, nous avons exprimé notre volonté de partenariat avec les collectivités locales. On est dans un secteur économique démocratique, libre, il est donc normal que les investisseurs privés disent ce qu’ils font. Tout ce que fera le privé, ce sera toujours ça d’économisé pour la collectivité locale. L’ordre des choses est bien de demander aux investisseurs privés leurs intentions d’investissement Orange leur communique leur direction et le reste varie entre investissement public et privé.
Propos recueillis par Bernard Marx
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