Entretien avec …
Vanessa Montagne
Responsable des Partenariats et du Développement chez Recylum
Si le recyclage des lampes semble progressivement faire partie des gestes quotidiens des Français- près de 30 millions de lampes ont été recyclées en 2011, soit une hausse de 11 % par rapport à 2010 - il reste encore beaucoup à faire au niveau des collectivités locales, selon l’éco-organisme en charge de la collecte et du recyclage des lampes, Recylum.
Quelles sont les obligations réglementaires des collectivités locales en matière de collecte des lampes usagées ?
Il faut distinguer les obligations liées aux administrés et celles liées à l’éclairage du patrimoine de la collectivité pour ses bâtiments et son éclairage de voirie. Les collectivités locales ont une obligation d’information envers les usagers administrés. Elles doivent leur faire connaître les solutions de collecte mises à leur disposition. Elles peuvent aussi, sur la base du volontariat, participer elles-mêmes à la collecte par la mise en place de bacs de collecte dans les déchetteries. Concernant les lampes et appareillages utilisés pour l’ensemble de leur patrimoine (bâtiment, voirie, etc.), ces deux catégories d’équipements doivent être collectées afin d’être recyclées dans les conditions requises par la loi.
Quel est le rôle de Recylum auprès des collectivités locales ?
Nous avons pour mission d’organiser la collecte et le recyclage des lampes d’une part et des équipements électriques professionnels d’autre part ainsi qu’une mission d’information. Dans le cadre de ces deux missions, nous mettons en place des partenariats avec les collectivités pour les aider à remplir leurs obligations.
Nous avons démarré en octobre dernier une opération de mise en place d’abris de déchetterie pour nos conteneurs. Ils ont pour fonction de protéger les tubes et lampes des intempéries et surtout d’informer les administrés que les lampes se collectent sur la déchetterie. L’abri est lui-même communicant.
Nous accompagnons les collectivités afin qu’elles collectent proprement les lampes de leur patrimoine ainsi que les équipements professionnels. Aux services des déchets, nous demandons de sensibiliser eux-mêmes leurs administrés en relayant l’information dans leurs guides de tri, sur leur site internet, à l’aide de panneaux dans les déchetteries. Nous sensibilisons les agents des services «énergie» et des services techniques pour qu’ils mettent en place une collecte, soit en direct, soit par l’intermédiaire d’un collecteur de déchets ou de leur installateur électricien s’ils sous-traitent la maintenance de la voirie.
La marge de progression est très grande puisque nous n’avons pour le moment qu’une centaine de collectivités partenaires, des communes de taille moyenne principalement. Les communes les plus importantes externalisent souvent la maintenance de la voirie. Or, toutes les communes doivent collecter les lampes et équipements usagés. Les très petites communes peuvent rapporter leurs lampes et équipements professionnels chez leurs fournisseurs de matériel électrique voire même à la déchetterie municipale en accord avec leurs collègues du service des déchets. La marge de progression est importante. Nous avons collecté 45 % des lampes issues de l’éclairage public arrivées en fin de vie l’année dernière. C’est bien, mais ce n’est pas suffisant puisque 55 % de ces équipements partent encore en incinération ou en décharge. Nous visons 65 % de collecte à l’horizon 2019.
Pour capter les petits flux de lampes usagées dans les bâtiments administratifs, nous avons lancé le service Unibox pour le tertiaire, mis en place par les sociétés de fournitures de bureau. Les clients se font livrer La lumibox vide, en même temps que leur commande de fournitures. Elle sera récupérée, pleine, à l’occasion d’une prochaine commande. Nous récupérons ensuite les Lumibox chez les fournisseurs.
Existe-t-il selon vous des freins à la mise en oeuvre de la collecte des lampes usagées auprès des collectivités locales ?
Ce service est gratuit pour les collectivités. Les freins aujourd’hui sont surtout liés une méconnaissance de la réglementation. Certains équipements, et c’est le cas notamment des blocs de signalisation incendie ou des mâts d’éclairage, partent en décharge. Ces équipements ne seront donc pas recyclés. Nous avons encore un gros travail pédagogique à faire en direction des collectivités locales. En plus de notre présence sur de nombreux salons professionnels, nous avons mis en place une formation itinérante. Ainsi, nous nous déplaçons dans toutes les régions administratives une fois par an. Ce dispositif sera prochainement complété par des visites sur le terrain.
Propos recueillis par Blandine Klaas
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