La Cour des comptes a publié ce mardi 17 juin un rapport sur la situation et les perspectives des finances publiques françaises. L'institution souligne tout d'abord une réduction du déficit moins forte que prévu pour l'année 2013. "L’évolution modérée des dépenses publiques n’a pas compensé la faiblesse des recettes, hors mesures nouvelles. Malgré un effort structurel considérable (1,5 point de PIB), le déficit structurel (3,1 % du PIB) reste loin de la trajectoire de la loi de programmation (1,6 % du PIB prévu en 2013)", précise-t-elle. La Cour compare également la situation française à celle des autres pays membres de l'Union européenne. La dette publique, "qui a augmenté plus que la moyenne européenne, se situe désormais au-dessus de celle-ci. Les dépenses publiques ont crû en France en 2013, alors qu’elles ont baissé dans le reste de l’Europe, et la progression des recettes y a été plus forte qu’ailleurs." Pour 2014, les magistrats de la rue Cambon s'inquiète "des risques de dépassement de l’objectif de déficit". En cause, une prévision de croissance de 1 % jugée trop élevée. Si elle estime que les nouveaux objectifs de dépenses de l’État devraient être atteints, de même que ceux des administrations de sécurité sociale, la Cour est moins optimiste concernant les dépenses des collectivités locales : "malgré leur révision à la hausse, les prévisions de croissance des dépenses des administrations publiques locales paraissent encore sous-estimées, masse salariale et prestations sociales notamment." L'institution évoque également des perspectives "très fragiles" pour les exercices budgétaires de 2015 à 2017. "Si une partie des 50 Md€ d’économies est acquise ou suppose le prolongement d’efforts déjà engagés, 30 Md€ d’économies sont encore peu documentées, voire pour certaines d’entre elles incertaines car elles devront être réalisées par des administrations publiques dont l’État ne maîtrise pas les dépenses : régimes complémentaires d’assurance vieillesse, Unédic et, surtout, collectivités territoriales à hauteur de 11 Md€. Ces dernières peuvent en effet compenser en partie la baisse des dotations que leur verse l’Etat par une hausse des taux des impôts locaux ou un accroissement de leur endettement." La cour évoque même des "objectifs d’économies pour l’année 2015 très ambitieux." Elle demande, enfin, un renforcement des outils de programmation budgétaire afin d'améliorer l'écart entre prévisions et réalisations.
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