La chasse aux fuites dans les réseaux

Non classé
31 mai 2012

En France, 1,5 milliard de m3 d’eau potable sont perdus tous les ans après avoir été captés, traités et acheminés. Il est urgent d’agir. En moyenne c’est 25 % de l'eau émise via le réseau de distribution qui s’évapore dans la nature.

Il serait absurde de faire porter l’effort sur les seuls particuliers. Ces derniers sont conscients qu’ils ont un rôle à jouer : 87 % des Français se disent « attentifs à la quantité d’eau utilisée à leur domicile » (baromètre C.I.EAU/TNS Sofres 2010). Mais ils peuvent faire plus, puisque les fuites demeurent nombreuses à l'intérieur des logements (le CSTB les évalue à 20 % de la consommation) et 27 % des consommateurs seulement sont équipés d’appareils ou d’équipements économiseurs d’eau (baromètre C.I.EAU/TNS Sofres 2010).

Les collectivités ont, elles aussi, un rôle à jouer. Des expériences récentes prouvent qu’en rationalisant la distribution d’eau dans les équipements collectifs, en surveillant mieux d’éventuelles fuites sur son réseau, une collectivité peut baisser considérablement sa consommation.

Dans ce contexte, le renouvellement et le développement des réseaux d’eau et d’assainissement jouent un rôle déterminant dans la gestion des coûts et la maîtrise d’une ressource de plus en plus rare. Les premiers réseaux ont été posés à la fin du 19e siècle dans les grandes villes puis généralisés à l’ensemble du territoire dans les années 50 à 80. Ce patrimoine vieillit. Un taux de renouvellement moyen des réseaux sur les 5 dernières années correspondant à 160 ans pour renouveler le réseau d’eau potable, selon un rapport de l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques (Onema). Pourtant, la durée de vie maximale d’un réseau est estimée à 80 ans.

Pour la première fois en France, un nouveau décret paru le 27 janvier 2012 impose aux villes un rendement minimum des réseaux d’eau potable. Un des problèmes reste que les collectivités territoriales connaissent très mal leurs réseaux, que les canalisations sont souvent vieilles de plus de 40 ans et que l’on ignore même jusqu’à leur emplacement, leur état ou bien la date de pose. Cela est difficile dans ce contexte d’engager des travaux de renouvellement.

D’ici fin 2013, les collectivités doivent établir un inventaire de leurs réseaux d’eau potable et définir un plan d’actions d’amélioration si le rendement de leur réseau est inférieur au seuil fixé par le décret (85 % pour les collectivités urbaines et entre 65 et 80 % pour les collectivités rurales). En cas de non-respect de ces obligations, la redevance de prélèvement d’eau émise par l’Agence de l’eau pour l’usage « eau potable » sera doublée.

A ce sujet, l’agence de l’eau Rhône-Méditerranée- Corse a lancé début avril un appel à projet sur les économies d’eau, à hauteur de 10 M€. Il cible la lutte contre les fuites des réseaux et la diminution de la consommation des bâtiments publics. L’agence vise 2,5 M m3 économisés.

 

Brest a lancé un programme de travaux de sectorisation du réseau d’eau potable
En 2009 et 2010, sur les 1 700 kilomètres du réseau d’eau potable de Brest métropole océane, 17 % des volumes mis en distribution ont été perdus à cause de fuites ou de rupture des conduites. Dans le cadre du Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux de l’Elorn, la communauté urbaine s’est engagée à améliorer d’au moins 2 % le rendement global du réseau d’eau potable, soit une économie d’eau d’environ 350 000 m3/an.

Depuis 2009, Brest métropole océane a engagé un important programme de travaux sur son réseau de distribution d’eau potable, visant à permettre une détection et une réparation plus rapides des fuites et des casses des conduites enterrées.

Le principe de l’opération consiste à installer des points de mesure supplémentaires, judicieusement placés sur le réseau et connectés au système de supervision du service de l’eau, de manière à définir des secteurs de distribution plus petits sur lesquels les débits mis en distribution sont mesurés en continu. Chaque matin, les consommations nocturnes sont scrutées par les agents d’exploitation (les fuites sont plus visibles sur les périodes de faible consommation): en cas d’anomalie, des recherches détaillées sont alors engagées sur le secteur incriminé.

Le programme de travaux a débuté en 2009 avec une dizaine d’opérations pour un montant global d’environ 160 000 euros et s’est accentué en 2010 avec une vingtaine de chantiers pour un montant de 405 000 euros. Le programme de travaux 2011 comptait une douzaine d’opérations pour environ 325 000 euros. Après cette première phase, l’année 2012 consacrée à l’intégration et l’analyse des données acquises devrait permettre de statuer sur la pertinence de renforcer le dispositif de comptage sur certains secteurs, ou de diversifier les moyens de réduction des pertes en eau sur son réseau de distribution, par exemple au moyen de technologies d’écoute des conduites enterrées.

Paroles de maires

RCL
Question :
Un maire, donc OPJ, peut-il l’être en dehors de sa commune ?
Réponses :
Non, il est élu OPJ sur sa commune.
Tous les pouvoirs du Maire en tant que représentant de l'Etat ne lui sont octroyés que sur son territoire.
Non uniquement dans la commune où il est élu maire.

Inscrivez-vous dès maintenant sur le groupe Facebook Paroles de Maires pour obtenir des informations quotidiennes sur l'actualité de vos missions.

Copyright © 2022 Link Media Group. Tous droits réservés.
arrow-right