La région Nord-Pas-de-Calais se dote d’équipements sportifs modernes … et se positionne plus que jamais comme base arrière des Jeux Olympiques de Londres 2012

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31 janvier 2012

Entretien avec Wulfran Despicht
Président du comité d’organisation du « plus grand terrain de jeux »

La région a dû s'adapter, mettre aux normes ses installations sportives, proposer une qualité et une diversité d'accueil, mais également répondre aux attentes spécifiques des délégations sportives. A moins de six mois de l'ouverture des Jeux Olympiques et Paralympiques de Londres, le Nord-Pas de Calais et la province de Flandres Occidentale (Belgique)sont prêts à accueillir de nombreuses équipes sportives internationales avant leur participation aux épreuves olympiques. Lancé en février 2006, le projet "Région Nord-Pas-de-Calais Westvlaanderen, le plus grand terrain de Jeux" a reçu un excellent accueil du mouvement sportif.

Comment est née l’idée du plus grand terrain de jeux ?

Les collectivités du Nord-Pas-de-Calais s’étaient mobilisées jusqu’en 2005 pour soutenir la candidature de Paris 2012. Bien entendu, nous avons été déçus d’apprendre que Paris n’avait pas remporté l’organisation des JO de 2012, mais très vite, nous avons fait le constat que nous étions la région continentale la plus proche de Londres. L’intuition est née chez un certain nombre d’élus qu’il y avait une carte à jouer pour notre région et son littoral. Après avoir étudié de nombreuses pistes, la région a choisi de se positionner sur trois chantiers: ainsi ces jeux seraient un excellent moyen pour les d’entreprises du Nord-Pas-de-Calais d’oeuvrer sur des chantiers liés aux jeux olympiques, à Londres. Il nous est apparu légitime de confier ce projet de « développement économique » à la chambre régionale de commerce qui a par ailleurs enregistré quelques belles réussites en termes de réponse à des appels d’offres olympiques. Il fallait en second lieu profiter de l’afflux touristique pendant la période des jeux pour faire venir les visiteurs dans la région. Enfin, il nous est apparu opportun de profiter de la dynamique de préparation en devenant la base arrière de ces jeux olympiques.

En quoi les JO de Londres représentent-ils un atout touristique pour la région ?

Une partie des touristes vient à Londres pour assister aux jeux olympiques mais aussi pour découvrir l’Angleterre et une partie de l’Europe. Nous avons donc entrepris une démarche en direction des tours operators du monde entier pour leur rappeler les nombreux atouts touristiques du Nord-Pas-de- Calais qui se situe à proximité de l’Angleterre. Nous avons mis en place des packages touristiques à destination des visiteurs des jeux olympiques qui, pour des raisons de pouvoir d’achat ou de disponibilité hôtelière ne parviennent pas à se loger en Angleterre. Nous leur proposons de résider dans notre région durant cette période, notamment sur Calais et Lille qui se trouvent à une heure trente de Londres avec l’Eurostar. D’autant plus que l’hôtellerie est beaucoup moins chère dans le Nord-Pas-de-Calais, et nous proposons une cuisine de qualité. Ce sont autant d’arguments que nous développons dans cette perspective touristique.

Comment s’est opéré le choix des équipements à rénover ou à construire pour faire de la région la base arrière des jeux olympiques ?

Ce projet a été l’occasion de réaliser un diagnostic des équipements de haut-niveau sur la région Nord-Pas-de-Calais. Si certains équipements répondaient déjà aux exigences de la pratique de haut-niveau, à la fois en termes de terrains sportifs professionnels mais aussi en termes d’équipements annexes de récupération ou de santé, d’autres ont nécessité une réhabilitation pour atteindre le premier niveau de la pratique internationale. La perspective des jeux de 2012 nous a conduits à nous interroger collectivement sur l’opportunité ou non d’impliquer les collectivités de la région dans la réalisation d’équipements qui n’existaient pas et dont les projets étaient déjà en gestation. Les jeux olympiques ont eu un rôle de catalyseur. C’est notamment le cas pour le vélodrome couvert à Roubaix ou encore le bassin d’aviron de Gravelines, sur le littoral dunkerquois.

Nous évaluons le montant des crédits publics entre 200 et 300 millions d’euros pour le développement ou la réhabilitation d’équipements sportifs dans la perspective des jeux de Londres, dans la période 2006-2011.

En matière d’accessibilité, quels aménagements ont été réalisés sachant que les équipements sportifs du Nord- Pas-de-Calais accueilleront par la suite les entraînements d’équipes pour les jeux paralympiques en août-septembre 2012 ?

Dès 2006, nous avons indiqué que notre démarche s’inscrivait aussi bien dans la perspective des jeux valides de 2012 que des jeux paralympiques de août-septembre 2012. Nous accueillons de grandes équipes handisport internationales qui viennent s’entraîner dans notre région. Cela nous a permis de nous interroger sur nos politiques publiques en matière de sport en direction des personnes handicapées, sur nos équipements sportifs en matière d’accessibilité. Nous avons entrepris toute une démarche d’accompagnement, de pédagogie, de formation des éducateurs et des professionnels du sport ou des clubs pour évoluer dans la dimension de l’accueil des sportifs handicapés. Aujourd’hui, tous les équipements qui ont fait l’objet de travaux depuis 5 ou 6 ans sur le Pas-de-Calais répondent au-delà des exigences en matière d’accessibilité. Nous avons aussi beaucoup travaillé en lien avec les hôteliers, partenaires du projet, puisque l’accueil d’équipes de haut niveau valides ou handicapées demande un certain nombre d’adaptations. C’est le cas de la restauration; ces équipes ont des exigences en matière de diététique, de menus. Certains restaurateurs ont accepté de faire évoluer leur propre carte et leurs pratiques pour répondre à ces demandes.

Même chose pour les hôteliers qui pour certains ont accepté quelques adaptations afin d’accueillir des délégations de sportifs porteurs d’un handicap mais pas seulement puisque la spécificité de l’accueil ne se pose pas uniquement par rapport au handicap. Les basketteurs, par exemple, exigent des lits de 2,20 m de long pour des raisons de taille. Aujourd’hui une quinzaine de partenaires hôteliers sont capables d’accueillir des délégations de personnes souffrant de handicap au même endroit et au même moment dans leur établissement. Tout ceci a permis d’améliorer le parc hôtelier du Nord-Pas-de-Calais et de s’ouvrir à un nouveau champ de clientèle.

Certains équipements sont labellisés Londres 2012 : quelles sont les exigences de ce label ?

Pour faire le diagnostic de la capacité ou non à accueillir des équipes de haut niveau, nous avons mis en oeuvre un dispositif de labellisation « perspective Londres 2012 ». Nous nous sommes pour cela entourés des présidents de fédérations françaises et des directeurs techniques nationaux des fédérations françaises qui nous ont aidés à identifier les points sur lesquels nous devions progresser. Une cinquantaine d’équipements ont été labellisés parmi lesquels le Stadium Lille Métropole, le Palacium, le Complexe Léo Lagrange de Tourcoing ou encore le Palais St Sauveur de Lille.

Le plus grand terrain de sport va-t-il perdurer au-delà de 2012 ?

Dans notre esprit, la réponse est clairement « oui » puisque tout le travail de savoir-faire en matière d’accueil des équipes de haut niveau, tout le réseau que nous avons contruit dans le monde national sportif européen et international – nous avons créé des liens, des réflexes, des habitudes – nous comptons bien le faire fructifier au-delà de 2012. La France et l’Europe du Nord, d’une manière générale, continueront d’accueillir de grandes compétitions sportives mondiales ou européennes. Nous continuerons donc de nous positionner comme base arrière des grandes compétitions mondiales se déroulant à proximité relative du Nord-Pas-de-Calais. C’est le cas de l’Euro de football en 2016, du mondial de handball féminin en 2017 en Allemagne, du mondial de handball masculin en 2017 en France … Le sport de haut- niveau continuera d’exister dans l’environnement proche du Nord-Pas-de-Calais et ces équipements tout comme le résau que nous avons développé, le savoir-faire en matière d’accueil de stages de très haut niveau continueront de produire des fruits au-delà de 2012 dans des contextes différents.

Propos recueillis par Blandine Klaas

Paroles de maires

RCL
Question :
Un maire, donc OPJ, peut-il l’être en dehors de sa commune ?
Réponses :
Non, il est élu OPJ sur sa commune.
Tous les pouvoirs du Maire en tant que représentant de l'Etat ne lui sont octroyés que sur son territoire.
Non uniquement dans la commune où il est élu maire.

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